En 1998, un jeu parvint tout simplement à révolutionner le jeu vidéo sur console. Une merveille graphique, un gameplay d’enfer mais aussi et surtout un mode multijoueur fabuleux. Nintendo, par le biais de Rare avait tout simplement donné naissance à un jeu mythique dont beaucoup d’entres vous doivent encore se remémorer avec grand plaisir certaines parties, son nom : GoldenEye. En 2004, Electronic Arts fait le pari de ressusciter la légende et revient sur le devant de la scène avec ce GoldenEye : Au Service Du Mal.
Une fois n’est pas coutume, on ne vous demandera pas de sauver le monde d’un dangereux terroriste russe qui projette de faire exploser un missile nucléaire sur les Etats-Unis et ainsi déclencher une troisième guerre mondiale. Non. Ici, le vilain garçon c’est vous et après avoir été licencié sans préavis du fameux MI6, vous faites équipe avec Goldfinger pour venir à bout de son ennemi de toujours : le Dr No.
Electronic Arts fait un pari audacieux en proposant au joueur de ne pas incarner le célèbre agent secret britannique mais plutôt un affreux jojo aux méthodes expéditives. Une approche originale certes mais qui ne parvient en aucun cas à faire oublier les nombreuses lacunes dont souffre le soft. Explications.
Merci de laisser votre cerveau à l’entrée
Dès les premières minutes de jeu, le ton est donné. Le
gameplay ne fait pas dans la finesse et l’on a droit à un vulgaire « je vois, je shoote » sans la moindre once de finesse. Les déplacements de base sont d’une incroyable lenteur et je ne saurais trop vous recommander d’ajuster la sensibilité des axes X et Y à leur maximum d’entrée de jeu. Ayant perdu votre œil droit dans une précédente mission, Goldfinger vous a gentiment offert un œil en or
upgradable qui vous permettra de voir au travers des murs ou même de créer un bouclier de protection par exemple. Comme dans l’épisode N64, il vous sera tout à fait possible d’emporter avec vous deux armes à la fois pour venir à bout de la chair à canon qui se mettra en travers de votre chemin. S’il manque un œil au personnage que vous incarnez, il ne fait aucun doute qu’il manque littéralement un cerveau à tous les ennemis que vous rencontrerez au fil de l’aventure. En effet, ceux-ci ne se mettent quasiment jamais à couvert et restent généralement statiques face à vous, envoyant une balle ou deux avant de recevoir la rafale qui les fera disparaître définitivement. Oui, car il faut savoir que dans
GoldenEye : Au Service Du Mal, les ennemis ne meurent pas mais disparaissent carrément avant même d’avoir toucher le sol. Un détail d’autant plus inadmissible lorsque l’on voit que les corps restent au sol dans divers FPS tels que
Halo 2,
Half-Life 2… Ou même
Halo : Combat Evolved, sorti pourtant en 2001 ! Notons que vous pourrez vous servir des sbires du Dr No comme boucliers humains et que des points bonus de « cruauté » viendront récompenser vos actes les plus meurtriers pour vous permettre de débloquer des niveaux et autres bonus.
Graphiquement, si la version de 1998 avait littéralement révolutionné son époque, il n’en est pas vraiment de même pour cet nouvel opus. Les textures se révèlent tout simplement moches et les environnements sont tristement vides. Les vidéos qui ponctuent certains passages souffrent, quant à elles, d’une très mauvaise compression et ne rivalisent en aucun cas avec les productions actuelles. On note quelques interactivités avec le décor de ci de là afin par exemple de faire tomber vos ennemis dans des pièges cruels mais rien de bien exaltant une fois de plus. La visée est, elle, d’une imprécision sans égale et on doit bien souvent vider plusieurs chargeurs avant d’atteindre enfin sa cible. A cela, les développeurs vous proposent d’opter pour une visé automatique qui vous permettra de faire mouche quasiment à chaque fois… Inutile de préciser que cette option réduit encore plus l’intérêt de ce titre déjà inintéressant au possible. Je précise tout de même que le mode multijoueurs souffre des mêmes lacunes que la version solo et le mode
online se révèle pour sa part carrément anecdotique si tant est que vous arriviez à trouver des joueurs disponibles.
Une légende tristement démystifiée
Les développeurs d’
Electronic Arts nous prouvent une fois de plus que s’ils sont parfois capables du meilleur, ils peuvent également faire d’un mythe un jeu fade, sans intérêt et techniquement digne des premières productions 128 bits. On ne peut qu’être terriblement déçu par le manque d’originalité et la technique ridicule de ce titre surtout après des hits tels que
Halo 2,
Half-Life 2 ou encore
Killzone. Des déplacements bien trop lents, une visée approximative et des graphismes ridicules finiront de vous convaincre que ce
GoldenEye : Au Service Du Mal constitue l’une des déceptions les plus amères de ces derniers mois.