Entre deux portages PS2, la PSP accueille enfin un soft complètement original, tant dans son gameplay que dans son design. Voici donc EXIT.
Dans
EXIT, vous incarnez Mr ESC, et allez devoir porter secours à de nombreuses victimes, au travers des 100 challenges que propose le soft. Aucune arme, aucune capacité spéciale, seuls vos neurones vont vous aider à emmener chaque victime saine et sauve vers la porte de sortie. En effet,
EXIT, sous son design minimaliste teinté d’une espèce de
cel shading relativement grossier, va mettre votre réflexion à rude épreuve puisque pour parvenir à vos fins, vous devrez entre autres éteindre des feux, pousser des caisses, résoudre des énigmes, prendre garde aux planchers électrifiés ou encore actionner des mécanismes…tout en gardant à l’esprit que chaque erreur sera fatale et synonyme de
game over. La vie de Mr ESC n’est pas de tout repos c’est certain.
Mr ESC à la rescousse de la PSP
Les challenges se déroulent évidemment en temps limité, et si les premiers niveaux confèrent au soft cette ambiance particulièrement prenante et originale et nous permet de faire connaissance avec le très stylé Mr ESC, ils nous permettent surtout de faire plus ample connaissance avec le
gameplay atypique du soft de
Taito. En effet, si ce cher Mr ESC peut courir, marcher, sauter, s’agripper à un rebord, s’accroupir ou encore saisir toute sorte d’objets (extincteur, corde, clé…), la jouabilité demandera nettement plus de réflexion dès lors que vous aurez à secourir les premières victimes. En effet, celles-ci se répartissent en plusieurs groupes (hommes, femmes, enfants, patients…) et dès lors que vous vous serez approché de l’une d’elles, outre vous suivre inlassablement comme le chien-chien à sa mémère, vous aurez la possibilité de donner des ordres à votre compagnon d’infortune et devrez forcément user de ses capacités pour terminer le tableau. En effet, si une pression sur la touche L permet de
switcher entre les ordres ‘suivez moi’ et ‘restez ici’, le stick analogique vous permettra pour sa part de donner des ordres nettement plus précis. En effet, dès que vous toucherez au stick analogique, un curseur apparaîtra alors à l’écran et vous devrez alors sélectionner la victime désirée et lui demander ensuite de rejoindre un endroit particulier, de se saisir d’un élément ou bien encore actionner un mécanisme inaccessible pour Mr ESC.
A cela s’ajoute également le fait que chaque victime dispose de ses propres qualités et défauts. Ainsi, l’enfant pourra se faufiler dans les endroits étroits, mais nécessitera l’aide d’un adulte pour gravir les plates-formes en hauteur, les hommes bien portants pourront aider Mr ESC à pousser des caisses, tandis qu’il leur faudra l’aide de deux adultes pour parvenir à escalader un petit muret, les patients quant à eux, ne pourront pas se déplacer hormis sur le dos de Mr ESC, ou bien sur une civière à pousser… Vous l’avez compris, les possibilités sont tout simplement énormes, et avant chaque tableau, il sera tout bonnement vital de prendre connaissance des lieux en affichant la map avec Select, et de repérer le cheminement à suivre sans quoi parvenir à la sortie indemne se révélera très aléatoire. Il faudra donc bien réfléchir avant de réaliser telle ou telle action, car à la moindre erreur de jugement, vous vous retrouverez bloqué et devrez alors recommencer le niveau tout entier. N’oublions toutefois pas que chaque challenge est chronométré, et il faudra donc savoir allier réflexion et rapidité pour venir à bout de chaque stage. Le jeu propose dix chapitres, divisés en dix stages à la difficulté croissante.
‘Arrête, ça m’EXIT !’
D’un point de vue purement technique,
EXIT comblera les rétines de chacun, non pas par des effets pyrotechniques hallucinants ou une 3D fluide et fine, mais plutôt par des environnements 2D chatoyants, des personnages au design épuré, mais terriblement attachants, des animations incroyables et un système de jeu basé sur l’entraide qui tranche littéralement avec la majorité des productions actuelles. Niveau sonore, le constat est également des plus flatteurs puisque les différents morceaux musicaux reflètent parfaitement cette ambiance psychédélique qui se dégage du soft. Si le soft est sous-titré en français, les personnages s’expriment dans la langue de Shakespeare, et sont affublés d’une bulle de dialogue (façon bande dessinée) à chacune de leurs interventions. De quoi renforcer encore un peu une immersion acquise dès les premières minutes de jeu.
Toutefois, malgré son enrobage sublime,
EXIT pourra en exaspérer plus d’un par son
gameplay n’accordant absolument aucun droit à l’erreur, chaque coup devra être mûrement réfléchi sous peine de rester bloquer. De même, on pestera souvent face à la terrible lenteur de ce brave Mr ESC, nous forçant bien souvent à user de la course, bien que cela implique une prise de risque plus élevée. Enfin, comment ne pas citer une IA particulièrement à l’ouest par moment, tant vos compagnons d’infortune rivalisent de débilité parfois. Un adulte qui se dit incapable de descendre une corde ou de chevaucher une caisse, ou encore une jeune femme qui refuse catégoriquement de gravir un simple escalier sont quelques exemples des incohérences que vous pourrez trouver dans le jeu. Il arrivera également que certains vous suivent bêtement sans même regarder ce qui se passe devant eux, si bien qu’ils iront gaiement se frotter à un sol électrique ou courir dans les flammes, impliquant alors un
game over aussi irrémédiable que frustrant. Toutefois, malgré ces quelques désagréments,
EXIT reste une expérience inédite, qui allie réflexion, vitesse et coordination, dans un univers graphique singulier qui plaira à de très nombreux joueurs, et notamment aux amateurs de cinéma d’antan. Ajoutons à cela une durée de vie honorable et la possibilité de télécharger de nouveaux niveaux via la fonction WiFi du soft. Terriblement accrocheur,
EXIT se classe d’emblée parmi les jeux plus originaux du moment, et apporte une vraie dose de fraîcheur à la ludothèque PSP. A posséder sans se poser la moindre question.