Au début de cette génération de consoles,
Capcom avait réussi à nous faire patienter jusqu'à
Resident Evil 5 en sortant un doublet gagnant :
Lost Planet et
Dead Rising. Nous reviendrons sur le second lorsque sa suite sera disponible et c'est pour l'heure
Lost Planet 2 qui nous intéresse. Largement mis en avant par l'éditeur depuis des mois, le titre est enfin entre nos mains et a bien l'intention de surprendre les fans d'action, avec pour commencer la fin ou presque des décors jonchés de neige, la technologie d'E.D.N. III permettant maintenant de jouer sur la température, offrant maintenant des espaces un peu plus variés dans la forme comme la jungle ou le désert aride. Techniquement, si nous ne sommes plus vraiment impressionnés après le passage de certains poids lourds, l'ensemble reste sympathique si on excepte certains niveaux un peu en dessous du lot. De toute manière, on va vite comprendre que les graphismes ne sont pas le vrai problème de
Lost Planet 2.
Nous allons éviter de vous demander de vous souvenir du scénario du premier épisode vu que le background ne cassait pas vraiment des briques, sans parler de l'intérêt même qu'on pouvait porter aux protagonistes principaux, qu'on a de toute manière oublié. Eh bien croyez-le ou non mais les scénaristes ont réussi à faire pire avec la suite ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n'y a pas de scénario, ou alors pas dans le sens où on l'entend, ce qui peut être assez bateau pour le mode campagne. En gros, les six épisodes vous proposeront de prendre part à un groupe de soldat de chaque faction (cinq en tout), qui se livrent tous une guerre pour des raisons qu'on ne comprend pas vraiment, et ce n'est pas les dialogues dénués d'intérêt qui nous aideront. Il n'y a pas de personnage central et inutile d'espérer trouver un quelconque caractère aux combattants qu'on va incarner puisqu'ils s'avèrent tous masqués et portent donc le syndrome du « héros PNJ ».
Les premières minutes de jeu ne bouleverseront pas les habitués avec une jouabilité très proche de celle du précédent épisode. Le tout est donc un peu lourd mais on s'y habitue facilement, sauf peut être pour le grappin de deux ou trois mètres à tout casser qui ferait bien rire le héros de
Just cause 2. Le titre se trouve être bien chargé en mécha et en armes pour broyer de l'ennemi mais on reprocher un système de gain assez étrange. S'il suffit de terminer une mission dans de bonnes conditions pour obtenir un certain quota de points, ou crédits dirons-nous, leur utilité est bien frustrante puisque plutôt que de nous proposer une simple boutique où échanger tout cela contre du matos, les développeurs nous ont plutôt offert une espèce de loterie, effet kinder surprise. Autant dire qu'à moins d'être très chanceux, vous aurez bien souvent droit à des « titres » (façon
Street Fighter IV) ou des poses de victoire débiles avant de gagner une quelconque arme.
Si le mode multijoueur reprend tout ce qui a fait le succès du premier épisode, qu'en est-il donc de la campagne ? Pour faire simple, il vous faudra traverser six épisodes, eux-mêmes découpés en trois chapitres, eux-mêmes découpés en plusieurs parties (‘suivez ?). Le tout nous prendra une dizaine d'heures en mode normal, du moins dans les faits car deux problèmes de taille se présentent à nous. Le premier est la volonté pour
Capcom d'allonger artificiellement la durée de vie en enlevant tout checkpoints. Ainsi, si vous mourrez dans la dernière partie d'un chapitre (au hasard, un boss), vous le recommencez à zéro, nous faisant donc souvent revenir un peu plus d'une demi-heure en arrière. Enervant mais on se dira qu'il suffit de ne pas perdre ! Cette logique ! Sauf qu'on a légèrement été trompé sur la marchandise et que
Lost Planet 2 n'a plus rien à voir avec un jeu solo.
Prenons deux passages, en mode de difficulté normale par exemple. L'un vers le début du jeu où on a l'impression d'être sur une partie « Roi de la Colline », version pluriel puisqu'il y a quatre points à protéger, plus ou moins espacés. L'autre, c'est un boss et pas du genre petit truc puisqu'incarnant le final de l'épisode 3. Pour le battre, il faut à la fois piloter le canon, repérer l'emplacement de la grosse bête, charger les munitions et réparer l'attirail en cas de coups. Dans l'un ou l'autre des exemples (et dans bien d'autres cas), croyez moi qu'avec les trois bots qu'on vous a affublé, vous allez parfois pleurer des larmes de sang quand vous vous rendrez compte que vous devrez souvent tout faire tout seul. Alors reste la grande nouveauté du jeu : le mode coopération. On oubliera d'ailleurs la possibilité de jouer à deux sur la même console avec un découpage pire que sur
Resident Evil 5, donnant l'impression de jouer sur une DS alors que vous avez le dernier écran Full HD, et on privilégiera donc le online ou un bon LAN pour vivre des moments enfin trippants, avec une mention spéciale pour les boss qui vous renvoient aux meilleurs trips offerts par la série
Monster Hunter. C'est malheureusement l'un des seuls bons aspects du jeu.
Le second Lost Planet était attendu comme un des bons jeux d'action de ce printemps et personne ne doutait vraiment de sa qualité. On allait s'amuser, c'était une évidence quoi ! Cruelle déception lorsqu'on voit que Capcom a cédé aux sirènes des jeux basés sur la coopération, une vraie mode au Japon, oubliant complètement de développer une bonne aventure solo ou ne serait-ce qu'une once de scénario. A conseiller donc uniquement pour ceux jouant en ligne, l'écran splitté étant à bannir.