Après avoir un peu trop tiré sur la corde dans l'aspect Musô, la licence One Piece revient à ses fondamentaux avec un jeu de baston classique destiné aux jeunes fans pas trop regardant sur la profondeur.

Développé par le studio Spike, Burning Blood n'entend pas révolutionner la formule classique de l'adaptation manga dans la bonne moyenne. Du versus, un mode Tag et des enchaînements qui se placent tout naturellement sans avoir à souffrir de diagonales ou autres combinaisons fofolles. Une accessibilité immédiate malgré le besoin de prendre en compte certains paramètres dont le sacro-saint garde-break ou encore la possibilité d'utiliser ses persos en stock (3 par équipe) pour prolonger des combos, ou inversement « briser des unions » à condition de sacrifier quelques paliers d'une jauge spéciale, qui si vous arrivez néanmoins à la remplir vous permettra de déclencher un mode fureur pour gagner en vitesse & puissance avant de pouvoir lâcher « la grosse attaque qui explose tout à l'écran ».



Du classique mais on évite tout de même le coup des doublons malgré un casting plutôt bien fourni pour un « premier » épisode (Burning Blood « 1 » on va dire), et chacun a son style, ses propres enchaînements & attaques spéciales, et on félicitera tout de même l'équipe d'avoir respecté au mieux la licence en y intégrant par exemple le système de fluide : les logias peuvent se mettre soudainement en phase « d'invincibilité » qui vous mettront à mal si vous avez le malheur d'attaquer à ce moment, à moins d'utiliser votre fluide si vous avez le bon réflexe (ou un brise-garde, mais plus long à placer). Dans un cas comme dans l'autre, cela utilise une autre jauge dédiée donc mieux vaut évitez de faire n'importe quoi face à une IA qui ne rigole pas. Petit détail appréciable : les développeurs ont poussé le vice jusqu'au bout en faisant que le pourtant très puissant Sanji peut devenir totalement inutile… s'il se retrouve devant un protagoniste féminin (les fans le savent : Sanji ne frappe jamais une femme). Inversement, on continuera de s'étonner de voir un perso comme Shanks, qui on le rappelle n'a officiellement jamais montré une seule de ses attaques depuis le début du manga.

S'il y a de quoi fournir un gameplay travaillé, on assiste comme de coutume à de gros problèmes d'équilibrage entre les différents personnages, certains ayant un talent fou pour vous faire pleurer à distance et il faut bien avouer que malgré du versus limité en 1 contre 1 (avec les tags derrière), c'est parfois un bordel fou à l'écran auquel se rajoute une visibilité loin d'être optimale. L'équipe a en effet opté pour l'habituelle vue éloignée à l'épaule, ce qui déjà oblige le split peut agréable lorsqu'on joue à deux en local, mais n'est surtout pas en adéquation avec certains personnages du casting. Il suffit d'opter pour Barbe Blanche ou même Ivankov pour se retrouver avec un combattant qui masque carrément l'adversaire à la moindre esquive sur la droite, et s'il y a bien une option pour éloigner un peu la caméra, c'est loin d'être suffisant pour éviter tous les coups portés depuis ce foutu angle mort.



Bon maintenant que vous savez tout, on peut aborder le contenu lui-même. Le titre propose pour commencer un mode histoire… qui est tout de même scandaleux dans son approche. Les petites cinématiques y sont, mais pourquoi s'être limité à Marineford ? Il s'agit certes de l'actuel plus gros arc de la série dans ce qui est de réunir un maximum de stars mais pour un manga qui compte actuellement 82 volumes (hors pré-publication), n'en voir que quatre exploitées, ça fait quand même très mal aux fesses. Le principe de ce mode est simple : on choisit/débloque des combats importants voir parfois plus ou moins libres sur une petite map, sachant que l'ensemble est divisé en plusieurs sous-modes à raison d'un par point de vue dans la bataille. Petite idée sympathique en passant, certains combats proposent des objectifs pour débloquer des combats annexes mais on remarquera que certains d'entre eux ont une difficulté furieusement élevée. Il suffit de voir notre pauvre Joz se faire éclater en limite un seul combo par Aokiji pour comprendre qu'il y a un problème… ou plutôt un autre système très vicieux : le level-up.

Dans Burning Blood, la totalité du casting gagne en effet des points d'expérience, et donc des niveaux, le rendant de plus en plus puissant avec le temps. Le problème, c'est qu'on se butte parfois soudainement à des challenges bien trop élevés même si l'on a un minimum de skills et c'est là qu'intervient un autre mode : les primes. Le titre propose en effet de faire des petits combats (beaucoup livrés de base, d'autres à renouvellement périodique) pour grinder ses personnages, ce qui peut vite être usant, surtout que l'expérience ne grimpe pas bien rapidement. Tout cela permet également de gratter de l'argent pour débloquer vos combattants manquants ainsi que les soutiens (une soixantaine) afin de se frotter ensuite aux versus online qui remplit sa part du bouleau (dont le mode spectateur en lobby) ainsi qu'un multi asynchrone où l'on peut combattre l'IA des autres joueurs pour prouver quelle team est la meilleure. Mais là encore, il faudra donc faire avec des furieux qui ont levelé à mort leurs personnages, vous obligeant à en faire de même, ou rendre les armes pour passer à autre chose.

Les plus	Les moins
+ Casting plutôt fourni + Fidélité notable + Gameplay assez travaillé + Suffisamment de modes...	- … mais une « Histoire » en deçà du strict minimum (un arc) - Problèmes de visibilité - Problèmes d'équilibre - L'xp : la fausse bonne idée

Conclusion : Moins dramatique que ce à quoi on s'attendait, One Piece : Burning Blood reste une adaptation classique qui ne tente pas grand-chose (à l'inverse d'un Xenoverse par exemple) mais peut potentiellement satisfaire quelques fans qui aiment enchaîner des combats pour prouver qui est le patron, et tant pis si l'argument principal peut être le grind plus que le skill.