«Transcending History and the World, A Tale of Souls and Swords Eternally Retold»
Quatre ans ont passés depuis que la Soul Calibur, épée sainte, est apparue sur Terre comme pour rétablir l’équilibre du bien et du mal et détruire l’épée maléfique Soul Edge. Pour ce troisième épisode de sa série (bien que le titre du jeu se finisse par un « II » il serait dommage d’oublier l’excellent prélude que fut Soul Blade sur Playstation) Namco à décidé comme ça que les morceaux de la Soul Edge se seraient éparpillés un peu partout dans le monde, et hop on peut y aller pour un Soul Calibur II, et cette fois, les aventures de Mitsurugi, Sophitia, ou encore Taki ne sont pas exclusives à une seule console !
V.I.P
Ca peut sembler « bouche trou » de parler de scénario dans un jeu de combat, et pourtant mine de rien,
Namco a crée avec sa série un véritable contexte historique (le jeu se déroule vers le 16ème siècle) et de multiples enchevêtrements d’événements propres aux motivations personelles des protagonistes. Il est cependant dommage que ces événements ne soient jamais rendus autrement que par des images fixes en noir et blanc teintées de quelques lignes de textes. Un minimalisme narratif récurrent que
Namco nous à au moins épargné cette fois-ci pour l’introduction !
Soul Calibur II, comme
Soul Blade (mais pas comme pour
Soul Calibur... son seul défaut ?) s’ouvre en effet sur une longue et fabuleuse introduction en image de synthèse bien de chez
Tecmo, euh
Namco (désolé c’est la mobilité mammaire de Taki et Ivy qui m‘a fait douter un moment) !
Dans cette introduction, vous aurez l’honneur d’apercevoir une guest star propre à la console qui fait tourner votre bijou (car, oui
Soul Calibur II en est un, au risque de ne surprendre personne). Petit rappel, au cas où : sur Playstation 2, c’est Heiaichi Mishima tout droit sorti de
Tekken qui est jouable. Quelque peu anachronique,
Namco n’a pourtant peur de rien puisque sur Xbox c’est Spawn (si si...) qui est la guest star. Un personnage bien américain dirons nous, adapté à la console et à son public. On notera néanmoins que partout dans le monde c’est la version
Game Cube qui se sera la plus vendue, et pour cause, comment résister à l’appel d’un monument comme Link ?
Link (où un des deux autres zigotos) sera par ailleurs jouable dès le lancement du jeu, tandis que vous débloquerez d’autres personnages lors du mode Maître d‘Armes (nous y reviendrons) et que dans sa grande bontée,
Namco a inclus d’autres personnages dans la version PAL. Dommage que ceux-ci soient absolument inutiles, là aussi on y reviendra, mais pas trop quand même. Tout ça pour dire que c’est un panel de plus de 20 combattants que propose
Soul Calibur II, malheureusement la quantité influera grandement sur la qualité.
Ultime
Commençons par la fin :
Soul Calibur II est le meilleur jeu de combat 3D à l’arme blanche qui ait jamais existé. Précisons « à l’arme blanche » pour ne pas choquer ceux qui préféreraient un
Dead Or Alive. On lit souvent pour ce dernier, que ses combats font penser à de véritable ballets tellement ils sont exquis visuellements. Eh bien permettez moi de préciser qu’il en va de même pour
Soul Calibur, pour peu que l’on appuie pas sans arrets sur les deux mêmes boutons, mais qu’on cherche à extraire les nombreuses combinaisons d’attaques que renferment votre combattant. C’est bien simple, les belligérants de
Soul Calibur sont dotés d’une panoplie de coups démentielle ! Lorsque vous aurez repéré votre personnage fétiche, un détour par le mode « training » s’imposera pour tenter de tout maîtriser à la perfection. Un personnage comme le grand samourai Mitsurugi, en plus d’avoir une classe folle, possède un nombre de coups et de combinaisons incalculables doublé de petits plaisir comme les roulades, esquives, ou différentes gardes : selon votre pose, les coups donnés n’auront plus rien à voir ! Lorsqu’on se met à enchainer, maitriser, calculer tout ça à la fois, cela donne des combats proprements étourdissants de bonheur et de jouissance bastonesque !
Le démon du combat, le frisson de l’affrontement, le plaisir du duel acharné, voilà ce qui vous envahit la poitrine lors d’une partie avancée de
Soul Calibur II. Cependant, il ne sera pas dit que les débutants n’y trouveront pas leur compte.
Soul Calibur II à ceci qu’il constitue le mix parfait entre technicité et profondeur, entre bourrinage et accessibilité. Sans doute cette recette miraculeuse est elle obtenue grace au système de déplacement : le « 8 Way Run « , initié sur Dreamcast vous permet en effet de vous mouvoir sur la surface de combat avec une aisance et une fluidité qu’aucun autre jeu du genre ne permet. Et de ceci découle une variété de coups hors du commun ! Les coups de base (ils se découpent de la façon suivante : coup de pied, coup d’arme vertical, coup d’arme horizontal) seront carrément différents selon votre déplacement (un déplacement vers le haut par exemple). En contrepartie de cette grande liberté de mouvements, les sauts font office de figuration dans
Soul Calibur. Petits, et peu utilisés, ils n’ont en outre que peu d’intérêt technique.
Nul doute aussi que
Soul Calibur II tire son génie des petits détails tel qu’une utilisation modérée des
Counter (n’est ce pas
Dead Or Alive ?) qui sont par ailleurs bien dur à placer, le timing ne suffisant pas toujours. Citons aussi la technique moins utilisée du "Soul Charge", qui permet de concentrer toute sa force dans un seul coup, le rendant plus puissant.
Tsuuuyaaa !
Réalisation au top niveau, jouabilité taillée dans le roc,
Soul Calibur II n’en reste pas moins une production parfois agaçante. A commencer par la folie des personnages doublons. Mode engagée dans
Soul Calibur premier du nom et malheureusement amplifiée ici ! Par personnages doublons, pensez à Ryu et Ken... Identiques dans leurs techniques de combats, sous un revêtement différent. En réalité, plus que les personnages doublons, ce sont les personnages inutilements hybrides qui choquent. Des personnages dont les techniques de combats sont soit scandaleusement identiques, soit aléatoires. Notez d’ailleurs que des personnages « bonus » nous ont été gratifiés pour la sortie PAL du soft, mais entre un
Berserker doté des même coups qu'Astaroth, d’un Assassin qui semble etre Hyun Sung affublé d’un masque et un Lizard Man cousin (visiblement éloigné mais quand même) de Cassandra (laquelle s’apparente en plus déjà à Sophitia, sa soeur...) on appréciera l’intention, mais cela s’arretera là. Bref, au final on ne dénombre qu’une grosse dizaine de personnages réellements charismatiques et proposant un style bien à lui ! Et quand on touche à un de ces personnages - citons Misturugi, Nightmare, Ivy, Taki, Talim, Kilik, Raphael - lorsqu’on les manie, on finit par oublier bien vite tout le reste pour améliorer son art. Et Dieu sait qu’elle est longue, la voie du guerrier.
D’ailleurs lorsque vous aurez épluché les différents modes et débusqué votre chouchou, vous pourrez entamer le mode "Weapon Master", coeur de ce
Soul Calibur II ! Ce mode Story (dont le cheminement est identique quel que soit votre combattant) est constitué d’un tas d’épreuves allant de la simplissime (faire une prise à l’adversaire) à la crise de nerfs (battre 6 combattants féroces dans un temps limité, les yeux bandés, les mains dans le dos et sans reprendre de l‘energie), découpées en chapitre. En progressant, vous gagnez de l’experience mais aussi de la monnaie, laquelle vous permet de débloquer d’innombrables bonus pour vos guerriers. En plus des galleries d‘images, du visionnages de kata (ces séries de coups et mouvements programmés sont les même que dans Soul Calibur, hum) et autres tenues supplémentaires, on notera le retour des différentes armes qui avaient disparues du soft Dreamcast. La bonne nouvelle est qu’elles ne sont pas uniquement là pour faire joli, puisque chacune contient deux ou trois caractéristiques (longueur, puissance etc...). Ainsi il est possible d’adapter son style de jeu en fonction de ce que vous avez entre les mains. Au final on sent dans ce mode "Weapon Master" une volonté d’offrir un divertissement agréable bien que
Namco se contente un peu toujours de la même routine. Et puis, allez savoir pourquoi, on n’arrive absolument pas à décrocher du pad avant d’avoir récupéré tout les bonus, fussent-ils inutiles.
Nous passerons rapidement sur les autres modes de jeux classiques et efficaces, encore une fois copier/collés de
Soul Calibur (Time Attack, Training, Team Battle...) pour baver un peu sur la partie technique. Car mine de rien, autant les décors sont réussis, autant il s’est passé quelque chose dans la tête du
character designer. Rassurez vous,
in game, les combattants ne souffrent d’aucun défaut, par contre je me suis étonné du fait de trouver dans les menus la plupart des visages de filles (et parfois aussi des hommes) à la limite du pas beau. Allez savoir si nos héroines ont mal supportées les années en plus, mais il est indéniable que Sophitia et Seung Mina pour ne citer qu’elles, sont tristements moins belles que dans
Soul Calibur, aussi tenais-je à m’insurger violemment, voilà hop.
L’ambiance musicale est encore très correcte, les musiques étant entrainantes et plutôt bien adaptées à leur environnements. Mais ce seront surtout la qualité et la diversité des bruitages qui vous en mettrons pleins les oreilles, haaa les entrechoquement rapides et violents de lames ! Sinon la banque de donnée des voix de nos héros s’est considérablement allongée, avec une moyenne de 100 sons sortants de leur véhémentes bouches. Voix qui par ailleurs, sont séléctionnables en version originale (ouf de soulagement) !
Au final,
Soul Calibur II à beau être divin, il convient de préciser à quel point il constitue plus une mise à jour de
Soul Calibur qu’une véritable suite. Une mise à jour certes du meilleur goût, et on se félicitera du fait que
Namco en ai fait profiter les trois standards actuels, on dira donc que ça va pour cette fois dans la mesure où la légende s’ouvre à tout ceux n’ayant pas eu la chance d’avoir une Dreamcast. Inutile enfin de préciser qu’on attend de pied ferme les réelles nouveautées pour un éventuel
Soul Calibur III dont on parle déjà dans les locaux de
Namco.
En attendant, la nouvelle référence est sous vos yeux. N’attendez plus et... suivez la voie du bushi videoludique qui est en vous.
« The Legend Will Never Die »