Test import réalisé sur la version américaine du jeu
Décidément leader incontesté dans le développement de suites, Capcom nous propose une énième fois de découvrir les nouvelles aventures de X dans ce troisième épisode de Megaman X sur PS2 intitulé Megaman X8. Les développeurs ont-ils réussi à laver l’affront du X7 pour proposer enfin un épisode 128 bits digne de ce nom ? Suspense…
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cette saga vidéoludique qui fit les beaux jours de
Capcom sur Nes et Super Nes, à l’époque où la 2D était reine, sachez que Megaman vous plonge généralement en l’an 20XX, dans un futur apocalyptique où les Maverick Hunters et les Reploids sont légions. Vous incarnez Megaman, un petit robot bleu avec un canon en guise de bras créé de toute pièce par le scientifique Dr Light qui devra affronter toute une ribambelle de robots ennemis pour pouvoir mettre fin aux actions maléfiques du Dr Willy, du Dr Cossack ou encore de Sigma à partir de l’épisode Super
Nintendo. Les épisodes Nes étant quasiment introuvables sur le marché aujourd’hui, je ne saurai trop recommander à tous ceux qui veulent découvrir Megaman de se procurer
Megaman Anniversary Collection dans lequel vous pourrez retrouver tous les épisodes Nes, Megaman 7 et 8 sortis sur Super Famicom ainsi que 2 bonus. Malheureusement, cette compilation n’est pour le moment disponible qu’en import.
C’est beau, c’est neuf ? Non, c’est du cel-shading
Voilà pour la partie nostalgie, abordons désormais le vif du sujet. Si l’épisode X7 effectuait une très maladroite incursion sur PS2, les premières minutes de ce X8 laissent augurer du meilleur. En effet, le
cel-shading est toujours de la partie mais il est nettement mieux maîtrisé et sied tout à fait à l’univers de Megaman. D’autre part, la jouabilité a été modifiée (Dieu merci !) et il n’est désormais plus possible de
locker les ennemis mais il faut les combattre comme au bon vieux temps, à coups de sauts et de charge de Canon Buster. Le premier niveau (une espèce de prologue en réalité) vous plonge dans un superbe univers à la jouabilité 2D classique dont le décor mixe allègrement et avec talent la 2D et la 3D. On se croirait presque revenu aux heures de gloire du premier épisode de
Megaman X sur Super
Nintendo et les fans retrouveront ce même
gameplay nerveux et précis. Vous ferez également la rencontre de Vile, un ennemi mythique de la série et apprendrez que Sigma prépare un nouveau plan diabolique. A la fin de ce prologue, vous arriverez devant l’écran classique de sélection des boss.
A chaque sélection, vous devrez former un duo composé au choix de X, Zero ou Axl. Chacun possède ses caractéristiques propres évidemment. Ainsi, X dispose de son mythique Buster Shot ainsi que d’un puissant tir concentré, Axl peut mitrailler dans toutes les directions tandis que Zero effectue de larges combos avec sa Z-Sword. Vous pourrez aisément passer de l’un à l’autre en cours de route par une simple pression sur la touche L2. Outre la jauge de vie, une jauge d’attaque spéciale fait ici son apparition et dès que celle-ci atteint son maximum, vous pourrez déclencher une puissante attaque duo grâce à la touche R2. L’écran prend alors une teinte à la Matrix et vos deux personnages unissent leurs efforts pour atomiser la pauvre victime de votre attaque. Pendant les missions, il faudra également récupérer des cristaux qui vous permettront en fin de stage d’
upgrader vos personnages avec de nouvelles attaques, de nouvelles combos, des vies ou encore des boucliers. Pour vous aider dans cette quête ardue, vous aurez le choix à chaque début de stage entre trois charmantes demoiselles qui vous fourniront des détails tout au long du niveau. Il vous faudra donc faire le bon choix car si l’une vous détaillera les ennemis rencontrés, l’autre vous indiquera les passages secrets ou encore les faiblesses des boss. Des petites nouveautés somme toute très sympathiques même si l’on en aurait souhaité encore davantage. Enfin, comme dans tout bon
Megaman, chaque boss vaincu vous fera don de ses pouvoirs. Un classique de la série. Ce
Megaman mérite-t-il alors de figurer dans la ludothèque de tout amateur de jeu action/plates formes ?
Des défauts qui persistent
Avant tout, on constate rapidement que le jeu ne fait pas dans l’excellence graphique même si les environnements 2D sont plutôt jolis et le
cel-shading habilement maîtrisé. Il suffit de s’essayer aux quelques niveaux 3D du jeu pour assister à un festival de défauts techniques :
gameplay inadapté, bugs graphiques mais aussi des ralentissements monstrueux alors que l’écran n’est pas franchement rempli d’effets spéciaux en tout genre. Ceux-ci interviennent surtout dans les quelques niveaux où vous piloterez des véhicules comme une motoneige ou encore un bolide volant très largement inspiré du Cinquième Elément. Les fans pardonneront peut-être ces quelques lacunes graphiques mais les autres certainement pas. L’aura magique qui entourait
Megaman X sur Super Nes a ici partiellement disparu et l’on a un peu de mal à entrer dans le jeu même en étant fan invétéré. De plus, les boss ne jouissent pas franchement d’un charisme ravageur et il semble bien loin le temps des Metal Man, Pharaoh Man, Shadow Man et autres Flame Mammoth. Les musiques et les doublages sont également loin d’être inoubliables.
Megaman X8 est-il meilleur que
Megaman X7 ? Cela ne fait aucun doute mais est-il réellement indispensable pour autant ? Pas vraiment. Si le début du jeu donne une excellente première impression, le soft se révèle par la suite relativement lassant et pas assez innovant pour susciter un réel intérêt. De plus, la difficulté mal dosée vous imposera souvent de recommencer plusieurs fois une même séquence de plates-formes, ce qui mettra vos nerfs de joueurs et vos manettes à rude épreuve. Décidément,
Megaman a du mal à franchir le cap de la PlayStation et je ne saurais trop vous conseiller pour commencer de jeter votre dévolu sur la compilation
Megaman Anniversary Collection pour son côté rétro et classique ou bien encore de vous procurer les épisodes PlayStation qui, malgré leur difficulté incroyable, se révèlent bien plus passionnants.