Difficile de se tailler une part du lion dans la course effrénée au meilleur jeu d’infiltration. Pourtant, Kuju Entertainment tente de relever le défi et nous propose Pilot Down : Behind Enemy Lines. Et là, c’est le drame…
Le scénario est d’une simplicité effrayante : vous incarnez un pilote américain parachuté en territoire allemand suite à un léger problème technique. Pas forcément d’humeur à côtoyer avec nos amis de l’Est, surtout en 1944, le héros sera chargé de rejoindre rapidement la France. Parlons-en du héros d’ailleurs. Possédant le charisme d’un poulpe chaud et la démarche d’un Forrest Gump, son visage brille également par l’absence totale d’expression. Incarnez le commun des mortels nous était déjà arrivé dans le très bon
Eternal Darkness, nous n’imaginions pas descendre plus bas…
Training Day
La discrétion est donc de mise, non pas pour cacher votre horrible tête, mais pour éviter l’indigestion de balles. Pour cela, vous aurez un arsenal composé de trois armes, quelques objets de diversion (fusée éclairante, paquets de cigarettes), et surtout vos bras qui seront le meilleur moyen de casser quelques cous sans faire de bruit. Notez également que votre bonhomme a eu la bonne idée de se lancer dans l’aventure en plein hiver et qui dit hiver, dit froid donc il faudra penser à faire quelques petits feux dans des endroits appropriés afin de ne pas attraper un rhume qui vous mettra HS. Seulement, les choses se mettent en place à un rythme incroyablement lent : le premier stage vous apprendra à faire du feu, un autre mettra en place les combinaisons d’objets, un autre intégrera enfin plusieurs routes pour atteindre ses fins… Bref, le jeu semble être un gigantesque mode entraînement qui se termine seulement au moment où le générique final approche. Déconcertant, surtout que la difficulté est de mise et qu’il n’existe aucun checkpoint…
Ce qui pouvait laisser penser être du cel-shading moyen à la vue des premières images était en fait de la 3D simple et moche, qui reprend légèrement le chara-design d’un
TimeSplitters, en moins bon forcement. Les musiques mettent dans l’ambiance, on ne se jettera tout de même pas sur l’OST qui, espérons-le, ne sortira pas. N’omettons pas les défauts de conception : tout d’abord, l’IA est absolument catastrophique. Entre les soldats qui restent sans bouger lorsqu’on leur tire dessus, ceux qui font la sourde oreille alors qu’on canarde à tout va et ceux qui passent à coté de leur camarade mort sans broncher, on ne sait plus où donner de la rigolade (ou de la déprime, c’est selon). La palme du grotesque revient au garde qui continue de parler tranquillement avec son ami qui s’est fait « sniper » la boîte crânienne.
Prisonnier de guerre (et du jeu)
Dernier gros défaut majeur : inclure un fusil sniper aurait pu être une bonne idée si le designer général n’avait pas eu la maladresse d’inclure quelques centaines de murs invisibles. Résultat : planqué tranquillement derrière son tas de caisses (à peine texturé), le héros (moche) vise la tête de l’ennemi (moche aussi), puis tire une balle qui s’arrête en pleine course. Bien entendu, l’ennemi, lorsqu’il prend la peine de réagir à la détonation, rapplique immédiatement avec une rafale de balles qui, bien entendu, traverseront sans problème le mur invisible pour nous laisser étendu dans la neige. Sympa… Inutile de s’étaler davantage,
Pilot Down : Behind Enemy Lines est d’une platitude incroyable, digne d’un mod amateur de bas niveau. Les seules qualités résident dans le système d’expérience assez intéressant, la jauge de froid/faim et les
cut scenes sous forme de bande dessinée. A oublier sans regret.