Tony Hawk, le plus grand skater du monde, serait-il aussi médiatisé si Activision n’avait pas eu l’ingénieuse idée d’adapter son sport sur consoles et PC ? Non, sans doute. Alors que cet American Wasteland constitue le 7e épisode de la saga, saura-t-il répondre à nos attentes ? Verdict.
On vous voit d’ici vous dire « ouais, encore un Tony Hawk. ‘Genre de jeu sans innovations marquantes, réchauffé depuis maintenant plusieurs années ». Et là, on vous dit : erreur ! Effectivement, cet épisode, qui a l’air beaucoup plus proche de la série des Underground que des Pro Skater, innove dans de nombreux domaines. Mais tout d’abord, commençons par le commencement, le mode carrière, autrement dit, le scénario principal de cette nouvelle mouture, qui se verra également adaptée sur Xbox 360, à la sortie de la console.
Un mode carrière captivant
Avant qu’
Activision ne se décide à incruster un scénario à partir de
Tony Hawk Underground, le skater que vous incarniez n’avait comme seul but de battre des scores, choper les lettres S-K-A-T-E, collecter les lettres C-O-M-B-O en un seul enchaînement, découvrir une cassette secrète, ou encore faire telle ou telle figure en un temps imparti. Désormais, et c’est donc le cas depuis deux épisodes, votre skater (que vous pouvez, que dis-je, devez créer) suit une trame aménagée pour les besoins du scénario. C’est ainsi que dans
Tony Hawk’s American Wasteland, vous devrez choisir parmi une sélection de personnages, ayant chacun leur comportement, le tout dans un décor très bande dessinée. A vous d’opter pour celui qui vous ressemble le plus. Notez que vous pourrez le customiser tout au long du jeu, en errant dans les skate shops, les clothe shops et autres boutiques en shops. Une fois votre avatar sélectionné, c’est parti pour l’aventure ! Dès le début, le ton humoristique est fixé : une blonde à gros nibards se pointe et tape la discut’ avec vous : mademoiselle souhaite devenir actrice, vous, devenir le meilleur des skaters. Mais avant tout, vous prenez ce bus pour quitter toute cette ambiance morose de votre campagne natale, pour découvrir la ville !
Bien entendu, les habitants de la ville que vous souhaitez conquérir, Los Angeles, ne l’entendent pas de cette oreille. A peine arrivé, vous vous ferez lyncher, et de méchants bandits en carton vous déroberont vos affaires. C’est à la suite de cette agression que Mindy, votre nouvelle copine, charismatique et attachante vous viendra en aide… mais n’hésitera pas à vous vanner ! Première mission qui vous est confiée : vous refringuer ! Au fur et à mesure de votre avancée dans le titre, vous découvrirez d’autres personnages, comme un skater retiré (il n’en pouvait plus de tout ce succès), un manager à deux balles, et toute leur bande de joyeux lurons. Et honnêtement, on se fend bien la poire. Au niveau des modes de jeux, il y a comme toujours le mode classique, qui comme son nom l’indique, vous permet de revivre les premières heures sur
Tony Hawk Pro Skater. Effectivement, la possibilité vous est offerte de refaire tous les niveaux des précédents opus. Si vous êtes fan, c’est un total bonheur, un gros retour en arrière, mais avec les possibilités graphiques d’aujourd’hui. En revanche, les challenges, eux, sont restés les mêmes qu’à l’époque, à savoir les scores à battre, les lettres à rassembler, les items à retrouver… et heureusement ! C’est comme si vous aviez deux jeux en un, et on ne s’en prive pas.
Des innovations, oui !
Côté innovation, il y a tout d’abord un élément plus que notable : la boussole. Incontestablement, cette dernière est d’une efficacité redoutable pour trouver les objectifs, les magasins, et les lieux qui composent la map. Vous trouverez donc rapidement les points que vous souhaitez rejoindre. Cependant, n’oubliez pas que si vous êtes sur ledit point, et que rien en face de vous ne l’indique, n’oubliez pas que celui-ci peut-être en hauteur. Eh oui, les niveaux de Tony Hawk sont connus pour être vastes, ceci ne doit donc étonner personne, sauf si bien entendu vous ne vous êtes jamais essayé à aucun épisode de la série. Seconde innovation, la présence d’un autre moyen de déplacement que le skate, ou la marche (vous pouvez toujours abandonner votre planche et user de vos gambettes pour parcourir les niveaux, monter les échelles, grimper sur les murs…) : le BMX. Et cette inclusion implique alors la présence du fameux Rick Thorne, qui est au BMX ce qu’Antoine Faucon est au skate : un champion. C’est lui qui vous formera, qui vous apprendra à vous servir du vélo. Et vous en aurez grandement besoin puisque la maniabilité de ce dernier n’a absolument rien d’évident. Elle est certes différente, mais pas intuitive, loin s’en faut. Les figures s’exécutent avec le joystick droit, et beaucoup d’anomalies surviennent quant à l’utilisation générale du BMX. Les objectifs du mode carrière incluent également les stages de BMX. Mais comme le titre est un jeu de skate, nous n’en prendrons pas totalement compte. Notez aussi que les transferts s’opérant via les touches latérales sont toujours de la partie, tout comme les fameux
freak out, qui font ressortir toute la rage de votre sportif en herbe. Malheureusement, ces derniers n’ont pas changé,
Activision aurait pu faire preuve d’originalité, tant il y a de moyens différents de briser sa planche.
Graphiquement, cela reste du Tony Hawk : à savoir pas mal du tout ! Ce n’est pas renversant de beauté, mais c’est très plaisant. En revanche, quelques rares saccades surviennent, rien de bien méchant cependant. C’est vivant, haut en couleur, les passants vous interpellent (c’est d’ailleurs auprès de certains que vous irez chercher vos objectifs) et les modules sont très bien placés, ce qui laissera place à de nombreux et grisants combos. L’animation est très aboutie, les figures sont toutes aussi réalistes les unes que les autres, les chutes aussi. On en vient à avoir mal pour un personnage fait de polygones, rendez-vous compte ! L’ambiance sonore quant à elle est sûrement la plus réussie de toute la saga. Pour l’occasion, nous avons ressorti tous nos Tony Hawk Pro Skater et Underground du grenier, et nous avons comparé : lorsque votre skater replaque, le son est très fidèle, tout comme celui de la rue, ou encore celui de votre planche s’écrasant contre les murs.
Nul n'est parfait !
Mais comme aucun jeu ne peut être parfait, vous vous doutez bien que ce
Tony Hawk’s American Wasteland comporte tout de même son lot de défauts, aussi petit soient-ils. Et vous avez raison. La première imperfection qui frappe, c’est sans doute les bugs concernant l’utilisation du BMX : il vous arrivera fréquemment de chuter… d’un trottoir ! Quand on sait que l’on peut se jeter d’un immeuble sans avoir le moindre bobo, cela force la réflexion ! Moins courant heureusement, il pourra vous arriver de ne cesser de tomber en remontant sur ce même BMX. C’est ainsi qu’une fois, nous avons dû abandonner la partie en cours et redémarrer notre console. Il s’agit ici d’un fait rare, mais rageant ! Nous aurions aimé bénéficier d’une maniabilité proche, voire identique, à un
Matt Hoffman Pro BMX, par exemple, étant d’ailleurs issu de la même équipe de développement. Petit point noir également sur les sous-titres. En effet, les voix sont en anglais, sous-titrées français. Néanmoins, ces derniers sont beaucoup trop petits, et il vous faudra soit vous rapprocher de votre écran pour les lire, soit avoir des culs-de-bouteille afin de rester au fond du canapé. Au-delà de ça, ce titre n’est que du bonheur, à partager seul, ou à plusieurs (présence de modes multijoueurs, et en ligne).