Pour pallier au cruel manque de jeux d’action / plates-formes sur sa petite PSP, Sony a eu l’excellente idée de ressusciter l’une de ses meilleures franchises sur PSOne. Et c’est ainsi que Daniel Fortesque revient à la vie dans MediEvil Resurrection, remake d’un premier opus mythique.
Zarok, l’infâme sorcier, jadis chassé du royaume de Potencie, revient plus terrifiant que jamais et entreprend de soulever une armée démoniaque en réveillant les morts du Royaume. Heureusement, un guerrier puissant et légendaire va également renaître de ses cendres pour contrecarrer les plans du sorcier maléfique. Ce héros, c’est vous, Sir Daniel Fortesque, tombé prématurément lors d’une précédente bataille, une flèche étant malencontreusement venue se loger dans son orbite. Sans sourciller de l’œil, Dan repart à l’assaut, et devra se frayer un chemin parmi tous les pièges, les endroits loufoques et les personnages débiles qui viendront se mettre en travers de son chemin. Préparez-vous, car la légende revient sur PSP, prête à vous faire (re)vivre des aventures aussi palpitantes que burlesques. Verdict.
Y a-t-il un héros pour sauver la Potencie ?
Tout débute dans la crypte de Dan, dans laquelle vous seront inculqués les rudiments concernant les déplacements du squelette. Vous y ferez la connaissance de Al-Zalam qui loge dans votre crâne vide et qui vous donnera de précieux conseils tout au long de l’aventure. Vous pourrez également y consulter des documents comme le journal de Dan par exemple. Après vous être emparé d’une modeste épée de bois, vous aurez la possibilité de quitter votre demeure funèbre pour aller occire du démon dans les plaines boisées de Potencie. Ce premier contact est toutefois en demi-teinte puisque l’animation globale semble relativement haché, et la maniabilité n’est pas franchement évidente à prendre en main. Il faudra donc se forcer pour aller de l’avant, et l’on se rendra finalement compte avec joie que ces petites saccades dans l’animation ne concernent que quelques rares passages et que la maniabilité est relativement précise au final. La possibilité de locker son ennemi est un plus indéniable qui vous permettra souvent d’asséner le coup de grâce avant même que votre ennemi n’ait pu percevoir votre présence. A ce titre, il est à noter que la difficulté caractéristique de l’opus original a été conservée et les plus téméraires perdront rapidement leur sang froid après plusieurs morts consécutives face à des ennemis pourtant faibles en apparence. La jauge de vie de Dan se vide en effet très rapidement et l’on aura de cesse de guetter les éventuelles fioles de vie au fur et à mesure de la progression dans le jeu. Celles-ci vous permettent de revenir à la vie et le fait de pouvoir les cumuler permet d’élaborer un petit côté stratégie non déplaisant, en remplissant par exemple à fond ses fioles avant d’aller affronter un boss par exemple.
De même, les ennemis vaincus laisseront tomber quelques deniers, ces mêmes deniers vous serviront à acheter des objets/armes ou encore réparer votre massue ou votre bouclier auprès des nombreuses gargouilles marchandes disséminées dans le jeu. Le principe du soft reste également inchangé, vous n’aurez de cesse d’effectuer des va-et-vient entre les différentes régions de la carte. De l’inquiétante forêt enchantée, à l’asile, en passant par le village endormi ou encore l’île du dragon, la variété est de mise dans le royaume. Outre occire des morts-vivants et autres goules diverses et variées, vous devrez bien souvent résoudre des énigmes, celles-ci se limitant généralement à trouver la rune correspondante pour ouvrir telle porte et pouvoir progresser dans l’aventure. De nombreuses cutscene viennent illustrer la narration et l’on ne pourra que féliciter les développeurs (ainsi que les doubleurs) pour la qualité de celles-ci. Drôles, bien réalisées et doublées avec soin, c’est un véritable régal que de visionner ces courtes saynètes. Evidemment, un panel d’armes conséquent sera mis à votre disposition et vous pourrez ainsi user de l’infatigable épée en vous protégeant avec un bouclier, ou bien semer la terreur avec l’imposante massue, voire encore privilégier l’attaque à distance avec des dagues, une arbalète ou une lance. La plupart des armes vous permettent d’asséner un coup moyen en pressant le bouton Carré, et de taper un grand coup par le biais de la touche Triangle. Certaines (comme l’épée ou l’arbalète) vous permettront également de charger votre attaque, de manière à lâcher une attaque dévastatrice. A noter que chaque niveau de jeu vous proposera de trouver le calice caché (15 calices en tout), celui-ci se remplissant au fur et à mesure avec les âmes des ennemis tués dans chaque niveau. Terminez le niveau avec 100% des âmes et vous aurez accès au Panthéon des Héros, dans lequel des héros du temps jadis vous offriront leurs armes de prédilection. Cette quête n’est évidemment pas essentielle dans le déroulement du jeu, mais ne pas y prêter attention pourrait vous faire passer à côté de quelques armes très utiles.
Beau à en perdre un œil
Malgré quelques saccades récurrentes pendant le jeu, force est de constater que les graphismes de MediEvil Resurrection ont véritablement quelque chose de magique. Les décors sont sublimes, remplis de détails en tout genre, et l’on dénote pas mal de reliefs, ce qui tend à accentuer l’impression de vie dans le paysage. Tout comme Dan, les ennemis ont bénéficié d’un soin tout particulier et rivalisent de débilité et d’absurdité. Ainsi, à court d’armes, Dan pourra toujours s’arracher un bras pour frapper sur ses assaillants, de même, les géants mécaniques que vous croiserez dans les champs sont pilotés par de minuscules petits êtres. Excellent. Enfin, les boss sont évidemment légion et possèdent tous une bonne dose de charme, comme ce Dragon aussi sympathique que maladroit ou encore le Roi des Citrouilles. Pour parfaire le tout, les compositions s’avèrent tout simplement magistrales et les doublages (entièrement en français) sont parfaitement dans le ton, drôles et décalés. Avec ses graphismes joliment torturés et sa bande-son phénoménale, on pourrait facilement deviner les inspirations des développeurs qui doivent, à n’en pas douter, diablement apprécier le travail de messieurs Burton et Elfman, tant la similitude entre les deux univers est troublante.
Pour cette version PSP, les développeurs ont également rajouté quelques mini jeux inédits, auxquels vous pourrez participer pendant l’aventure principale, mais également défier un ami en WiFi sur un mini jeu préalablement débloqué. La Fosse de la Mort, Le Cogne Zarok Le délice du berger… en tout, 7 mini jeux qui vous permettront notamment d’engranger des pièces pour faire vos emplettes dans le mode solo. Des mini jeux à l’intérêt assez discutable parfois, mais l’effort mérite tout de même d’être souligné. Si la 3D est ici parfaitement exploitée, on pourra toutefois émettre un léger regret envers une caméra parfois capricieuse, qui peine à se placer correctement lors des combats en espace confiné notamment. Bien sûr, une pression sur la touche R vous permettra de replacer la caméra derrière vous, mais on aurait toutefois aimé pouvoir la reculer légèrement, de manière à gagner en visibilité, ainsi qu’en précision lors de certaines phases de plates-formes délicates. De même, malgré son côté bourrin en apparence, chaque combat se doit d’être abordé avec tact et précision tant les assauts ennemis sont féroces. Les plus impatients jetteront rapidement l’éponge tandis que d’autres apprécieront ce choix délibéré de la part des développeurs, qui fait la part belle aux techniques de combats élaborées plutôt qu’au matraquage du bouton action. On pardonnera donc ces piètres défauts tant le plaisir de jeu est grand, d’autant plus que la quête est longue et qu’il vous faudra quelques bonnes heures de jeu avant de parvenir à débloquer tous les secrets.
8/10