Tout aussi surprenant qu'audacieux de la part de Sega, Yakuza 2 voit finalement le jour là où on ne l'attendait plus. Un geste bien sympathique pour beaucoup de joueurs n'ayant pas encore franchi le pas des machines nouvelle génération.
Certaines choses sont incompréhensibles. C'est le cas de notre intéressé, ou plutôt de sa sortie tardive en notre territoire près de deux ans après avoir satisfait les japonais. A croire que le projet de le voir débarquer chez nous était tombé dans l'oubli en même temps que l'espoir des fans de la série, jusqu'à ce qu'une des pontes de
Sega se souviennent lors d'une soirée probablement arrosée qu'il existe une chose sur Terre nommé Europe qui est susceptible de rapporter de l'argent facile. Une expression bien méchante mais qui s'explique facilement par l'absence de traduction, chose qu'avait pourtant subit le premier épisode. Les anglophones auront donc loisir de voir qu'hormis ce point,
Sega n'a pas manqué le coche du 60hzt et du prix attractif d'une trentaine d'euros. Et le reste ?
Pour ceux qui n'ont pas encore touché à la série et qui pensent y trouver un
Shenmue avec un skin yakuza se trompe au plus haut point car si l'ancien hit de
Sega offrait surtout une vaste enquête à base de promenade et de dialogue à chaque coin de quartier,
Yakuza 2 prône avant tout la baston. Car chaque regard de travers dans la rue est prétexte à quelques coups de semelles bien placées du coté de la mâchoire, l'occasion de grappiller un peu de monnaie et des points d'expériences. Ces derniers permettront de débloquer de nouveaux coups tout en prenant en compte que ce qui fait la force du système de combat tient dans la possibilité donné au héros de chopper un peu tout ce qui tombera sous vos mains pour refaire le visage de vos opposants : bouteilles, chaises, poubelle, arme blanche, poteau, etc. Rajoutons enfin que les
finish consisteront à achever l'imprudent en appuyant au bon moment sur la touche appropriée.
« Mais… finalement, c'est la même chose que le premier ? » A peu de chose près oui. On se balade dans la ville avec une liberté de mouvement peut être loin des ténors du genre mais avec suffisamment de variété pour ne pas faire face à une lassitude habituelle. Baston bien sûr, mais également missions principales faisant avancer l'excellent scénario pour seize chapitres (et deux modes de difficulté), missions secondaires en pagaille pouvant aller de la simple prise de bon temps en compagnie de demoiselles consentantes, du délire en salle d'arcade sur borne SEGA ou alors des petits jeux incongrus face au contexte scénaristique (et à l'ambiance général) comme le mini golf.
On ne s'ennuie pas donc et malgré quelques lacunes comme ce petit sentiment de déjà vu et les quelques faiblesses techniques, d'autant plus remarquées depuis que les dernières machines se sont bien installées, Yakuza 2 parvient à se montrer comme un titre de choix en cette fin d'année. Et pour ceux qui aiment jeter un œil (ou une oreille) au niveau du doublage, rassurez-vous : les voix US à base de « motherfucker » en tout genre ont disparu pour laisser place aux doubleurs japonais originaux. Un grand merci pour nos cages à miels donc.