Lorsqu’une seule personne décide de développer un jeu Game Boy Advance fortement inspiré de grands classiques comme Wings of Fury ou encore Choplifter, cela donne Glory Days.
Le support portable de chez
Nintendo compte de très bons softs dans le registre des simulations guerrières. D’un côté, la console nous scotche littéralement grâce à l’action d’un
Metal Slug, et de l’autre, elle nous surprend de manière magistrale avec les jeux stratégiques au tour par tour tel que
Advance Wars. Et c’est ici que décide d’intervenir Olivier Denis en mettant au monde, via son studio de développement (Odenis Studio),
Glory Days, ou le lien évident entre l’action à l’état pur et la tactique militaro ludique. Un titre ambitieux donc, qui doit néanmoins faire ses preuves derrière un abatage médiatique certes discret mais cependant des plus aguicheurs. Distribué par
SG Diffusion, ce
Glory Days est-il réellement le soft événement qu’il prétend être ?
C’est dans une guerre totale que vous plongera immédiatement ce
Glory Days. En effet, nul besoin de mille et un artifices ici. Dès le jeu lancé, une interface des plus sobres vous est proposée : à vous par la suite de décider de continuer votre campagne guerrière ou de recommencer certaines missions vous ayant laissé les meilleures sensations. Sachez cependant que le titre de
ODenis Studio prône l’inexistence de son scénario, préférant immerger le joueur dans un conflit direct mais d’une platitude accablante. Ainsi donc, le
gamer aguerri que vous êtes se verra plonger dans une succession de seize missions, dont l’objectif est simple : amener vos chars et troupes sur le champ de commandement ennemi pour le détruire… C’est creux, à la limite de l’abyssale, et ça nous presque replonger dans un genre Arcade du début des années 1990. Un retour dans le passé qui ne sera pas forcément pour le pire, et ce à l’unique condition que le
gameplay soit à la hauteur de l’enjeu sur cette trame fragile ne pouvant se permettre d’autres soubresauts.
« Guerre qui roule pas vraiment cool… »
Tout d’abord, n’oublions pas que ce titre purement orienté Arcade offre seize objectifs en tout au joueur intéressé par des joutes guerrières en scrolling horizontal. Très inspirée d’un
Choplifter ou encore d’un
Wings of Fury, l’action se déroule dans un environnement tout de sprites vêtu à bord de différents engins de chasse comme les P51 et les UH-1D, des avions de la série Têtes Brûlées et hélicoptères mythiques liés à la guerre du Vietnam. Le jeu correspond, quant à lui, à un tutorial complet durant un minimum de douze missions… Ce qui ne laisse que peu de place pour le véritable challenge stratégique lors des dernières batailles. Et pourtant, la difficulté règne en grande maîtresse dès les premières minutes de jeu. En effet, lors des trois assauts débutants l’aventure, vous devrez apprendre à manœuvrer correctement vos appareils, ces derniers se manipulant de manière enfantine dans la théorie, pour malheureusement devenir une véritable catastrophe lors de la pratique. Si les possibilités de l’hélicoptère tels ses déplacements aisés, mitrailler à tout va, récupérer des soldats puis les parachuter, ou encore user à bon escient de quelques missiles s’avèrent plutôt intuitifs, on ne peut pas en dire autant du maniement de son amalgame ailé. D’une, la panoplie d’actions de notre vieux P51 est loin d’être aussi exhaustive que celle de l’UH-1D, mais en plus, on risque le crash lors de chaque salve à ras de terre ou tout retour sur le porte-avion (atterrir correctement sur ce dernier étant obligatoire à tout ravitaillement). Chose difficilement acceptable puisqu’on ne dispose que de 3 crédits pour en finir avec nos ennemis.
Mais ceci n’est en aucun cas un aléa du hasard, c’est calculé et c’est bien là le drame. Olivier Denis a tenté d’incorporer un minimum de réalisme quant à l’apesanteur, au vent, et à l’inclinaison des engins lors des bombardements, afin d’immerger le joueur au cœur de l’action. Malheureusement, il en résulte plus une frustration grandissante pour cause d’un
gameplay complètement inadapté, qu’un quelconque sentiment de plaisir. On lutte néanmoins dans les méandres de ses missions qui se suivent et se ressemblent indubitablement, malgré quelques ajouts tactiques et une difficulté croissante au fil de ces seize éprouvantes missions. Car c’est un fait : arrivé aux derniers objectifs que propose le soft, vous ne savez plus trop ou tournez de la tête entre cette jouabilité exacerbée, et un système de gestion de vos troupes et ressources qui a bien du mal a trouver sa place en ces lieux austères… Et pourtant, la victoire ne sourira qu’à celui qui aura su maîtriser (en dehors de ses nerfs) ce
gameplay si fragile et particulier.
Bombardement imminent
Maintenant que nous avons explorez le contexte ainsi que le
gameplay général du soft, attardons-nous quelques instants pour décortiquer ce qui se cache sous le capot de ce
Glory Days. Premier constat après trois minutes de jeu : graphiquement, le titre est loin d’être une bombe, et ne vous attendez pas à être ébloui par une explosion ou un effet particulier qui aurait pu rehausser cette maigre conclusion. Les décors resteront à jamais désespérément vides, et d’une variété équivalente à un changement de coloris en fonction du continent sur lequel vous êtes censé avoir été largué. Il en est d’ailleurs de même pour les unités armées, les vôtres ressemblants à s’y méprendre à celle du camp adverse. Côté son, ce n’est pas l’extase non plus, avec des bruitages d’un niveau peu réaliste (même en tenant compte des capacités limitées de la Game Boy Advance dans ce domaine), et des thèmes musicaux classiques qui ne semblent se manifester que lors d’une fin de mission. Pour finir, la durée de vie n’a d’égale que votre capacité à apprécier ce soft. Un joueur lambda lâchera sans faire plus de manières ce
Glory Days, vraiment trop irritable dans son maniement, au bout d’un dizaine de minutes… Tandis que les aficionados de
Choplifter et de certains aspects stratégiques d’un
Battlefield seront comblés des heures durant, juste le temps de prendre goût et de maîtriser les nouveautés qu’offre le
gameplay de ce
Glory Days.