Fans de Final Fight et de Street of Rage, Spikeout Battle Street arrive enfin sur Xbox. Pour le plus grand plaisir des aficionados de beat’em all ? Pas vraiment…
Il est loin le temps où les
beat’em all comme
Final Fight faisaient le bonheur des joueurs de l’ère 32 bits. Même si
God of War ou
Devil May Cry constituent en quelque sorte la relève d’aujourd’hui, les fans désespèrent toujours de découvrir enfin un jeu de combats à l’ancienne, remis au goût du jour, et surtout jouable à plusieurs en simultané.
Spikeout Battle Street arriverait-il à point nommé pour ravir les possesseurs de Xbox ? Inutile de garder ce semblant de suspense plus longtemps car comme vous vous en doutez certainement, le soft de
Sega ne fera aucun cas date dans le monde du jeu d’action et accuse sérieusement le poids des années, la faute à des reports perpétuels.
Un beat’em all à l’ancienne ?
C’est la panique sur l’île de Diesel Town, la guerre des gangs est de retour et transforme la petite île paradisiaque en un ghetto infernal. Dix ans auparavant, c’est
Spike qui avait remis de l’ordre dans tout cela. Mais aujourd’hui, c’est au tour du fiston,
Spike Jr, de marcher dans les traces de son glorieux père et de redonner de la couleur à l’île en allant casser du méchant. Voilà en quelques mots la trame principale dans laquelle vous vous efforcerez d’évoluer. Les habitués seront toutefois ravis de retrouver une jouabilité des plus classiques. Ainsi, vous progresserez dans des niveaux découpés en zone et devrez trouver et abattre le boss de chacune pour pouvoir accéder à la zone suivante. Simple non ? On avance donc continuellement en martelant son pad et l’on découvre rapidement l’une des nombreuses tares du jeu. En effet, le panel de combos, déjà assez limité, exige des combinaisons pas franchement aisées à réaliser. C’est maigre, si tant est que l’on en vient rapidement à utiliser sans cesse le même combo de coups de poings, celui-ci s’avérant rapide et efficace face à la horde d’ennemis qui vous assaille constamment. On pourra également pester face à la similitude qu’il existe entre tous les ennemis tout comme leurs animations, d’un niveau pitoyable, rarement vu dans un jeu vidéo. Inutile de dire que l’IA est également d’un niveau déplorable si bien que parfois, les ennemis taperont dans le vide ou mieux encore, resteront en face de vous, un objet à la main (pneu, clé à molette, etc.), figés comme des statues de cire, attendant de recevoir le combo cité précédemment.
Mais cela ne concerne évidemment pas que les ennemis car les protagonistes de l’aventure bénéficient eux aussi d’une animation hachée au possible et évoluent avec la même grâce qu’un hippopotame sur trois pattes. Par ailleurs, le jeu souffre d’un étrange problème de jouabilité à tel point qu’il est franchement difficile de ramasser les items au sol sans encombre. Ajoutons à cette liste des chargements ultra fréquents, des environnements vides et mal modélisés, des scènes cinématiques d’une laideur époustouflante (mention spéciale à la modélisation des cheveux qui flottent au gré du vent, un grand moment), un jeu d’acteur minable, une bande-son d’un autre âge tout comme une difficulté exacerbée (une vie pour chaque niveau, en cas d’échec, vous devrez recommencer le niveau du départ…) et enfin une réalisation globale juste médiocre. Bref,
Spikeout Battle Street possède toutes les qualités requises pour constituer un mauvais jeu, mais propose toutefois un mode multijoueur un chouia intéressant…Du moins pour les heureux possesseurs de
Xbox Live.
Une lueur d’espoir en multi ?
En effet, comme le veut la célèbre phrase, « à deux c’est mieux »,
Spikeout Battle Street propose une lueur de fun à plusieurs. Cela dit, si le mode Live permet de s’adonner tranquillement à de la baston jusqu’à 4 joueurs en coopération, le mode multijoueur sur une même console se déroule en écran splitté ! Le comble pour un
beat’em all. Ainsi, l’écran se scinde en fonction du nombre de combattants et chaque joueur évolue dans son coin. Certes, cela permet aux joueurs d’aller n’importe où sur la map sans avoir forcément à attendre l’autre, mais le confort de jeu et la visibilité en prennent un sacré coup. En multi, le jeu souffre évidemment des mêmes défauts qu’en solo et la durée de vie ne dépasse pas les 4 heures de jeu. Les plus anciens s’amuseront peut-être quelque temps en se remémorant les joutes passées sur les références du genre, les joueurs un brin exigeant, quant à eux, crieront tout simplement au scandale.