Lancé en toutes discrétions sur les plates-formes dématérialisées de l'ancienne génération (en plus du PC), Abyss Odyssey possède quelques qualités pour surprendre le public, à défaut d'être un immanquable.
Développé par la
ACE Team, petite équipe chilienne qui a depuis longtemps attirer l'attention d'
Atlus grâce la sympathique série
Zeno Clash. Pour
Abyss Odyssey, le développeur va combiner le donjon-RPG, le jeu d'action et la baston. Rien que ça. Pour cela, nous plongeons en l'an 1890 à l'heure où des fissures sont apparues dans le sol à travers la ville, renfermant des souterrains peuplés de créatures dont la puissance parvient à repousser sans cesse les forces armées. C'est là qu'intervient Katrien, une étrange demoiselle assez balaise mais pas trop puisqu'elle va mourir bêtement lors d'un bête effondrement de plafond. Et là, magie, la belle réapparaît comme neuve près de la surface. Immortelle, elle a du coup toutes les compétences requises pour creuser de plus en plus loin dans les profondeurs démoniaques.
Le jeu se présente de fait comme un Rogue-like. Sur un plan horizontal en 2D, on affronte un tas d'ennemis tout en évitant quelques pièges pour passer de zones en zones, sachant qu'à chaque « mort », les salles visitées seront modifiées (puisque générées aléatoirement). La mort n'est d'ailleurs pas si punitive que cela, en tout cas bien moins que dans chez certains concurrents qui donnent envie de se tirer une balle au moindre échec. Ici, le retour à la surface vous permet de conserver l'essentiel de vos acquis : niveau, expérience, compétences et même argent. On ne perd finalement que l'équipement, ce qui peut être tout de même assez énervant quand deux minutes avant la mort, on avait craqué pour un brassard XP +20 % à 20.000 pièces. On a en tout cas généralement assez évolué pour repartir du bon pied, avec même quelques compétences qu'on pourra débloquer en cours de route, celles-là même qu'on pourra booster en puissance en augmentant de niveau.
Le jeu propose quelques bonnes idées dans sa progression, comme la possibilité d'affronter les marchands sur le chemin, qui ne permettront malheureusement pas de récupérer leur matos mais qui offriront un sympathique gain d'xp. On pourra également placer nous même des checkpoints limités sur la route à condition d'avoir l'emblème requis, dont chaque exemplaire coûte un bras. Notons d'ailleurs que la « mort » ou plutôt le retour au dernier point de passage n'est pas immédiat puisqu'une fois vos HP à zéro, vous incarnerez provisoirement un (faible) soldat pour tenter de récupérer votre équipement et retourner à l'autel pour ressusciter l'héroïne. Encore faut-il qu'il y ait un autel dans le coin, ou pire, que vous ne soyez pas en pleine phase contre un boss, réduisant considérablement votre espoir de survie. Enfin, impossible de ne pas évoquer le système de combat, dont la promesse était d'offrir un rapprochement avec le jeu de baston. En l'état, on en est très loin avec une certaine mollesse et un nombre de coup très limité mais le gameplay a au moins l'honneur de ne pas laisser place au bourrinage, obligeant à maîtriser garde et esquive pour ne pas crever tous les cinq minutes, ainsi que la possession d'ennemi pour pouvoir ensuite les incarner.
L'ennui, c'est qu'à ratisser trop large,
Abyss Odyssey fini par n'exceller nulle part. Aucunement désagréable, et encore plus prenante en mode coopération (local/online), l'aventure pêche sur de nombreux points, dans son système de combat comme évoqué à l'instant mais également par son contenu. Habituellement, le rogue-like puise une partie de sa force dans l'augmentation en puissance et la durée de vie. Notre intéressé ne possède aucune de ces deux qualités. Si notre puissance augmente en avançant, on n'en ressent pas suffisamment les effets et même au bout du cinquième voyage, on a parfois l'impression de n'avoir pas beaucoup bougé, malgré dix niveaux de différence. Et même chose donc concernant le contenu. C'est bien simple, on a réussi à achever « le grand méchant » au bout du quatrième rush, ce qui nous a donc pris moins de trois heures. Heureusement, il y a largement possibilité d'y retourner ensuite via deux autres types de traversée, évidemment plus difficiles, et de débloquer deux autres personnages pour tenter une nouvelle approche coté gameplay.
Les plus | Les moins |
+ Concept original
+ Du challenge
+ Le petit coté Dark Souls
+ Jouable en coop | - Pas bien beau
- Esthétiquement très spécial
- Gameplay mou
- Et finalement peu varié
- Le perso qui évolue trop peu
- Assez court |
Conclusion : Abyss Odyssey a toute sa place sur le marché dématérialisé à un prix correct (15€) mais difficile de passer outre l'impression que les développeurs ont souhaité poussé l'originalité au détriment de certains fondamentaux même du rogue-like. En ressort une expérience sympathique, mais loin d'être inoubliable.