Le chien le plus peureux de la terre débarque de nouveau dans les étalages français, à travers un troisième opus. Préparez lampe torche et nourriture, une nouvelle enquête est sur le point de débuter.
Il existe des légendes qui ne meurent pas. Scooby Doo, dessin animé à première vue atypique, est devenu culte pour beaucoup d’enfants et nombreux sont ceux qui se sont chargés d’entretenir le mythe à travers de nouveaux épisodes pour la série, des films à la limite du vomitif et de nombreux jeux vidéo. Edité par
THQ, la série en est a son troisième opus, et garde la même optique : un jeu avant tout destiné aux plus jeunes. Le synopsis, toujours aussi commun, reste prétexte à l’aventure : l’équipe de SOS Détective est chargée de retrouver le créateur d’une machine à blob capable de donner vie à diverses choses. Seuls les plus petits resteront en haleine face à ce scénario aux rebondissements fort prévisibles.
Old School
Les premières minutes pourront paraître déroutantes pour les fans du genre tant la progression semble avoir fait un véritable retour aux sources par la présence d’une linéarité au-delà de l’abusif. Heureusement, ces premiers pas servent avant tout d’entraînement pour joueur n’ayant probablement jamais tenu une manette. Mise en bouche terminée, la partie début réellement avec l’arrivée du groupe à Chinatown, représenté sous forme d’un monde moyennement vaste où se débloqueront durant votre progression les entrées menant aux différents stages. Les déroulements de ces derniers restent dans la droite lignée des jeux du genre (à savoir jeu à licence créé à la va-vite) avec une suite plus ou moins guidée de plates-formes qu’il faudra franchir tout en prenant garde aux différentes créatures souvent moins coriaces qu’elles ne le laissent paraître. Le but principal de chaque parcours reste la chasse aux divers objets dissimulés çà et là dans chaque décor. Vous pourrez ainsi trouver de la nourriture qu’il faudra ramener à Sammy afin qu’il vous concocte un plat pouvant vous ajouter un carré d’énergie, ou chercher les très rares morceaux de pièges afin de découvrir les techniques et points faibles de chaque ennemi. Le plus important reste les différents indices qui permettront à votre amie Vera de faire avancer l’enquête, mais surtout de débloquer le niveau suivant, ainsi de suite jusqu'au gros méchant boss. Une fois celui-ci vaincu, le prochain monde se débloquera avec son lot de niveaux et son prochain gros méchant à la prime. Une progression simple et efficace qui ne plaira assurément pas au grand public, plus habitué aux grands standards dont fait partie la série des
Jak & Daxter.
Les plus optimistes espéreront forcement une évolution du
gameplay. Malheureusement, et malgré les quelques innovations des précédents épisodes qui proposaient une coopération entre Sammy et le cabot, force est de constater que les développeurs ont définitivement joué dans la facilité en proposant une palette de mouvements digne du premier épisode de
Crash Bandicoot. Scooby-Doo, seul personnage jouable donc, pourra exécuter un classique double saut ou s’accrocher et se balancer à divers crochets. Pour se défendre face aux « effrayants » ennemis (des rats par exemple…), quatre attaques seront disponibles : la glissade d’abord, qui se transformera en roulade si vous exécutez un saut juste avant ou en écrasement en cas de double saut au préalable, et enfin, la tornade, qui servira également à la destruction des caisses et autres pièces de mobilier. Fort heureusement, le
gameplay s’élargira quelque peu par la suite avec la possibilité d’acquérir de nombreux pouvoirs supplémentaires dus à l’acquisition de costumes typés Halloween : on a donc celui du karatéka qui vous permettra de combattre plus efficacement et de lancer des vagues d’énergie (utile pour détruire certains murs), celui de la chauve-souris dont les ailes vous emmèneront plus haut et plus loin et, enfin (oui, il y en a 3 en tout et pour tout), celui de Robin des bois, dont le but, vous vous en doutez, réside dans l’utilisation d’un arc avec flèche ventouses.
Anémique
Niveau graphisme, il est tout de même dommage de constater le manque d’efforts offert par les développeurs alors que nous avons face à nous une génération de consoles arrivant probablement dans sa dernière année de vie. Certes, les décors proposent une certaine variété sans être forcément originaux : préparez-vous donc à visiter manoir lugubre, parc d’attractions, musée préhistorique… Fidélité oblige, chacun de ces endroits sera plus ou moins hanté et l’ensemble du jeu se déroulera la nuit. Pas de quoi avoir peur, les plus petits rigoleront même lorsque qu’ils se retrouveront face aux classiques du genre comme une porte qui s’ouvre brusquement laissant passer une chose moche criant « bleuarg » avant de disparaître aussitôt. Pour le reste, on se retrouve avec une modélisation générale assez sommaire, des couleurs trop ternes, des dizaines de murs invisibles, des effets spéciaux qui manquent à l‘appel et surtout des textures parfois floues… Les
cut scenes ne subissent heureusement pas ce genre de lacunes et se permettent de rivaliser sans mal avec le dessin animé au niveau de la mise en scène et des différentes animations. Bien entendu, les musiques restent dans le ton, tout comme les bruitages et il faut se pencher vers les voix (en VO uniquement) pour admirer le très bon travail effectué, quel que soit le personnage.
Certains diront que c’est pour éviter une lassitude, d’autres appelleront ça un simple foutage de gueule, quoi qu’il en soit, la durée de vie reste incroyablement courte, et ce, même pour un jeu du genre. Adopter la technique de la ligne droite vous permettra de boucler le jeu en moins de 6h et s’il vous prend l’envie de récolter chaque parcelle du jeu (à savoir pièges, nourriture et indices), rajoutez 2 petites heures supplémentaires. Ni bonus, ni mini jeux, ni improbable mode 2 joueurs,
Scooby-Doo ! Démasqué finira donc au placard en moins d’un week-end, quel que soit votre niveau.