Cette année encore, la saga Forza joue en secteur libre face à son principal rival qui continue de préparer son grand retour. Une raison pour se reposer sur ses lauriers ? Pas vraiment.
Microsoft avait eu la bonne idée de fournir à la Xbox One un Forza MotorSport dès son lancement, le cinquième épisode pour être précis, ce qui lui assurait au moins une première belle cartouche, mais qui a pourtant légèrement déçue les fans. Outre le downgrade graphique par rapport aux diverses vidéos de présentation, le véritable problème se situait dans le contenu, moindre que celui de Forza MotorSport 4 dans un soucis de pondre le jeu dans les temps, en plus d'être en totale corrélation avec Gran Turismo 6 dans cette soudaine politique de micropaiements abusifs avant que chaque parti ne comprenne qu'il ne fallait finalement pas prendre le public pour des jambons. Deux ans plus tard et après entre-temps un excellent Forza Horizon 2, la saga revient avec son sixième cru qui cette fois va tout mettre en place pour se faire pardonner.
Première évolution notable : le rendu technique, aussi chaud que magnifique. Les voitures sont juste impeccables sans qu'on ne trouve aucun accroc par la liste pourtant importante de 450 bolides (pour plus de 70 constructeurs), mais c'est surtout du coté des décors que Turn10 a effectué un travail d'orfèvre, les 26 environnements (quasiment le double du précédent épisode, pour 130 tracés) étant majoritairement somptueux et probablement ce qui s'est fait de mieux à l'heure actuelle pour le genre dans la façon d'offrir un plaisir indéniable à nos beaux yeux. Les détails pleuvent d'un recoin à l'autre et certains panoramas sont carrément à foutre sur le cul, d'ailleurs forcément sublimés par un mode photo qui a le « don » de masquer les quelques traces d'aliasing in-game, malheureusement toujours tenaces. Mise à part quelques temps de chargement un peu longuets et une végétation pas toujours parfaite, le jeu fait dans le quasi sans-faute, offrant en plus de cela le sacro-saint combo 1080p/60FPS.
Coté gameplay, il n'y aura pas grand-chose à redire vu que Forza MotorSport 6 reprend bien évidemment ses acquis des précédents épisodes en se contentant d'affiner doucement les choses, le genre commençant mine de rien à atteindre ses limites en la matière (ce qui explique en partie la chute des ventes dans le genre). Et bien entendu, vous avez toujours le choix des armes en bénéficiant de l'intégralité des aides si vous êtes du genre ultra noob ne sachant pas freiner précisément quand il le faut, pour ensuite progressivement désactiver le tout point par point (marquage au sol, dégâts, fonction rewind, freins automatiques, assistance dans les courbes...), et enfin tenter d'augmenter la difficulté de l'IA qui reste toujours sous le système de DrivAtar, consistant à reprendre la conduite des autres joueurs en ligne, faisant que oui, on peut très bien voir un crash sans que vous ne soyez impliqué. Huit choix de difficulté s'offrent d'ailleurs à vous, pour en partie déduire de la facilité ou non à faire que vos adversaires appuient un peu trop sur la pédale de frein durant les virages. On notera d'ailleurs que certains n'hésitent pas parfois à jouer des coudes, ce qui est en adéquation avec un des défauts du jeu mais on y reviendra plus bas. Notons tout de même que si les amateurs de simulation auront largement de quoi prendre leur pied en ne bénéficiant d'aucune aide, la série continue d'offrir un plaisir indéniable de vitesse et de feeling même en étant en partie tenu par la main, ce qui sera susceptible de faire la différence pour les débutants.
Mais forcément, on ne pouvait décemment se contenter de cela quand on sait que la série restait touché par quelques manques par rapport à la concurrence, désormais en partie comblés avec en premier lieu les courses de nuit, bénéficiant à nouveau d'un très bon rendu dans le jeu de lumière avec ce principe bien vicieux de nous faire passer des phases suffisamment éclairées aux véritables ténèbres ne laissant voir le prochain virage qu'au dernier moment, le jeu se contentant en plus de cela de nous rappeler directement que faute de soleil, et donc de chaleur naturelle, l'adhérence du bitume s'en trouve évidemment modifiée pour nous obliger à revoir notre conduite en conséquence. L'autre gros ajout, c'est la pluie. Il était temps d'ailleurs. Ici, on oscille entre le divin et les reproches. Si l'on devait résumer les choses, la saga Forza a toujours sur de nombreux aspects revendiqués un aspect très console en terme d'accessibilité et de rendu. On parlait de gameplay et si on n'entre jamais dans les réglages d'une simu PC, son feeling plaira en revanche au plus grand nombre. C'est un peu la même chose avec la pluie.
On n'a donc pas la précision de la météo dynamique d'un Project CARS et la gestion en temps réel des assets d'un DriveClub, mais Forza 6 fait plutôt plus simple (mais néanmoins très beau) tout en y apportant ses propres ajouts. Le fameux choix de l'astuce technique pour surtout garder le 60FPS mène en somme à un choix d'entrée sur le temps d'un circuit, mais sans empêcher pour autant une véritable prise en compte en terme de gameplay. La pluie est vicieuse et la moindre courbe ne s'aborde plus de la même façon, pire encore avec le hors-piste qui va littéralement vous envoyer dans le décors, rajoutant que le point fort reste sans conteste la présence des nombreuses flaques d'eau (sans que ce ne soit purement réaliste quand on sait à quel point les circuits sont travaillés pour éviter cela), qui a une incidence directe sur vos placements : aborder une courbe en freinant légèrement sur une flaque d'eau, et c'est un tour gratuit mais non voulu au carrousel.
Le mode carrière a également profité de ce nouveau cru pour avoir droit à une refonte. Oubliez le bordel de Project CARS et place à la simplicité bien plus motivante. Vous démarrez ainsi comme de coutume en bas de l'échelon avec un premier véhicule (et la carotte de nous faire essayer au préalable la Ford GT), et il faut ensuite enchaîner les cinq catégories, chacune étant divisées en plusieurs championnats. A la fin de chaque course, le jeu lâche deux salve d'expérience, la première pour le pilote, la seconde pour la marque de votre bolide (vous motivant à rester dans la même écurie pour booster les bonus). Et contrairement encore une fois à Forza 5, oubliez les faibles gains bien frustrants ayant pour objectif de vous faire passer par les micropaiements. Ici, l'argent coule plutôt bien avec même un système pour bénéficier d'un boost d'xp en fonction du nombre d'aides désactivées, et bien entendu de la difficulté sélectionnée. Qui plus est, à chaque niveau se lance une roulette permettant de repartir avec un véhicule ou de l'argent, avec sans cesse une chance sur on ne sait combien de gagner une brouette de billets ou un bolide ultra alléchant. On rajoute à cela un dernier système qui plaira ou non : les mods. L'argent engendré pourra évidemment être dépensé dans des véhicules (ou dans la customisation pour par exemple faire monter votre bébé à la catégorie supérieur) mais vous pourrez également craquer pour des packs aléatoires de mods, à utilisation unique et vous conférant des bonus dans la course que vous souhaitez : davantage d'argent ou d'xp, voir des bénéfices façon RPG (si si) comme un +6 en adhérence ou un +10 en freinage. Surprenant au regard du genre, mais surtout quelque part une nouvelle tentative de trouver un nouveau public pour relancer les simulations sur le marché sans pour autant faire râler les pros : tout cela n'est que facultatif. Ah, et dernière chose : si vous avez déjà joué aux précédents épisodes de la série, vous partez d'entrée avec un bonus d'argent. Sympa.
Une carrière longue qui est également riche en choses annexes. Le mode événement vous propose par exemple plus d'une cinquantaine d'épreuves que l'on peut pratiquer n'importe quand, même entre deux courses d'un même championnat (en prenant en compte qu'on les débloque au fur et à mesure de la carrière), incluant les courses de plots et les épreuves de vitesse orgasmiques pour peu que vous montiez un peu la difficulté afin d'éviter de tourner en solo après seulement trois tours de pistes. Et si vous n'en avez pas assez, vous pourrez bien évidemment faire chauffer votre connexion en ligne avec les habituelles courses paramétrables, et proposant le même contenu qu'en solo (jusqu'à 24 joueurs en piste). Se rajoute à cela le retour du mode Rivaux pour défier amis ou inconnus, mais également l'arrivée d'un mode « Catégorie » qui n'est pas sans rappeler le système de DriveClub même si cette fois directement géré par Turn10 : régulièrement, des épreuves (uniquement accès sur le temps au tour) sont mis en ligne afin que chacun puisse participer pendant une période fixe. Outre la simple envie de gonfler son ego en montrant qui est le patron, cela vous permettra également d'amasser davantage d'argent pour compléter votre gros garage.
Mais mais… c'est parfait ? Non, toujours pas. Outre la météo non dynamique évoquée plus haut qui est plus ou moins regrettable selon les cas (triste pour les 24h du Mans forcément…) ou encore les dégâts visuels encore très gentillets, quelques petits problèmes continuent d'être au programme, en fonction de votre appréciation avec le genre. Si vous êtes nul en la matière, c'est le bonheur mais les plus puristes regretteront par exemple le fait que le mode carrière demande constamment de « terminer dans les trois premiers » pour laisser une marge de manœuvre, mais aussi et surtout l'absence de pénalités. On saute quand même du coq à l'âne après DriveClub qui imposait (à son lancement du moins), des pénalités abusives et ce Forza MotorSport 6 qui n'en propose pas du tout. Ainsi, griller une portion de la courbe ou user de la technique reconnue du « je fonce sur les autres dans un tournant pour m'aider sans trop perdre de vitesse », ça ne pose aucun problème, autant dans la carrière que en ligne (vous êtes seul en mode « catégorie » par contre). Bien entendu, c'est les autres aspects du jeu qui atténueront ce problème : grignoter la terre sur temps de pluie, c'est à vos risques, et pour les collisions, il suffit de rajouter la prise en compte des dégâts pour être déjà beaucoup moins enclins à faire le bourrin à chaque épingle. Mais il n'empêche que les pros vont râler.
Les plus
Les moins
+ Des décors superbes
+ Plus de 450 véhicules mis à la même enseigne dans la modélisation
+ Un feeling divin
+ Un vrai travail sur l'accessibilité
+ Tout en restant dans la pure simu
+ Mode carrière bien plus sympa
+ Menus enfin plus agréables
+ Le contenu énorme solo & online
+ Le DrivAtar, toujours
+ Enfin la pluie !
- Temps de chargement un peu longs
- Encore de l'aliasing
- Pas de météo dynamique et pluie limitée à certains circuits
- Et les qualifications ?
- Et les pénalités ?
Conclusion : Pari réussi pour Turn10 qui nous fait aujourd'hui directement oublié le premier Forza Xbox One, offrant enfin un épisode digne de la machine avec un contenu véritablement conséquent et de multiples refontes, malgré toujours quelques petits oublis. Forza MotorSport 6 prouve en effet l'envie constante du studio de proposer toujours plus d'accessibilité pour ameuter un nouveau public avec des idées souvent facultatives (mais parfois non), ce qui ne peut qu'être félicité : oui, cet épisode peut éventuellement plaire à ceux qui ont toujours eu peur de se lancer dans la simulation, et rien que ça, c'est une belle réussite.
Une belle caresse dans le sens du poil, mais qui risque de faire quelques jaloux chez les plus pros, pouvant reprocher et à raison des choses comme l'absence de pénalités, même si en partie contrecarrée par les dégâts. Reste que le travail accompli est indéniable, faisant de Forza 6 l'une des plus belles exclusivités de cette génération.
Je l'ai pris et franchement moi qui avais joué au 3 j'en suis bien content, ça ne fait que s'améliorer. Après au niveau des graphismes, je pense qu'on peut encore s'améliorer même si c'est déjà excellent par contre la jouabilité, les courses, c'est magnifique.
8/10
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