A quelques mois de la sortie de la
Nintendo 3DS, il semble que
Nintendo ait préféré offrir un nouveau gros titre à sa grande sœur qui n'en avait pourtant plus besoin vu la monstrueuse ludothèque qu'elle a acquise en quelques années. Mais sept ans ! Il a fallu sept ans à
Camelot pour nous pondre une suite à
Golden Sun : The Lost Age, second épisode d'une série RPG qui a fait le bonheur des possesseurs de
Game Boy Advance ! De longues années d'impatience qui prennent aujourd'hui fin avec cet épisode qui place son scènario trente ans après les événements d'origine.
On retrouve donc la même team aux commandes, dont Motoi Sakuraba qui nous offre de nouvelles compositions dans la lignée de la saga, sans pour autant atteindre son niveau sur
Valkyrie Profiles ou
Baten Kaitos. Mais c'est du coté de la technique qu'on constate du changement avec l'arrivée (obligatoire ?) de la 3D. Si les deux premiers opus étaient de véritables tour de force en leur temps, c'est un peu moins le cas pour
Obscure Aurore qui subit tout naturellement la concurrence des titres
Square Enix, n'en faisant pas du coup le plus beau titre de la machine même si on reste dans le très haut du panier. Les fans de la première heure regretteront en revanche la 2D, bien plus esthétique au final que ces petits bonhommes SD aux traits grossiers. En revanche, dans les combats, le titre assure comme il faut avec son lot d'effets en tout genre et des invocations sur double-écran très impressionnantes (qu'on peut évidemment zapper si elles ont été suffisamment vues).
Retour dans le monde de Weyard, trente ans plus tard donc. Inutile de préciser qu'on ne rejouera pas les héros de l'époque, qui ont d'ailleurs pris un sacré coup de vieux. Mais histoire de ne pas trop trahir les souvenirs des fans, on prend donc en main les enfants de Van, Garret et co. Quatre nouveaux combattants qui sont de toute manière de vrais clones de leurs géniteurs, et qui seront par la suite rejoints par quatre autres, histoire de varier un peu notre équipe. Du classique donc et qui ne fera pas peur aux habitués de la série puisque les développeurs ont même repris les principaux défauts de cette dernière, à savoir une abondance de dialogues pas forcément tous utiles et surtout un scénario loin d'être à la hauteur des ténors du genre. Sans spoiler, disons qu'on fait face à une sorte de
Dragon Quest coté cheminement, avec une trame centrale classique mais aux nombreux rebondissements, avec au cœur quelques petits quêtes pour apporter un peu de variété. Mais voilà, on ne retrouve pas la qualité de l'écriture de la série de
Square Enix, loin de là, et à force de balancer trop d'informations pour pas grand-chose (sans parler de l'encyclopédie), on finit par se désintéresser du scénario.
Et c'est dommage vu comme le gameplay est à la hauteur (si on excepte la gestion catastrophique de l'inventaire, très limité), puisque reprenant celui des deux premiers épisodes, déjà excellents à leurs sorties. Comme avant, le grand-rôle est attribué aux Djinns, petites créatures élémentaires (terre, feu, eau, air). Si une partie est récupérable simplement en avançant dans l'aventure, un gros paquet devra être déniché dans l'ensemble de Weyard, pour au final environ 80 bestioles pouvant être attribuées à nos héros pour ainsi modifier leurs statistiques, leurs classes, et bien entendu les magies qu'ils pourront utiliser (la psynergie). On notera également que les Djinns mis en attente serviront pour les invocations, généralement destructrices. Pour ne pas changer là encore, la psynergie pourra être utilisé en dehors des joutes, pendant les phases de déplacement et surtout dans les donjons (très réussis) pour résoudre les nombreuses énigmes, comme changer de l'eau en glace, allumer des torches, pousser ou détruire des obstacles, etc. Toujours aussi accrocheur, et jouable avec la croix comme avec le stylet. Au final, l'une des seules nouveautés vient de la possibilité pour un personnage de se lier à une arme en l'utilisant régulièrement, pour ensuite sortir plus fréquemment des coups critiques. Une bonne idée.
Au final, le titre nous demandera une trentaine d'heures de jeu, qui pourront être boostées grâce à la recherche des Djinns, des tablettes d'invocations et d'un donjon bonus une fois le titre terminé. Une durée de vie honnête, qui peut pourtant paraître faiblarde après sept ans d'attente, surtout que le jeu n'offre aucun challenge tout au long de l'aventure. Mais là encore, c'est la marque de fabrique d'un
Golden Sun.
Pas de surprise pour Obscure Aurore, les développeurs n'ayant probablement pas osé trahir les habitués. On retrouve donc tous les points forts et faibles des premiers opus, à savoir un gameplay riche et une aventure qui se laisse agréablement vivre, malgré un scénario très moyen, trop de dialogues inutiles et une difficulté au rabais. Un bon jeu, mais qui fait aujourd'hui face à une concurrence bien plus lourde. Que ça n'empêche pas les fans de craquer, la série étant probablement loin d'être terminée.