Malgré un Worms 3D loupé et un Worms Forts : Etat de Siège jonché de défauts en tous genres et avare en nouveautés, la Team 17 remet néanmoins le couvert avec Worms 4 Mayhem.
Nombreux sont ceux qui ne jurent que par les précédents opus 2D de la série
Worms. Avec son
gameplay délibérément fun et des heures passées en multijoueurs, le jeu a su marquer toute une génération de joueurs, si bien que trouver l’un des premiers opus console relève aujourd’hui du miracle. Pourtant, et comme de nombreuses licences,
Worms a également du s’adapter, et passer à la sacro sainte 3D. Ainsi, comme ce fut le cas pour
Megaman ou encore
Castlevania, le choc fut rude pour les fans, et la jouabilité s’est vue totalement modifiée, décevant ainsi une flopé de fans de l’ancienne ère 2D. Pourtant, ce
Worms 4 Mayhem bénéficie de quelques nouveautés bienvenues et d’une jouabilité plus précise rendant ainsi les joutes bien moins aléatoires que dans les deux premiers opus. Cela suffira-t-il à rallier tous les joueurs à la noble cause des vers de la guerre ? Pas si sûr…
Un mot d’ordre : personnalisation
Worms 4 Mayhem propose un mode ‘Histoire’ qui délaissera quelque peu les affrontements classiques pour vous proposer des challenges divers et variés. Ainsi, vous devrez par exemple récupérer des outils sur un dangereux pont en construction ou encore faire sauter des excavateurs pour mettre à mal les vers ennemis. De plus, vous voyagerez à travers les époques, et devrez récupérer les pièces de la machine à remonter le temps, disséminées partout dans les niveaux. Evidemment, vous pourrez également ignorer ce mode ‘Histoire’ pour vous jeter fièrement dans la bataille, mais cela vous empêcherait toutefois de récolter rapidement des pièces en fin de niveau, pièces qui vous serviront notamment à acheter de nouveaux modes de jeu, des armes, ou encore des outils de personnalisation pour vos vers guerriers.
En effet, le soft propose un outil de personnalisation des plus complets, vous permettant ainsi de configurer complètement votre infanterie. Après avoir choisi le nom du groupe, le drapeau, vous pourrez choisir le nom des vers, ainsi que leur apparence, mais il sera également possible de réaliser de A à Z l’arme de votre choix, de la forme de celle-ci jusqu’aux projectiles utilisés. De même, le choix d’accessoires pour les vers est très varié, du chapeau de cow-boy aux lunettes rétro, des gants de chevaliers à la moustache saillante digne d’un Village People, tout y est. Evidemment, la soft prend toute son ampleur dans le mode multi, l’occasion d’apprécier également le goût très particulier de certains concernant la personnalisation de leurs vers. Ainsi, en mode ‘Deathmatch’ ou encore ‘Survivant’ le fun est palpable, pourtant quelque chose vient indéniablement casser le cours du jeu, en effet, après quelques heures de lutte, c’est un ennui féroce qui risque de monter en vous.
Le ver de trop ?
Malgré les efforts notoires des développeurs pour cet opus (contrairement au précédent), on ne pourra que regretter l’absence évidente de cette frénésie pourtant présente dans les anciens opus en 2D. L’action y était rapide et omniprésente, tandis qu’ici, les déplacements sont relativement lents, les tours peuvent durer jusqu’à 90 secondes et la visée (bien que plus précise qu’auparavant) reste bien trop aléatoire pour pouvoir établir une quelconque stratégie au combat. Certaines missions du mode ‘Histoire’, privilégiant la discrétion à l’annihilation se révèle particulièrement frustrantes et lassantes. Toutefois, le
level design a pour sa part grandement été revu à la hausse, et certains décors sont très inspirés. Tout comme les graphismes qui proposent désormais des effets en
cel shading, assez proches d’un
The Legend of Zelda : The Wind Waker par exemple. Le contraste entre la fumée colorée et enfantine de la roquette qui file en direction d’un ver adverse terrorisé pour finir en une énorme explosion, elle aussi gérée en
cel shading, est particulièrement saisissant. Malheureusement, et comme dans les deux derniers opus, c’est la rigidité de la caméra qui vous posera le plus de soucis. Celle-ci vous empêchera parfois de voir l’endroit souhaité et comble de malheur, elle vous posera énormément problème au niveau de la visibilité, et notamment la bonne appréciation des distances lors des sauts. Dommage, surtout que les phases de plates-formes sont quasiment indispensables dans cet opus, notamment lorsque vous devrez atteindre des places en hauteur par le biais de l’outil ‘Pont’.
Niveau sonore, le constat est également assez moyen. Les différentes musiques sont pour la plupart dans le ton et les répliques des différents protagonistes sont relativement hilarantes de prime abord, mais deviennent rapidement lassantes et énervantes, de par la répétitivité des dialogues. Un peu à l’image du jeu finalement. On notera également des chargements parfois un peu longuets et quelques bugs notoires, mais qu’importe, les fans des deux derniers volets trouveront là un
Worms correctement réalisé et fun malgré quelques lenteurs, les aficionados de la saga 2D attendront pour leur part sagement les versions DS et PSP qui renouent enfin avec les origines de la série.