Parmi tous les titres attendus de cette fin d'année, il y a ceux qui nous font jubiler, et ceux qui déçoivent. Mais il y a également ces petites surprises qui parviennent à s'incruster dans l'embouteillage et qui surprennent du monde. Majin and The Forsaken Kingdom fait assurément parti de cette classe.
Le studio
Game Republic n'est pas vraiment réputé pour sa valse de mégahits et si beaucoup trouveront sympathiques des titres comme
Dragon Ball : Origins ou
Genji, on est loin d'avoir le CV parfait. Pourtant, avec
Majin, les développeurs nous prouvent qu'ils peuvent nous surprendre au moment où on les attendait le moins. Véritable fable ou conte, l'histoire nous met dans la peau d'un voleur rejeté par les humains à cause de son don qui lui offre la faculté de pouvoir parler avec n'importe quel animal, quel qu'il soit. Seulement, même dans un monde où la nature a gardé ses droits et où on passe son temps à parler avec des piafs ou des rats, les ténèbres sont présents, et avancent inexorablement en détruisant tout sur leur passage. C'est ainsi que vous allez devoir réveiller la seule créature sur la planète capable de combattre cette menace, le Majin donc. Mais voilà, le Majin n'a rien d'un démon sanguilonant et, s'il reste balaise, a plus le mental d'un enfant de bas-âge qui a besoin d'un mentor. Ce qui tombe bien puisque vous, qui êtes en revanche très faible, allez pouvoir le guider dans cette quête.
Sur cette aspect coopération entre le héros maigrelet et la grosse brute attendrissante, on a l'impression d'assister à un
The Last Guardian avant l'heure. La bête suivra le moindre de vos ordres, vous permettra de franchir de nombreux obstacles en grimpant sur son dos, pourra pousser des éléments du décor, vous remettra de la vie en cas de danger (voir tentera de vous ressusciter), et surtout sera capable de balancer de gros poings dans la face de vos opposants pour que vous puissiez ensuite tranquillement les achever grâce à une attaque solo ou combinée. Pour ce qui est du cheminement, le jeu se présente de la manière suivante : vous débarquez dans une vaste zone découpée en plusieurs grandes salles. Dans certaines d'entre elles, vous devrez trouver et détruire un totem pour ouvrir un nouveau passage, ce dernier conduisant à un nouveau pouvoir pour le Majin (associé aux éléments eau, foudre, feu et ténèbres) puis affronter le boss du coin avant de pouvoir passer à la zone suivante. Les quatre zones (plus le final) nous tiendront facilement une dizaine d'heures, ce qui reste ni trop long, ni trop court vu le genre.
Si le jeu offre son quota d'énigmes, il assure également coté gameplay grâce à une progression qui n'est pas sans rappeler un
Zelda, et pas seulement pour les boss. L'ajout de nouveaux pouvoirs pour notre créature change non seulement notre manière de combattre certains ennemis, mais offre également la possibilité de revenir dans des zones précédemment visitées pour y découvrir tous les secrets, avec en premier lieu des boules de souvenir (35 en tout) qui vous permettront d'accéder à la vraie fin du jeu ! Le fait que la carte indique si vous avez oubliez un secret dans une salle motive d'ailleurs davantage à la recherche. Enfin, signalons la bonne idée des développeurs d'avoir mis une petite touche de RPG dans l'aventure. Ainsi, on pourra revêtir de nouveaux costumes pour booster notre défense/attaque, et tout simplement augmenter nos points de vie et notre force, mais d'une manière différente selon le personnage. Ainsi, le héros augmente de niveau (= gain d'énergie vitale) en tuant des adversaires, tandis que le Majin aura droit à de nouvelles attaques combinées. Si ce dernier veut augmenter ses caractéristiques, il faudra trouver des fruits éparpillés un peu partout dans le jeu, certains augmentant sa vie, d'autres sa force, et enfin ceux liés à la puissance des éléments. De quoi motiver nos recherches et glaner quelques heures de jeu supplémentaires.
S'il est donc le parfait petit jeu sans prétention,
Majin and The Forsaken Kingdom n'est pas non plus sans défaut. En vrac, on pointera du doigt un coté un peu répétitif de l'ensemble et un héros dénué de charisme qu'on a parfois du mal à maîtriser lors des sauts (inertie) et des combats (caméra). Signalons également que le titre, s'il a son charme esthétiquement, aurait pu être mieux techniquement, surtout que certains décors se répètent. Un petit mot pour finir sur le doublage français qui, s'il suit plutôt bien avec l'ambiance du jeu, ne nous empêchera pas d'avoir un drôle de ressenti en entendant des animaux parler avec un ton « humain » coté voix.
Conclusion :
Oui, Majin and The Forsaken Kingdom n'a pas l'étoffe d'un Zelda et probablement pas celle du futur The Last Guardian. Il n'en reste pas moins l'une des plus agréables surprises de cette année, qu'on pourra acheter sans la moindre honte. Le genre de titre qui se suffit à lui-même et dont on ne demanderait même pas une suite, sauf si les développeurs s'attardent à un mode coopération.