Pour les amateurs de baston, les débuts de la PSP rimaient avec
DarkStalkers Chronicles, une adaptation plutôt réussie en matière de contenu et de gameplay mais qui prouvait surtout que la portable de Sony était loin d'être faite pour les jeux du genre, la faute à une croix directionnelle incapable de nous offre les merveilles de ses grandes sœurs. Heureusement, à défaut de jubiler sur du combat 2D, on se rabattra sur la troisième dimension grâce à des titres allant de l'adaptation réussie (Bleach, Dragon Ball Z, Naruto…) à la licence reconnue comme l'excellent
Soul Calibur : Broken Destiny. La saga
Tekken avait déjà réussi à faire parler d'elle sur PSP avec
Dark Resurrection et c'est aujourd'hui sa suite, sobrement appelé
Tekken 6 qui va devoir montrer qu'elle est au moins aussi bien que ses homologues sur PlayStation 3 et Xbox 360.
Si les adaptations portables de x jeu donnent souvent des versions légèrement « lights » sur les bords, le dernier
Namco Bandai affiche pas moins d'une quarantaine de personnages, tous aussi bien modélisés les uns que les autres. On retrouvera donc la plupart des grandes stars plutôt charismatiques comme Heihachi Mishima, Jack, Yoshimitsu ou Paul Phoenix. Niveaux coups et combos, on en a largement pour notre argent même si on regrettera le manque flagrant de nouveauté, excepté une sorte de mode rage qui s'active lorsque notre combattant est au plus mal afin de tenter un retournement de situation incertain. Signalons tout de même que ce sixième épisode a bien entendu droit à son lot de challengers inédits avec du Leo, Miguel, Lars, Zafina et surtout le duo Bob (très puissant) et Alisa au style de combat pour le moins troublant.
Au niveau du système de combat, la saga
Tekken a toujours su se démarquer par une très grande accessibilité au niveau du gameplay afin que l'on puisse sortir des combos ravageurs sans le moindre mal, tant que le joueur parvient à utiliser ses quelques doigts pour appuyer correctement sur chacun des boutons de coups. En l'absence de multiples quarts ou demi-tours à effectuer à la croix directionnelle ou au joystick, la jouabilité ne s'en montre que plus réussi sur PSP et si on n'y trouvera pas la marge de progression d'un
Virtua Fighter, les véritables pros sauront tout de même faire la différence face à un petit nouveau qui s'amusera à marteler les boutons de la console. Toujours dans le contenu, on appréciera de voir que les développeurs ont placé un nombre de stages pour le moins conséquent (18 en tout), surtout que l'on peut maintenant se la jouer comme d'autre concurrent en détruisant certains éléments du décors.
Si tout semblait bien parti pour notre
Tekken 6 Portable, un détail va pourtant lui faire perdre quelques points auprès de nombreux fans : le manque de modes de jeu. Alors que le précédent sur la même machine tentait de nous offrir quelques petits trucs sympathiques et que la version sur console de salon avait droit au online et à des stages en beat'em all, on ne peut pas dire que ce soit ici la joie. Un mode arcade tout d'abord, où l'on enchaînera les combats classiques jusqu'à un boss de fin cheaté comme à son habitude. Ce mode de base est accompagné par celui de l'Histoire qui est identique au premier excepté l'ajout d'une cinématique au début et à la fin. Les habituels Time Attack et Survie arrivent derrière et, avec un eux, une Ruée vers l'Or pour choper quelques billets de plus afin de customiser son personnage. Quant à ceux qui veulent maîtriser leur combattant, ils auront droit (en plus du classique Entraînement) à un mode Ghost où l'on affrontera une IA un peu plus coriace que d'habitude car calquée sur notre propre jeu ou celui d'un adversaire (humain) préalablement rencontré.
Le véritable problème vient surtout de ce qui fait généralement l'essence même d'un jeu de combat : le versus entre deux humains. Comme vous avez pu le deviner avec ma comparaison quelques lignes au dessus avec les versions sur consoles de salon, les développeurs n'ont pas daigné nous offrir de mode en ligne, ce qui est déjà choquant à l'heure actuelle pour un titre de cette envergure. Evidemment, certains défendront leur série fétiche en annonçant que le véritable fun dans un combat entre deux humains résident vraiment lorsqu'ils sont l'un à coté de l'autre, sur le canapé de la salle ou de la chambre en se criant dessus après chaque joute. Soit. Mais défendez alors le fait que ce fameux mode versus en local ne dispose que de quatre et unique stages pour comprendre que
Namco Bandai a clairement privilégié le solo. Dommage car dans ce cas, à quoi cela sert-il de rajouter des tonnes d'accessoires à notre combattant au point de le faire passer pour le clown du ring ?
Beau comme un sou neuf et disposant d'un gameplay aux petits oignons, cette version portable de Tekken 6 avait tout pour réussir, surtout avec son contenu d'une quarantaine de personnages et d'un peu moins de vingt stages. Malheureusement, son manque de nouveauté et ses modes de jeu autant sans surprise (en solo) que scandaleux (multi) l'empêcheront d'atteindre le statut de référence incontournable. Préférez-lui Soul Calibur : Broken Destiny qui, s'il est loin d'assurer non plus la partie solo, aura au moins le multi pour lui.