Gran Turismo Sport a préféré s'enfuir en 2017, laissant dans le rétro DriveClub VR qui a du coup la lourde tâche d'être l'unique ambassadeur du casque de Sony en matière de jeux de courses.

On pensait que le projet ne serait resté qu'à l'état de démo technique, Evolution ayant rejoint les rangs de Codemasters mais finalement, le petit trip arcade/simulation fait donc son retour dans une version PS VR, vendue pour une quarantaine d'euros, et moitié moins si vous possédez le Season Pass de l'original. Sachant que vous pouvez actuellement récupérer l'original pour 15€ en étant PS Plus, et le Pass en question à 13€, on ne saurez trop vous conseiller (si intéressé) de faire coup double et de repartir avec la totale pour moins de cinquante boules. Bref, cette édition n'offre pas de surprise dans sa forme : ni bonne, ni mauvaise. La conduite reste la même, c'est à dire assez old-school et manquant un peu de subtilités, et on continuera de faire partie de ceux qui ne voient plus aujourd'hui un grand intérêt à ancrer ce style de jeu sur des circuits, désormais réservés à la vraie simulation quand les autres nous offrent la joie du monde ouvert. Question de goût.



En revanche, rien à dire sur le contenu. Ce n'est pas non plus incroyable mais quand la majorité des jeux au lancement font office de (grosses) démos techniques, ça fait du bien d'accueillir un « vrai » jeu complet, avec une campagne solo semblable à l'original mais légèrement remaniée pour éviter de faire doublon (intégrant une vingtaine de circuits urbains inédits en plus des autres), et offrant toujours un système d'étoiles avec pas moins de 324 challenges à accomplir, à raison de 162 par mode de difficulté. De quoi faire pour les puristes qui retrouveront toute la formule d'il y a deux ans, jusqu'aux petits défis en plein circuit pour exploser les records des autres membres de la communauté, que ce soit vitesse, trajectoire ou drift. En revanche, on ne peut décemment être satisfait du multi, ce qui est dommage pour une licence s'étant reposée sur le coté social. Pas vraiment de la faute des développeurs puisque « tout y est » dans les faits, sauf la communauté beaucoup trop minime. Il suffit de jeter un œil au menu pour déplorer des dizaines de clubs non développé ne proposant qu'un unique joueur qui a juste créé son truc avant de se barrer pour x raisons. Et d'ailleurs, un petit tour dans le multi brut est éloquent : on a beau avoir multiplié les essais, aucun autre joueur n'est venu se frotter à nous et notre skill en carton.

Mais finalement, le plus gros problème du jeu, ce n'est pas le produit lui-même mais bien le support sur lequel il tourne. La PS4 standard n'a en effet pas les épaules pour ce type de production au rendu réaliste et le prix se paye sur de nombreux aspects. Alors que le DriveClub d'origine est connu pour ses graphismes au top, cette fois, c'est l'effet inverse puisqu'on a en face de nous une sorte de bricolage donnant l'impression d'un produit PS3/360 de milieu de gen, enlevant tous les effets météo et ne gardant que des modèles de caisse plutôt bien modélisés et quelques rares effets qui vont plaisir, comme le rendu du soleil sur la neige. Et encore, on parle du rendu sur la TV là. Au casque, c'est la même chose avec un aliasing perturbant, particulièrement pour les modèles éloignés. Alors c'est sûr que l'immersion y est en vue cockpit, où les (vrais) conducteurs reprendront vite leurs réflexes pour ce qui est de regarder dans le rétro, avec un effet décuplé si vous possédez un volant. Mais dans tous les cas, on reste curieux de voir si les choses s'amélioreront sur la futur PS4 Pro.

Les plus	Les moins
+ Ultra immersif + Enfin un jeu bien complet + Des cockpits qui claquent + Prix sympa pour les fidèles	- Une bouillie de pixels - Sensations de vitesse moindres - Il faut aimer ce style de conduite - Communauté très réduite

Conclusion : Cette nouvelle version de DriveClub ne fait pas dans la prise de risque et on retrouve donc les qualités (et les défauts) du jeu d'origine, permettant tout de même d'obtenir un titre généreux sur son contenu, ce qui n'est pas encore très commun dans les premiers titres du casque. L'immersion y est clairement, en dépit d'un rendu technique assez décevant pour la licence, nous poussant à attendre l'éventuelle MAJ PS4 Pro qui pourra peut-être changer la donne.