Accusant de nombreux retards à son actif, l’opus DS de Zoo Tycoon arrive enfin dans les bacs européens. De quoi ressortir sa panoplie de parfait petit gestionnaire.
Zoo Tycoon avait su marquer les esprits lors de sa sortie en 2001, tout en sachant par la suite rester dans l’actualité vidéoludique grâce à de nombreux add-on et d’une séquelle assez réussie. Alors qu’aujourd’hui, la DS est un succès à travers le monde, les developpeurs, visiblement en manque d’idée, tentent de créer une brèche afin d’adapter quelques anciens hits PC tout en prenant en compte certains points de
gameplay et la résolution forcément moindre de l’écran d’une portable. Ce fut déjà le cas pour
Les Sims et des rumeurs laissent déjà entrevoir un portage de
Diablo 2. En attendant une confirmation de ce dernier, ce sera à
Zoo Tycoon de faire ses preuves et, comme nous allons le voir, c’est loin d’être gagner.
Business is Business
A l’instar de ses compatriotes de la série Tycoon qui nous proposait la gestion d’un univers précis (trains, parc d’attractions…), notre intéressé nous permettra, en plus d’apprendre de nombreuses choses sur les différentes races d’animaux, de prendre un zoo en main et de faire en sorte que ce dernier soit le meilleur de sa catégorie, ce qui ne sera pas de tout repos. Car, dans ce monde de business, tout fonctionne avec une certaine harmonie et un détail mis de côté a toutes les chances d’offrir des répercussions sur l’ensemble de votre œuvre, et c’est donc à vous et à vous seul de faire en sorte de maintenir un niveau financier au dessus de la moyenne en accomplissant la principale mission du jeu : faire des bénéfices. En théorie, rien de bien compliqué : parc + animaux + clients = argent. Les choses étant un peu plus délicates dans la pratique, on passera par le tutorial pour assimiler les quelques finesses d’un
gameplay pour le moins profond. Premièrement, et parce qu’on ouvre rarement un parc vide, il est conseillé de s’intéresser aux 50 espèces d’animaux disponibles (dont une bonne partie débloquable en avançant dans l’aventure) : singes, éléphants, lions, pingouins… La plupart des animaux répondent à l’appel et chacun devra recevoir des soins spécifiques. Leurs enclos devront faire l’objet d’un soin tout particulier et vous pourrez heureusement engager un gardien qui ne manquera pas de vous faire son rapport sur l’état de santé de votre animal, afin que vous puissiez agir en conséquence sur son environnement comme le terrain, les feuillages, les objets placés dans le décor… Tout cela afin qu’il se sentent comme un poisson dans l’eau.
Des animaux heureux vous donneront deux types de récompenses. La première aboutira par l’accouplement, si couple il y a, et, inéluctablement, de nombreux bébés qui pourront au choix être élevés ici même ou être proposés en adoption, chose qui est susceptible de vous rapporter de nombreux deniers. Bien que la seconde fera le bonheur de vos clients, il en faudra bien plus pour les satisfaire complètement car, n’oublions pas, ce sont eux qui représentent le cœur de vos affaires. La qualité de votre parc augmentant potentiellement avec le temps, vous devrez au fur et à mesure de vos rentrées d’argent améliorer la qualité de votre parc en créant de nombreuses voies, assez pour accéder rapidement à la plupart des espèces sans ressembler pour autant à une autoroute, faire construire des stands de nourriture (voire des restaurants), ainsi que les indispensables boutiques de souvenirs et toilettes publics. Des décors réussis peuvent également jouer sur le comportement des visiteurs et rien ne vous empêche de (bien) placer ça et là quelques statues ou une jolie fontaine. Il est tout de même dommage que contrairement à son homologue PC, le nombre d’objets disponibles ne soit pas suffisamment élevé pour offrir de la variété sur le long terme. Excepté la restauration de certains endroits et le salaire des employés qui doivent obligatoirement être payés sous peine de voir la durée de vie de votre parc grandement amoindrie, vous pourrez si vous le souhaitez dépenser votre argent dans de la pub ou la recherche de nouvelles espèces d’animaux.
Faillite
Niveau modes de jeux, on retrouve le minimum syndical, à savoir la possibilité de suivre un scénario ou d’entrer dans la fonction libre. Celle-ci, comme son nom l’indique, donnera libre cours à votre imagination et constitue pour la plupart des jeux du genre le point central du soft, par son effet « infini » et également pour son accessibilité à tous, à condition de bien régler la difficulté qui se modifie avec les préréglages de la partie : le décor par exemple peut jouer énormément et un terrain vague sera toujours bien plus facile à exploiter qu’une ouverture dans une zone enneigée. Votre somme de départ peut également être modifiée et les plus faibles prendront probablement la somme maximale (500.000$) afin d’avoir un bon capital pour se lancer directement. Le scénario, quant à lui, se déroule un peu comme dans la version console de
Les Sims : Permis de Sortir : les zoos que vous devrez gérer seront pour la plupart déjà construits et vous devrez accomplir certaines tâches pour réussir vos missions (au nombre de 15). Parmi elles, on trouvera celle de devoir multiplier certaines races grâce à l’accouplement (ce qui inclut un soin intensif de ces derniers), celle de maintenir l’humeur de vos animaux au beau fixe durant un certain temps ou encore l’indispensable remise sur pied du zoo en proie à la faillite. Vos gains pourront alors être dépensés dans l’achat de cartes spéciales d’animaux donnant un grand nombre d’infos pour réussir au mieux votre travail. Bien qu’intéressant, certains points de ce mode manquent de finition comme leur durée. En effet, on vous donnera un nombre précis de mois pour effectuer votre tâche et si vous avez le malheur de terminer bien avant la fin du délai, il faudra attendre malgré tout que celui-ci se termine pour valider votre réussite. De quoi perdre facilement plusieurs dizaines de minutes et augmenter artificiellement la durée de vie du soft.
Ceci étant, le jeu aurait pu être bon si seulement les développeurs avaient pris leur courage à deux mains pour pondre un jeu exploitant vraiment les possibilités de la DS. Parce qu’ici, techniquement parlant, le jeu est moche… vraiment moche. Misérable même sur Snes, le jeu n’a même pas besoin de faire l’objet d’une quelconque énumération de défauts : rien n’est bon à prendre. Le pire reste tout de même le côté minuscule des sprites des animaux et de leur animation en deux étapes qui donne tout sauf envie de les apprécier. Mais la véritable déception vient du
gameplay qui n’exploite pas le second écran comme on l’aurait souhaité : en effet, depuis l’annonce de divers jeux issus du PC sur la portable de
Nintendo, nous nous mettions à rêver de retrouver la sensation de la souris grâce à l’écran tactile. La désillusion se fait rapidement, le jeu se déroulant sur l’écran du haut, le tactile ne sert qu’à la navigation dans les menus et donc à la sélection d’objet, laissant la construction des divers enclos se faire à la croix. Une véritable déception qui n’aide pas à améliorer une jouabilité trop confuse.