Bientôt deux ans après la sortie européenne de Mugen Souls, la PlayStation 3 accueille maintenant sa suite/extension qui risque de détruire à nouveau toute vie sociale pour les amateurs.
Mugen Souls Z, qu'est-ce que c'est ? Alors c'est déjà tout un tas de petits personnages tout kawaï/chibi qui n'ont pas grand-chose d'intéressant à raconter mais qui passent pourtant une bonne partie du temps à causer pour ne rien dire avec de (très) longues séquences de blabla plein d'humour et de « kyaaa » bien aigus tout en glissant quelques vannes un peu graveleuses à base de culottes et autres délires du genre typiquement locales. On remercie les voix japonaises, beaucoup moins l'absence de traduction en français vu l'abondance de textes, et de toute manière, sachez par avance qu'on ne jouera pas à ce nouveau produit pour son scénario totalement insipide qui repose uniquement sur la gaieté de son casting. Non,
Mugen Souls Z, comme le précédent, est un jeu à gameplay. Tant pis pour le scénario, tant pis pour les personnages, tant pis pour les graphismes (qui restent meilleurs que le premier et qui se rattrapent surtout dans les effets en combats) et tant pis pour les musiques (sans plus, et certaines bien lourdes sur la longueur). Le pilier de cette licence, c'est le système de jeu.
Au départ, le titre se présente comme un RPG banal. Ou plutôt un donjon-RPG dans son approche avec une ville unique pour faire ses emplettes et tout un tas d'autres choses, ainsi qu'une brouette de zones jonchées d'ennemis avec des combats non aléatoires vu que les ennemis sont visibles avec la réutilisation de la formule classique où l'ennemi prend l'avantage s'il vous touche dans le dos, et inversement si vous le frappez quand il se dirige vers vous. Dans chaque zone, quelques (longues) scénettes pour faire avancer le pseudo scénario, un boss qui aime bien débarquer pour rehausser la difficulté, une poignée de coffres et, c'est le plus important, des points « d'énergie de la planète ». De là entre la première originalité du titre, à savoir conquérir ces zones pour déjà avancer dans le jeu (toutes ne sont pas obligatoires) mais surtout tenter de boucler la zone à « 300 % » et ainsi recevoir un paquet de bonus dont de petites créatures (on va y revenir). Pour conquérir une zone, il suffit de lui refiler un ou plusieurs objets, qu'on ne possède pas toujours d'où la nécessité de revenir parfois en arrière, ou de la draguer en utilisant les bons mots et les bons costumes de notre héroïne, chacun ayant pour fonction de mettre en avant l'un des traits de sa personnalité (hyper-active, masochiste, dominante, calme, etc.).
C'est assez simple à prendre en main et le reste reprend le principe de n'importe quel RPG lambda avec son expérience pour gagner en stats et acquérir de nouvelles compétences à équiper. On se dit qu'on va avancer à la cool sans se prendre trop la tête mais il suffit de progresser de quelques chapitres pour voir la difficulté rapidement grimper, obligeant les joueurs à prendre en compte chaque points du système de jeu qui s'avère tellement énorme qu'on continue de se taper encore de nouveaux tutorials après plusieurs heures de jeu. Il sera d'ailleurs difficile de tout décrire mais en plus de la forge (permettant de créer, de fusionner et de booster des armes), la base de recrutement (offrant de nouveaux compagnons/jobs avec là encore fusions & co) et la boutique de fringues qui boost nos stats, on a parfois du mal à savoir où donner de la tête pour dépenser notre pognon. Mais le point central reste la capture des créatures. Comme on l'a dit plus haut, acquérir l'énergie de la planète permet d'en chopper plusieurs d'un seul coup mais il sera également possible de convertir les ennemis sur le terrain, là encore en les draguant. En cas d'échec, vous aurez au mieux un item bonus, parfois rare, et dans le pire des cas, l'ennemi ne sera pas content et profitera d'un bonus pour vous faire la peau. Notons que chaque zone de combats propose des sortes de cristaux dont les fonctions bonus/malus touchent aussi bien les alliés que les ennemis en fonction de la proximité. Des cristaux qui en passant peuvent également être dragués (si, si !) pour bénéficier de davantage de bonus.
Donc capturer des bestioles, c'est bien, mais à quoi ça sert au juste ? Déjà, à augmenter les caractéristiques de l'héroïne Sylma et plus particulièrement de chacune de ses personnalités qui, en se boostant, pourront vous permettre de gagner un paquet de nouvelles capacités souvent liés aux éléments. En second lieu, booster la « limite break » de Chou-Chou (l'autre héroïne) qui au fur et à mesure du temps pourra tout ravager, chose des plus salvateurs contre les boss voir contre une grosse grappe d'ennemis un peu trop tenaces. Enfin, la chasse servira également à monter en puissance son G-Castle, énorme mécha façon Gundam en vue de combats façon pierre-feuille-ciseaux assez mous, assez rares, et presque un peu HS avec le reste du jeu. On dira que ça apporte au moins un peu de variété à l'ensemble entre deux phases intensives de grind.
Difficile de faire le point sur tout ce que peut offrir
Mugen Souls Z avec un gameplay qui ne fait que se peaufiner heures après heures jusqu'à rendre fou le pauvre amateur qui avait l'habitude de définir le J-RPG avec simplement attaques, magies, objets et fuites. Qui plus est, si l'augmentation en puissance est assez lente, elle est des plus significatives. Pouvant se terminer en moins de 50 heures, le titre offre une replay-value allant au-delà des plus grands avec le retour du fameux donjon à 100 étages où l'on pourra paramétrer la difficulté, détruire le level-cap pour passer du level 100 max à 9999, toujours dans l'espoir d'aller plus haut dans la force de frappe, grinder toujours plus, fusionner davantage, et ainsi atteindre des stats totalement improbables pour causer des dégâts dont la proportion a été rarement vue jusqu'à présent, tout en gardant la possibilité de vous faire éclater par un boss. Une vraie folie qui, par le genre, n'échappe pas au coté ultra répétitif mais suffisamment chronophage pour les fans qui auront de quoi passer plusieurs centaines d'heures pour le retourner de fond en comble.
Les plus | Les moins |
+ Un système de jeu qui n'arrête pas de se peaufiner
+ Ultra chronophage
+ Durée de vie incalculable
+ Les voix japonaises
+ Esthétiquement mignon | - Très (trop) proche du premier
- Graphiquement pas terrible
- Le scénario osef
- En anglais
- Trop de blabla
- Certaines musiques
- Forcément très répétitif |
Conclusion : Mugen Souls Z est typiquement le jeu destiné uniquement à un public averti qui est capable de faire fi d'une majorité d'éléments considérés comme d'importance dans une majorité de titres, pour ne s'attarder que sur un système de jeu suffisamment profond pour happer l'intéressé durant plusieurs semaines (voir des mois). On adore ou on déteste en somme, même si dans le premier cas, difficile de passer outre le coup de la suite facile, d'ailleurs inaccessible pour le plus gros du public français par l'absence de traduction.