Malgré le sacrifice de Neo pour sauver l’humanité du programme Smith, la lutte contre les machines est loin d’être terminée. Oubliez les prouesses de Neo, cette fois, c’est vous le héros.
Souvenez-vous, c’était à la fin de l’année 2003. Matrix Revolutions sortait en salles et nous montrait le triomphe de Neo sur Smith, dans un combat apocalyptique aux effets spéciaux tout simplement ahurissants. L’Elu avait accompli sa tâche : sauver l’humanité du programme Smith, ce logiciel affranchi de toute logique et n’ayant pour unique but que le pouvoir ultime. La guerre fut gagnée et la paix pouvait enfin débuter. Seulement voilà, les machines n’ont pas voulu libérer toutes les personnes branchées sur la matrice et ont préféré restreindre les termes du contrat, pour leur survie. Les humains libres ont simplement le droit de réveilleur les dormeurs (autrement dit, les humains connectés à la matrice) et ce, de manière limitée, afin de ne pas mettre en danger la matrice. Contraint d’accepter ce marché, Morpheus va pourtant vite se rebeller à nouveau contre les machines en réclament le corps de Neo, afin que ce dernier puisse être enterré à Zion, et que sa mémoire soit saluée comme le héros qu’il était. Mais les machines refusent… Car il semblerait que l’esprit de l’Elu soit toujours dans la matrice. Voici
The Matrix Online.
For Zion !
Le jeu nous propose donc d’incarner l’un de ses dormeurs, qui va rapidement se rendre compte que sa vie n’était jusqu’alors qu’une illusion. Contacté par la résistance, vous décidez de prendre la pilule rouge et de descendre avec le lapin blanc au fond du gouffre. Après un tutorial bien réalisé, et faisant un peu penser aux débuts de Neo dans le premier Matrix, vous vous connectez enfin à la matrice. Les lignes de codes recouvrant les décors disparaissent petit à petit pour laisser place à un environnement de toute beauté. Les bâtiments sont impressionnants de par leur taille imposante, les reflets sur les vitres sont plus vrais que nature, et l’on a réellement le sentiment d’évoluer dans un univers vivant, grâce aux nombreuses voitures sillonnant les routes, aux piétons se baladant dans les rues et aux quelques pigeons picotant ça et là quelques miettes. La modélisation des personnages est elle aussi très réussie et grâce à la pléthore de vêtements disponibles, chaque Redpill (les humains libres, ceux qui ont pris la pilule rouge) est véritablement unique. Le constat est toutefois légèrement moins flatteur en ce qui concerne les animations des protagonistes, notamment lors des combats, où certains mouvements auraient pu bénéficier d’une meilleure décomposition. Mais attention, pour pouvoir profiter comme il se doit des graphismes du soft, une configuration de haute volée est fortement recommandée. Comptez 1 Go de RAM ainsi qu’une carte graphique récente (de marque
ATI de préférence) pour pouvoir jouer avec un haut niveau de détails… Mais pas forcément avec un
frame-rate des plus élevés.
Les développeurs nous l’avaient annoncé depuis bien longtemps,
The Matrix Online serait un MMORPG très axé sur les combats. En effet, le soft de
Monolith Productions vous propose bien souvent de prendre part à des joutes, malheureusement moins spectaculaires que celles des films. Évidemment, puisqu’il s’agit d’un jeu de rôle, n’espérez pas pouvoir contrôler en temps réel votre protagoniste. Outre les coups spéciaux (qui s’obtiennent au fur et à mesure de votre progression dans le jeu), on trouve quatre habilités principales disponibles par défaut : l’attaque rapide, le coup puissant, la prise, et la parade. Ces quatre aptitudes sont valables pour les combats à mains nues, mais également pour les duels à armes à feu. Car
The Matrix Online propose différentes évolutions pour votre personnage, histoire de ne pas se retrouver avec des Neo à chaque coin de rue. Ainsi, on trouve trois grandes lignées de Redpills. Les « opérationnels », ou autrement dit, les combattants purs et durs, sont les plus aptes aux combats. Vous pouvez ici vous spécialiser dans le Kung-Fu, dans l’Aïkido, ou encore dans le maniement d’armes à feu. On trouve ensuite les pirates, qui, comme on pouvait aisément le deviner, ont la capacité de modifier le code la matrice. Ces derniers peuvent agir directement sur leurs coéquipiers, en les soignant ou bien en boostant leurs capacités par exemple. Enfin, il y a les codeurs, qui peuvent, quant à eux, créer des objets ou des simulacres dans la matrice. Bref, il y a une véritable diversité offerte pour l’évolution du personnage et les combats n’en ressortent que plus intéressants.
Causes et effets
Libre de toutes influences scriptées, vous serez à même de choisir pour qui vous souhaitez vous battre dans la matrice. Vous souhaitez poursuivre l’œuvre de Neo et aider Morpheus dans sa quête ? Zion se fera un plaisir de vous proposer des missions. Le Mérovingien et sa théorie de la causalité vous fascinent ? Le français, modélisé sous les traits de l’immense Lambert Wilson, vous accueillera alors dans sa faction. Vous trouvez la rébellion des humains inutiles et pitoyables ? Dans ce cas-là, les machines seront heureuses de vous compter parmi leur rang. Évidemment, vous pouvez également décider de ne travailler pour personne, et de faire évoluer votre personnage en terrassant les quelques gangs présents dans la matrice. Tout comme dans la trilogie, votre téléphone portable vous servira à communiquer avec votre opérateur pour effectuer des missions. Lors de ces dernières, on trouve assez rapidement le lieu où l’on doit se rendre, malgré l’immensité de la ville, grâce à un curseur prévu à cet effet. Malheureusement, il arrive bien souvent que l’on se perde dans un immeuble à cause de ce curseur qui n’indique pas toujours le bon endroit où aller… Dans le même genre, certains bugs nous empêchent parfois d’accomplir certaines missions, ce qui est très agaçant.
Le registre des éléments fâcheux est hélas bien volumineux et l’on trouve un bon nombre d’éléments laissant penser que le soft a débarqué dans les étalages un brin trop vite. Les bugs, tout d’abord, sont légion dans la matrice et il n’est pas rare de se voir bloquer par un mur invisible. L’intelligence artificielle est elle aussi relativement pénible : les PNJ, qui devront par moment effectuer un bout de chemin avec vous, s’arrêteront parfois de vous suivre sans aucune raison, ou commenceront à se battre alors que vous ne leur avez rien demandé. Les missions en deviennent donc nettement moins intéressantes, d’autant plus qu’elles sont particulièrement répétitives : aller à un point Z, tuer X, escorter Y, et c’est tout. Les combats ne sont, eux aussi, pas exempt de tares. Tout d’abord, la gestion de la caméra par défaut laisse vraiment à désirer. Celle-ci va en effet se placer à 50 cm de l’action ou bien se bloquer entre divers éléments du décor, tout ça pour essayer de créer une mise en scène. Ensuite, si les combats en duel sont effectivement sympathiques, pour peu que l’on ait modifié le type de caméra dans les options, dès qu’il y a plus de quatre combattants à l’écran, on ne comprend plus grand chose à l’action tant ils deviennent brouillons. Enfin, il faut noter que l’ensemble du jeu est en anglais, ce qui risque implacablement de faire fuir les moins polyglottes d’entre vous.