Bombe imposante du tactical-RPG, sortie qui plus est en territoire français grâce à Koei, Disgaea s'offre une suite attendue au tournant par des milliers de fans. Verdict de suite.
Rarement synonyme de succès tonitruant en raison d'un groupe de fans assez restreint, le T-RPG ne manque pourtant pas d'atouts pour séduire les joueurs, et la carte humoristique imposée par
Nippon Ichi Software pour se démarquer de la concurrence aurait pu être un détail d'importance si l'éditeur nous avait offert le privilège de traduire le titre dans la langue de Molière afin de le rendre accessible à tous. Ce ne fut pas le cas avec le premier épisode, ce n'est toujours pas valable avec le second pour le plus grand malheur des anglophobes. Certes, il ne faut parfois pas trop en demander, surtout compte tenu de la masse de textes à traduire, mais c'est dommage et cela se devait d'être dit. Passons.
Le mal contre-attaque
Reconnaissable entre mille, le style graphique du chara-design Takehito Harada fait une fois de plus des merveilles et se fonde parfaitement avec l'ambiance et le scénario complètement déjanté qui vous mettra dans la peau d'Adell qui devra coopérer malgré lui avec la fille de l'ennemi de son royaume pour retrouver la trace de ce dernier et l'annihiler. Les situations se suivent et ne ressemblent jamais avec des scènes burlesques au possible et des dialogues hilarants couplés à de superbes artworks. Le point fort, vraiment. In game, le titre reste sur les bases établies que sont la 2D et les sprites grâce auxquels on prend un malin plaisir à voir tout ce beau monde s'affronter à coups d'attaques dévastatrices et d'effets spéciaux d'envergure. Seuls les décors se montrent souvent peu détaillés et se contentent de montrer l'essentiel comme souvent dans le genre. Notons que c'est également l'un des seuls éléments en 3D du jeu, ceci explique sûrement cela, mais ne crachons pas dans la soupe,
Disgaea 2 : Cursed of Darkness est un bonheur pour les yeux même si certains réfractaires pesteront contre ce vieil aspect 2D qui leur demandera de plisser leurs yeux pendant les passages chargés en sprites. Enfin, la musique sait se faire apprécier avec des petites mélodies loin d'être extraordinaires, mais suffisamment bonnes pour aider à se plonger dans le jeu.
Attardons-nous maintenant sur le gameplay. Comme tout bon tactical qui se respecte, le système de jeu est au tour par tour et met en place une tripotée de héros se déplaçant case par case, sur un plateau de combat où sont placés un certain nombre d'ennemis. La base pour le genre, jusque-là pas de problème. Mais passés les premiers combats, un doute nous assaille : sommes-nous réellement en face d'un second épisode Les habitués du premier opus n'auront donc pas le moindre mal à retrouver leurs marques à travers sa suite, le gameplay restant identique à environ 90% et la plupart des éléments qui faisaient la personnalité de Hour of Darkness signent leur retour après être passés par la case upgrade. Le Geo Effect tout d'abord se caractérise toujours par ces cases de couleurs placées aléatoirement sur le plateau de jeu et octroyant pouvoirs ou effets secondaires (bon ou mauvais) sur les personnages se trouvant dessus, mais il faut maintenant prendre en compte que ces zones ne restent plus immobiles et qu'il vous faudra agir en conséquence pour ne pas perdre vos bonus. Bien entendu, le nombre d'effets différents est bien plus important ici comme avec le procédé du Dark Assembly permettant d'avoir de nouveaux objets, classes, personnages et autres surprises.
Mille et une choses à faire
Comme beaucoup de titres du même genre,
Disgaea : Hour of Darkness ne se finissait pas en une poignée d'heures et il fallait prévoir un long moment d'arrêt social si on voulait le retourner dans tous les sens. Sa suite ne déroge pas à la règle, loin de là, car si le jeu en lui même se montre déjà assez long, fouiller tous les recoins vous prendra probablement plus d'une centaine d'heures de plaisir. L'item World est le meilleur exemple de quête secondaire puisque chaque objet du jeu à une essence particulière sous forme d'un donjon que vous pourrez si vous le souhaitez tenter de gravir étage par étage (un combat à chacun bien entendu) car non seulement les capacités de ce même objet seront boostées selon votre degré d'ascension, mais des événements pourront intervenir durant ses escapades comme des phases de jugement pour augmenter les statistiques d'un personnage, ou encore la découverte d'objets inédits donnant accès eux-mêmes à de nouveaux donjons. Oui, vous vous trouvez bien en face de ce que l'on pourrait appeler l'infini. A cela s'ajoute une des rares nouveautés du titre en la personne du Dark World qui est tout simplement l'envers du scénario principal avec les mêmes niveaux, mais sous un aspect un peu plus ténébreux où les ennemis sont d'une difficulté bien supérieure grâce à l'énergie offerte par le Dark Sun, une espèce de soleil maléfique heureusement destructible si vous y mettez les moyens nécessaires. Rajoutez à cela les nombreuses séances de level up, les changements de classes, la pelle de fins différentes, etc. Autant vous dire qu'à moins de s'y consacrer une dizaine d'heures par jour, il vous faudra un long moment avant d'en voir le bout.