Très diversifiée, la ludothèque de la
Nintendo DS accueille peu à peu tous les genres possibles jusqu'aux plus incongrus (simulation de jeu de bourse et autres jeux d'avocats).
Hotel Dusk : Room 215, nouveau rejeton des créateurs de
Another Code : Mémoires Doubles, réitère dans un genre proche du point & click en poussant encore plus loin le concept, on se demande pour le coup s'il s'agit toujours d'un véritable '
jeu vidéo'. Car pour ceux qui le connaissent ou ceux qui le découvriront,
Hotel Dusk : Room 215 est une sorte de livre interactif qui exploite le support au mieux. D'ailleurs, le fait de tenir sa console portable à la verticale et de n'utiliser que le stylet va dans ce sens, et il est certain que ce titre original est loin de plaire à tout le monde. Les fans du genre, qui auront de plus grandes chances d'être conquis, trouveront ici une perle en matière de scénario où s'entremêlent intelligemment personnages charismatiques, dialogues parfaits, humour froid, rebondissements multiples, suspense, et atmosphère pesante et réussie : avoir mis en place l'ensemble du background dans un hôtel piteux, que Stephen King n'aurait pas renié pour son inspiration, donne une ambiance unique malgré le support, le tout aidé par un chara design frôlant la perfection, même avec ce style '
d'ébauche de dessin au crayon' pour les personnages qui les rend finalement très accrocheurs. Cinématiques, interrogatoires, recherches et énigmes se suivent à une vitesse soutenue pour une durée de vie malheureusement assez courte (une dizaine d'heures environ), un point qui ne se révèlera pas être le seul défaut de cette formidable enquête. On peut tout d'abord signaler une vitesse de défilement des textes un peu trop lente et non paramétrable, ainsi que de petites tares graphiques comme l'incrustation des personnages dans les décors, clairement ratée. Mais plus préjudiciable, l'histoire se révèle trop linéaire et l'absence de personnages de second plan (qui n'auraient donc rien à voir avec le scénario) porte atteinte à la crédibilité de l'ensemble. Pas de quoi assassiner le jeu mais un point tout de même dommageable qui, on l'espère, sera rattrapé dans une éventuelle suite. Pour l'heure,
Hotel Dusk : Room 215 se montre sans conteste l'un des petits bijoux de la machine à ranger à coté de son livre de chevet.