Que ceux qui auraient pu croire que le shoot 2D était mort s’inclinent respectueusement devant Konami qui nous propose aujourd’hui la bombe extraterrestre de l’année, à savoir Gradius V. Arrivé il y a quelques jours à la rédac, le titre développé par Treasure s’est progressivement dévoilé devant nos yeux ébahis et embués d’une émotion admirative. Voici donc le compte-rendu de nos observations post orgasmiques…
Avant toute chose, il est certainement nécessaire de faire un bref récapitulatif des épisodes précédents pour ceux qui n’auraient jamais eu entre les mains un titre de shoot made in
Treasure. Tout a commencé il y a environ 18 ans dans les salles sombres et enfumées des cafés les plus à la pointe en matière de haute technologie. A l’époque où les Space Invaders, Galaxian et autres Galaga faisaient leur loi, le petit Gradius est arrivé avec son scrolling horizontal et ses petites boules d’énergie entourant son vaisseau. Ressorti dans une version légèrement poussive en 2000 sur PS2,
Gradius III & IV nous avait déjà permis de retrouver quelques-unes de ces sensations ressenties à l’époque où les Barbapapas et autres Chevaliers du Zodiaque étaient diffusés à foison sur la chaîne de la nasillarde Dorothée. Ce n’était qu’un début puisque
Konami nous propose aujourd’hui une version qui utilise enfin une bonne partie des capacités de la PS2. Gradius V est né, voici ce qu’il en est.
Le roi est mort, vive le roi !
Comme vous l’aurez aisément compris, l’action dans Gradius V se déroule en 2D du début à la fin. Vous avez pour mission, engoncé dans votre joli vaisseau, de détruire tout ce qui vous arrive dessus pour le bien-être de la galaxie. Vous rencontrerez donc sans cesse des vagues successives de vaisseaux plus ou moins ardus à démolir. Pour ce faire, il va falloir canarder tout ça à l’aide de vos blasters upgradables par l’ajout de bonus récupérés sur les carcasses fumantes des vaisseaux qui ont essuyé votre courroux. Chacun de ces bonus vous donne la possibilité d’activer – ou non – l’une des différentes upgrades disponibles dans la barre d’évolution située en bas de votre écran. Pour récupérer le laser par exemple, il vous faudra récupérer quatre de ces bonus rouges et ne rien activer avant d’avoir atteint la quatrième case convoitée. Pour un speed up par contre, un seul bonus rouge suffira alors que pour un bouclier d’énergie il vous faudra atteindre la sixième et dernière case sans rien avoir activé. Outre ces options secondaires, l’upgrade la plus importante de Gradius V, ce sont modules d’énergie qui prendront place aux cotés de votre vaisseau pour servir de tourelles de feu mobiles. Leur position, elle, sera déterminée par le modèle de vaisseau que vous sélectionnerez au départ de la partie. Je m’explique, au début du jeu, vous aurez à choisir entre quatre types de vaisseaux à la progression définie à l’avance. Le Type 1 permet de figer les modules via la touche R1 de manière à concentrer son tir sur un ennemi sans avoir à rester sous le feu nourri de sa batterie de lasers en tous genres. Le Type 2, très difficile à maîtriser, permet en s’immobilisant de diriger le tir des modules dans n’importe quelle direction (diagonale ou même verticale). Le Type 3, assez inutile en soit, vous autorisera à déplacer en ascenseur les modules pour balayer une plus large partie de l’écran. Le Type 4 enfin, certainement le plus efficace et le plus simple d’accès fera tournoyer les modules autour de votre vaisseau sur simple pression de la touche R1. Cette dernière configuration aura en plus le mérite de construire un bouclier rudimentaire autour de votre vaisseau puisque les modules ont la caractéristique de détruire les ennemis qui entrent en collision avec eux. Un point non négligeable lorsqu’on connaît un tant soit peu la difficulté du titre de
Konami.
Car ce Gradius V est ma fois plutôt difficile. Si la plupart des fanatiques du shoot 2D – ceux qui terminent
Ikaruga sans utiliser un seul continu et rompre une chaîne avec un bandeau sur les yeux et une main dans le dos - s’en sortiront sans grandes suées au bout d’une petite dizaine d’heures, les autres devront avant tout prendre des cours de yoga pour ne pas trembler la première fois face aux salves du boss du niveau 2 avec ses lasers tournoyants ou celui du niveau 4 avec ses dards gigantesques. Heureusement, chaque boss a son point faible et ensuite il vous sera très facile de vous débarrasser de n’importe quel gros vaisseau du moment que vous connaissez ses séquences de tir ou les endroits qui vous permettent de rester plus ou moins à l’écart de son feu. Le problème, c’est que pour venir à bout d’un boss la première fois il faut quand même utiliser quelques vies pour trouver son talon d’Achille. Et ça peut devenir rapidement un problème lorsqu’on sait que l’on ne dispose lors de la première partie que de trois crédits, on se fait en effet une idée de l’ampleur de la tâche qui nous attend de manière assez rapide. Mais ne vous inquiétez pas,
Treasure a pensé à vous. Après quelques heures de jeu (effectif, laisser tourner la console ne servira à rien), les crédits vont venir s’engranger pour peu qu’on ait quand même pris la peine de sauvegarder la partie au lancement du jeu. Et petit à petit on atteint la barre fatidique des 18 heures de jeu qui permettent de débloquer l’option salvatrice, les crédits infinis.
Explosion de talent
Enfin, un Gradius utilise là une grande partie des capacités d’une console nouvelle génération. Si l’on a pris la peine de lancer le jeu en 60 Hz, on a droit à une véritable démonstration de ce qu’il faut faire dans un titre de shoot en 2D. Là où
Ikaruga mettait la barre assez haut déjà par un nombre de particules à l’écran plus qu’honnête, Gradius V met le titre manichéen au tapis en y ajoutant des phases originales de toute beauté. Passons sur les salves de lasers des différents boss qui mettront vos nerfs à l’épreuve et attardons-nous un petit peu sur ces petites ‘nouveautés’. Ce n’est pas grand-chose, mais imaginer un mur vivant formé de particules qui se reforment une seconde après votre tir est quand même plutôt bien pensé, mettre en place un niveau où il faudra avancer d’un bout à l’autre à reculons en essayant de toucher un ennemi entre deux évitements est complètement innovant. Voilà pourquoi Gradius V se pose comme LA grosse réussite de cette fin d’année, il est beau et original. Et très peu de titres en 2D peuvent aujourd’hui se targuer des mêmes points forts.
Côté graphique, on prend une claque monumentale. Le jeu ne ralentit jamais, les séquences ultra-populeuses des niveaux avancés sont pleines de détails en tous genres et les ennemis ont chacun un style particulier et des armes toutes aussi impressionnantes les unes que les autres. Je ne citerai par exemple que ce boss qui fait exploser des boules d’énergie au moment où vous devez vous frayer un chemin dans un champs d’astéroïdes collés les uns aux autres. Seul petit point négatif, lié directement à ce foisonnement de détails à l’écran, certains missiles lâchés sont complètement invisibles car cachés par les lasers et autres explosions lors des phases les plus remplies. C’est très anecdotique mais quand on connaît la difficulté du titre de
Treasure, la moindre vie est essentielle pour atteindre le niveau du plus gros score actuel sur le site officiel à savoir 28 niveaux en un seul continu et en Type 1. A vous de jouer !
Vidéo Gradius V