Une bande de casse-cous qui vendent leur âme au diable en échange de la vie éternelle, voilà qui n'est pas courant comme synopsis dans un jeu de Motocross n'est-ce pas ?
Déboulant un peu de nulle part et sous son titre très peu évocateur,
Crusty Demons nous propose d'enfourcher une bécane pour enchaîner les tricks les plus dangereux. Pour la petite histoire, sachez qu'un groupe de jeunes adeptes a trouvé la mort alors que ces derniers tentaient une figure risquée : le backflip à quatre en simultané. Les jeunes décédés se voient alors offrir une chance supplémentaire par le diable en personne : en échange de leur âme, celui-ci leur confère la vie éternelle. Petit bémol toutefois, qui dit vie éternelle ne dit pas forcément chutes sans douleur et nos chers fous furieux en feront rapidement la douloureuse expérience. Afin de récupérer leur âme, ceux-ci vont alors devoir obéir aux ordres du vilain méchant maître des enfers. Original.
Une course d'enfer
Le jeu nous propose donc avant toute chose d'opter pour un rider, parmi lesquels on retrouvera notamment Ronnie Faisst, Seth Enslow, Kenny Bartram ou encore Twitch Stenberg. Après avoir opté pour son pilote, ainsi que pour l'une des montures disponibles, nous voilà prêts à découvrir le cœur du jeu, le mode Histoire. Tout débute évidemment par un petit didacticiel censé nous inculquer les bases du
gameplay. Ainsi, à coups de défis lancés par quelques donzelles peu féminines, on apprend à effectuer des wheeling, des roues avant, des rotations, des figures au sol, à maîtriser son impulsion et à user du turbo à bon escient. Le reste se déroule finalement un peu de la même manière qu'un Tony Hawk, à savoir que l'on visitera successivement divers endroits de la planète (New York, Amsterdam, Rio…), et que chaque lieu regorge de bonus à récupérer et évidemment de missions à accomplir pour évoluer dans le jeu.
Ainsi, il faudra tantôt effectuer un certain nombre de points en un temps donné, tantôt impressionné la foule en effectuant un combo monstre ou encore des activités bien moins politiquement correctes comme faire voler d'innocents badauds en les percutant à grande vitesse ou encore éjecter son pilote en direction d'un mur pour lui infliger un maximum de blessures, de quoi satisfaire les pulsions sanguinaires du diable. A ce titre, les développeurs nous offrent la possibilité de ralentir l'action et faire pivoter l'angle de caméra lors des chutes, de quoi apprécier à sa juste valeur un fracassage de crâne, une clavicule cassée ou une fracture de la jambe. Outre des motos, le soft offre également la possibilité de piloter des quads, des mini-voitures ou encore des camions à glace selon les missions.
Crusty Demons n'est donc pas un jeu dans lequel on enchaîne des courses classiques, il y en a bien sûr, mais le principe consiste la majeure partie du temps à déambuler dans la ville, à la recherche des différents objectifs.
Le diable est un rider ?
Doté d'un humour plutôt gras et baignant dans une certaine forme de violence, le jeu n'usurpe pas sa classification +18 arborée fièrement sur la jaquette. Même si le style et la technique seront primordiaux pour espérer décrocher un maximum de points, il faudra bien souvent savoir faire couler le sang (le sien comme celui des passants) et effectuer quelques manœuvres pas très catholiques dira-t-on. Les efforts consentis dans le mode histoire permettront également de débloquer quelques sympathiques bonus, dont des vidéos permettant de voir ces chers bikers en action. Si le concept est original, bien que pas toujours de très bon goût, il est dommage de constater que le soft ne semble pas avoir bénéficié de suffisamment de soin au niveau de la technique. En effet, l'ensemble est assez grossièrement modélisé et la gestion des collisions, notamment lors de la réception des sauts, laisse un peu à désirer. Côté interface en revanche, les menus sont très clairs et les temps de chargement sont assez courts dans l'ensemble. La jouabilité pour sa part manque quelque peu de précision et on est loin, une fois encore, des standards du genre. Un titre plutôt fun dans son concept, mais malheureusement bridé par un
gameplay moyen, et des graphismes un peu décevants.