Plus d'une demi-douzaine d'années après les deux premiers Red Faction, THQ nous balance une suite pour le moins ambitieuse et qui renie sans complexe l'héritage de ces deux prédécesseurs.
Souvenez-vous. Le premier épisode de la série nous mettait aux commandes d'un « héros malgré lui » qui délaissait son métier de mineur sur Mars pour entrer dans la
Red Faction, un groupuscule qui avait bien l'intention de renverser le pouvoir au sommet afin d'y asseoir l'EDF (Earth Defence Force), véritable défenseur des droits de l'espèce humaine. Pour ce troisième opus, on incarne un tout nouveau personnage, mineur depuis peu sur Mars. Sa route va rapidement croiser celle de la
Red Faction qui aura une toute nouvelle mission, celle de renverser l'oppresseur incarné cette fois par… l'EDF justement. Comme quoi, on ne peut pas s'empêcher d'être un tyran une fois arrivé au sommet. Un scénario dans tous les cas fort simple et plutôt prétexte à une nouvelle aventure.
Fini les déambulées dans des espèce de couloirs avec une vue à la première personne. Le titre se déroule cette fois à la troisième personne et se rapproche finalement, niveau gameplay, d'un
Mercenaries. En effet, vous êtes rapidement largué dans une immense map avec tout un tas de missions principales, d'autres annexes. Pour vous y rendre, de nombreux véhicules seront mis à votre disposition, tels des camions ou de bonnes grosses voitures, et des dizaines d'ennemis auront comme loisir principal de vous mettre quelques bâtons dans les roues. Qu'on suit l'histoire ou qu'on s'attarde sur les à-côtés, la plupart des objectifs demanderont soit de tuer des soldats de l'EDF par grappe, soit de détruire un bâtiment d'importance, soit de protéger des civils, soit d'autres trucs dans le genre qui de toute manière ne parviendront pas vraiment à se démarquer de n'importe quel autre jeu d'action de cette génération. Même au niveau des armes, c'est le classicisme qui prédomine dans 90% des cas et il ne faudra pas s'attendre à avoir une jouabilité aussi carré que dans un
Gears of War, le personnage principal semblant parfois glisser un peu sur le décor.
Un premier constat qui fait mal et qui aurait pu tuer le jeu si les développeurs n'avaient pas utiliser leur carte maîtresse : le Geo-Mode 2.0. Car les amateurs le savent, les premiers
Red Faction sur PlayStation 2 et PC (plus Game Cube et Xbox pour le second) permettaient aux joueurs de creuser leurs propres tunnels dans les murs des niveaux grâce à des mines ou des armes lourdes (bazooka par exemple). Si ce système permettait quelques folies comme faire sauter le mur à coté d'une porte pour passer sans avoir besoin de clé, son exploitation restait tout de même assez limité. Heureusement, pour cette génération, tout est permis, et plus encore. Imaginez vous au milieu d'un magasin de porcelaine avec une batte de baseball… Le terrain est immense, le nombre de structures est imposante, et chacune d'entres elles peut être détruites. Immeubles, véhicule, pont, tourelle… Tout. Pour cela, on vous laissera comme principales armes un tas de mines télécommandées, ainsi qu'une espèce de marteau à la puissance considérable. Rien en résistera à votre passage ensuite, mais il faudra prendre en compte que les lois de la physique impose certaines obligations. Na balancez pas vos mines un peu partout dans un immeuble en espérant qu'il s'écroule une fois l'explosion déclenchée : visez bien les piliers au rez-de-chaussée. A moins que vous ne préfériez la méthode brutale en fonçant droit devant au volant d'un camion ou en pilotant un mécha…
Bref, la donne change du tout au tout une fois les principes du Geo-Mode 2.0 appliqués. On s'amuse à regarder les différentes structures s'effondrer comme des châteaux de cartes, et on prend un pied pas possible lors des différentes parties multijoueurs jouables jusqu'à 16, malgré la présence là aussi de modes assez banals dans l'ensemble.
THQ est donc parvenu à remettre sa série sur le droit chemin en empruntant pourtant une toute nouvelle voie. Bien sûr, beaucoup ne manqueront pas de pointer du doigt l'aspect générique qui entoure le jeu, du background au cheminement en passant par le charisme d'huitre du héros, mais le simple fait de baser le gameplay sur la destruction et la physique sauve le jeu de la noyade et tiendra en haleine durant l'ensemble du mode solo (de dix à vingt heures selon le mode de difficulté). Reste à voir maintenant si
Red Faction 4, déjà annoncé pour courant 2012, aura droit à cette petite étincelle de charisme qui font la force des plus grands.