Comme tous les ans et durant la période des grandes vacances, les japonais peuvent découvrir un nouveau volet de la série Winning Eleven de Konami. Chaque année, on croit que Konami a utilisé le maximum des capacités que peut fournir la PlayStation 2 pour nous offrir la simulation de football ultime, et pourtant… Qu’en est-il alors de ce Winning Eleven 9 ?
Considérée comme la meilleure simulation de football sur console, la série japonaise
Winning Eleven est toutefois devenue un peu moins brillante après la sortie de
Winning Eleven 7 International. En effet, cette série a toujours surpassé la version européenne Pro Evolution Soccer, mais
Winning Eleven 8 et
Winning Eleven 8 International ont été de loin inférieurs à
Pro Evolution Soccer 4. Heureusement au Japon, les joueurs ont droit à des versions améliorées et
Winning Eleven 8 Liveware Evolution a complètement changé la donne avec un système de jeu amélioré, un réalisme encore plus poussé, une intelligence artificielle revue, sans oublier également qu’il apportait pour la première fois dans la série le mode on-line. Voyons donc immédiatement ce que nous propose ce
Winning Eleven 9.
Go for 2006 !
Avant d’entrer réellement dans les détails, nous allons nous attarder sur le nouveau mode inclus dans ce
Winning Eleven 9. « Nippon Challenge Go For 2006 » met en scène uniquement l’équipe japonaise que vous devrez dans un premier temps qualifier pour la Coupe du Monde. Mais avant d’y parvenir, le chemin sera très long. Avant tout, il faudra entamer un match amical (vous pourrez choisir l’équipe de votre choix) afin d’élaborer vos premières tactiques et formations de jeu, connaître les joueurs pour savoir qui participera aux matchs officiels ou pas. Peu importe le résultat à la fin du match, puisque la compétition commencera juste après. Il est donc temps de mettre tout en place, car la première phase des qualifications débute. En effet, les poules sont déjà faites, mais vous avez la possibilité de les changer, bien que le choix soit aléatoire à chaque partie. Les matchs se dérouleront à domicile et à l’extérieur et il sera impératif de terminer en première position de son groupe, sous peine d’élimination directe. Vous serez donc opposé aux équipes asiatiques et du Moyen-Orient que nous n’avons jamais vu dans la série comme la Corée du Nord, Singapour, l’Iraq, la Thaïlande ou encore le Turkménistan. En tout, c’est environ une trentaine d’équipes qui font leur apparition dans le jeu. Hélas, il ne sera pas possible de les sélectionner pour jouer avec et vous ne pourrez les rencontrer uniquement dans ce mode de jeu.
Une fois la première place acquise, vous entamerez immédiatement la deuxième phase de qualifications. L’équipe japonaise sera donc cette fois-ci dans l’une des deux poules et il faudra finir en première ou en deuxième position, la troisième étant synonyme de barrage pour passer en phase finale. Les matchs se dérouleront encore une fois sous forme de matchs aller/retour. Voilà, vous êtes donc parvenu à vous qualifier, le grand jour va bientôt arriver, mais avant, l’entraîneur veut organiser un match amical pour être prêt à en découdre avec la Coupe du Monde. Comme en début de partie, quel que soit le résultat du match, il n’affectera en rien sur le déroulement. C’est parti, et pour rappeler le fonctionnement de la Coupe du Monde aux non-footeux, 32 équipes sont réparties dans 8 groupes de quatre. Il faut donc arriver à se qualifier en première ou deuxième position pour accéder aux huitièmes de finale. Viendront ensuite les quarts de finale, les demi-finales et la finale tant espérée. Le mode se termine donc une fois la Coupe du Monde remportée et vous ne gagnerez rien mis à part des WEN, l’argent de
Winning Eleven qu’il sera possible de dépenser dans le WE Shop. Selon les informations dévoilées par l’éditeur, le mode « Nippon Challenge Go For 2006 » est un mode qui est destiné et réservé uniquement à la version japonaise. Espérons toutefois que
Konami fasse un effort pour la version européenne en nous proposant ce même mode, mais en ayant le choix de l’équipe.
C’est comme si on y était
N’allez pas croire que le titre du paragraphe fait référence à des graphismes époustouflants, car ce n’est pas le cas. Comprenez par là que le moteur graphique est juste identique à la version précédente. Cependant, quelques améliorations ont été effectuées au niveau de la modélisation de certains joueurs qui sont encore plus criants de réalisme. Maintenant, il existe plusieurs entrées sur le terrain, en plus de celle traditionnelle, on peut voir tous les joueurs se serrer la main et se tapoter l’épaule avant de rejoindre leurs compagnons pour la photo. Il ne manque plus que l’hymne national pour nous combler. Les stades sont également beaucoup plus jolis, la caméra éloignée nous permet de voir les alentours du terrain comme les pistes d’athlétisme ou les poteaux de transformation de rugby. De même, de grands drapeaux à l’effigie des équipes, ainsi qu’un gigantesque maillot jaillissent dans le public en 2D. Oui, le public est toujours aussi moche, néanmoins il est possible de le voir en 3D lors de
cut-scenes, une nouveauté dans ce
Winning Eleven 9. Lors de l’entrée dans le stade, les spectateurs s’expriment et gesticulent avec leur écharpe, leur panneau. Durant les matchs, les supporters sont plus bruyants, ils crient, chantent puis exultent lorsqu’un but est marqué. La caméra vient se placer quelquefois devant le public pour nous montrer leur satisfaction ou carrément derrière comme si on était assis dans les tribunes. Superbe.
On notera aussi des
cut-scenes beaucoup plus présentes lors des changements de joueurs contrairement à la version précédente. Par exemple, les footballeurs se tapent dans la main pour laisser leur place, d’autres entrent sur le terrain directement, car leur collègue sort sur civière. Et en parlant de civière, il est cette fois vivement conseillé de sortir un joueur blessé (croix jaune), on se souvient en effet que dans les autres
Winning Eleven, un joueur blessé pouvait encore courir et marquer des buts. Ici, le joueur ne pourra plus courir et se fatiguera encore plus vite. De même, certains tacles ou fautes non sifflées pourront entraîner des douleurs à la cuisse (claquage) et le joueur devra sortir (on le voit régulièrement chez le CPU). L’arbitre est également plus présent sur le terrain, toujours près de l’action et dispose de nouvelles animations. De plus, de nombreux gestes lui ont été attribués et vous pourrez remarquer qu’à chaque faute, l’arbitre fait un signe du bras pour indiquer à quelle équipe est désigné le coup franc. On signalera aussi des joueurs qui ramassent le ballon pour faire perdre du temps, d’autres qui relèveront l’adversaire pour éviter de prendre un carton et bien d’autres séquences que nous n’avons certainement pas encore eu l’occasion de voir.
Konami nous propose donc avec ce
Winning Eleven 9 de nombreuses nouvelles animations et
cut-scenes rendant les matchs encore plus réalistes et surtout plus vivants.
Incroyablement réaliste
Gros changement dans ce
Winning Eleven 9. Le système de jeu a véritablement évolué et
Pro Evolution Soccer 4 ou
Winning Eleven 8 Liveware Evolution, déjà très réalistes, peuvent aller se rhabiller. Ici, vous disposez d’un grand choix de tactiques et de formations différentes. Par exemple, la formation 4-3-3 peut être formée d’au moins quinze façons différentes. Après, sur le terrain, nous sommes complètement dans un autre registre. Le jeu est incroyablement réaliste, mais aussi incroyablement difficile. Explications. La première fois, on pourrait être très étonné par le système de passes, de prime abord jugé laborieux et imprécis, mais qui nous offre au fur et à mesure des parties tout son potentiel. En effet, fini le jeu à une touche de balle avec de mauvais joueurs, finies les balles en profondeur qui passent sans problème. Non, dorénavant, il faudra jouer minutieusement et collectivement, car les un contre un sont beaucoup plus difficiles. Il vous faudra donc être très précis, bien contrôler le ballon, ne pas tirer à la va-vite, analyser le positionnement de vos joueurs, ne pas réaliser l’impossible car l’adversaire n’aura aucun mal à couper la trajectoire des passes. Récupérer le ballon ne sera pas une mince affaire, le CPU ayant une protection de balle quasi irréprochable. En ce qui concerne les frappes, c’est la même chose, inutile de tenter des tirs dans des positions hasardeuses au risque d’envoyer le ballon dans les tribunes. A noter que la jauge de tir monte désormais à une vitesse fulgurante.
Winning Eleven 9 se voit également doté de nouveaux gestes techniques et mouvements qu’il sera nécessaire d’assimiler dans le mode entraînement. Un mode entraînement qui a d’ailleurs « changé » puisqu’il est composé de catégories. On retrouvera l’entraînement immédiat avec la possibilité de s’entraîner aux coups franc ou aux corners par exemple, une autre catégorie qui améliorera les statistiques d’un joueur en réussissant des missions dans un temps imparti, ainsi que deux nouvelles catégories, l’une vous permettant d’apprendre des techniques pour les phases d’attaque et de défense (très bon entraînement), et une dernière qui est une sorte d’apprentissage du football sur
replays. En défense, il est possible de dégager le ballon sans avoir à se retourner, les tacles sont moins glissés et il est préférable de les tenter très près d’un joueur pour ne pas être mis dans le vent par un crochet. L’arbitre sifflant énormément de fautes, il n’hésite pas sur les tirages de maillot, les poussettes dans le dos ou encore les obstructions. Du côté des gardiens de but, eux aussi sont gratifiés de nouveaux gestes comme les grosses claquettes sur les frappes surpuissantes. Les faces à faces avec le gardien sont assez délicats, et les lobs ne passent plus comme avant.
En attendant Winning Eleven 10…
Intéressons-nous enfin aux autres modes de jeu. Vous retrouverez les matchs amicaux, toutes les coupes (Asie, Afrique, Amérique,…) et championnats (France, Allemagne, Espagne,…), la ligue internationale et, bien entendu, la ligue master. La ligue master n’a absolument pas changée, vous choisissez un club (possibilité d’avoir les joueurs officiels directement) dont une grande partie possède leurs vrais maillots avec leurs sponsors, puis le championnat dans lequel vous accéderez lors de votre montée en Division 1. Une fois entré dans le vif du sujet, vous aurez donc un calendrier à respecter et il faudra gérer les matchs et la fatigue des joueurs. Les jours de transfert sont toujours indiqués et vous pourrez choisir d’acheter ou vendre des joueurs à d’autres équipes. L’âge à encore une fois son importance, car certains joueurs partiront à la retraite et d’autres viendront s’ajouter dans la base de données. Si acquisition il y a, ces joueurs devront passer par l’entraînement s’ils veulent voir leurs performances augmenter. La ligue master, déjà très complète, reste donc identique à la version précédente et ne propose aucune nouveauté majeure.
Malheureusement, si
Winning Eleven 9 se veut encore plus réaliste, il était important pour nous de vous faire part de certains problèmes liés à ce réalisme. Tout d’abord, les matchs sont assez hachés, la faute à un arbitre qui siffle un peu tout et n’importe quoi. De même, le CPU fait de nombreux actes d’antijeu. Par exemple, si vous arrivez à échapper à un défenseur pour partir seul au but, on vous fauchera immédiatement d’un croc-en-jambe ou d’une béquille. Toujours au registre des défauts, il est frustrant de voir qu’un défenseur lambda vous rattrape très facilement bien que vous contrôliez Thierry Henry ou Roberto Carlos. En revanche, quand le joueur contrôle le défenseur, l’attaquant court la plupart du temps plus vite… Ensuite, nous avons remarqué que contrairement à
Winning Eleven 8 Liveware Evolution, l’IA de nos coéquipiers n’était pas aussi brillante. Effectivement, il est très (trop ?) rare de les voir couper la trajectoire d’une passe, on dirait même qu’ils lèvent la jambe pour la laisser passer. Ceux-ci semblent même parfois avoir peur du ballon, restant immobiles alors que le ballon roule à quelques mètres d’eux. Dans le même genre, sachez qu’il n’est pas possible de faire des têtes comme bon nous semble, car le joueur peut vouloir, tout seul, faire une passe alors que le ballon est en l’air. Enfin, nous en terminerons avec des dribbles assez saccadés, ce sentiment que le CPU est favorisé sur les ballons contrés, toujours à se trouver au bon endroit au bon moment et ce nouveau système de passes qui ne nous offre pas vraiment de matchs spectaculaires, les actions étant assez pauvres et lentes.