Super Mario Galaxy se fait attendre au point de vous ronger les ongles jusqu'à l'os ? Voilà de quoi vous faire patienter d'une des meilleures manières qui soit sur Wii.
Après quelques mois de désert aride, la Wii commence à se doter petit à petit de jeux dignes de ce nom qui parviennent plus ou moins à justifier l'achat de la machine autrement qu'en pointant du doigt le Wiimake de
The Legend of Zelda : Twilight Princess, et
Wii Sports dont l'intérêt commence sérieusement à tourner en rond. Comme souvent, il faut regarder dans les autres territoires pour commencer à voir débarquer les gros titres et, ce mois-ci, c'est
Super Paper Mario qui bouscule tout le monde dans les charts américains, comme dans l'intérêt des joueurs.
Qui a volé la Peach ?
Parce que c'est un Mario et que peu de gens aiment changer leurs habitudes, surtout qu'il s'agit rarement d'un point fort de la série, le scénario de ce nouvel épisode a une fois de plus pour cœur la preuve d'amour du plombier moustachu à la casquette rouge envers sa douce, qui ne trouve décidément rien d'autre à faire durant ses semaines creuses que de se faire une fois de plus kidnapper par le dernier méchant à la mode. Cette fois, le fautif tient en la personne du comte Bleck qui souhaite tout un tas de vilaines choses et surtout instaurer le chaos dans ce monde grâce à l'ouverture de divers portails interdimensionnels. Un Bowser pas content de s'être fait doublé et un Mario qui doit partir en quête de huit cœurs purs pour sauver le royaume et son habituelle princesse : un programme de longue haleine qui, à défaut de s'étoffer par la suite, sera suffisamment décrypté dans de nombreuses scènes. Un point qui pourra en rebuter certains tant les dialogues sont nombreux pour finalement pas grand-chose, heureusement que l'humour répond toujours à l'appel, sans atteindre malheureusement le niveau des opus
Mario & Luigi sur Game Boy Advance et
Nintendo DS.
Graphiquement, on reprend la sauce des premiers
Paper Mario sur
Nintendo 64 et GameCube avec des protagonistes à l'apparence classique et habituelle au premier coup d'œil mais qui ont le volume d'une feuille de papier, idéal pour s'incruster dans des endroits incongrus et s'autoriser quelques folies techniques. Le jeu ne faille d'ailleurs jamais niveau animation malgré le nombre parfois impressionnant de personnages présents simultanément à l'écran, souvent dans les cutscenes certes, et l'on ne pourra que reprocher le léger manque de détails dans les décors, c'est le style qui veut cela on va dire. L'aspect sonore pourra également s'avérer moyen pour ceux qui ont encore en tête le thème principal du premier épisode, tant les musiques de ce
Super Paper Mario ne parviennent finalement pas à se démarquer. En revanche, on continue d'apprécier les petites mimiques des personnages principaux, très chères à
Nintendo.
2 + 3 = 5D ?
Que les fans ne se trompent pas, malgré son titre évocateur,
Super Paper Mario ne vise clairement pas le même genre que les premiers épisodes de la série. Ou du moins, il se contente d'en reprendre quelques aspects pour avoir l'audace d'offrir un mixe improbable entre la plate-forme, l'aventure et le RPG. Si le début du jeu nous rappelle certes les volets cités plus haut avec des phases de recherche en ville où l'on peut acheter divers objets ou dormir comme un fainéant, le premier véritable niveau nous renvoie quelques années en arrière, et dans le bon sens du terme.
Exit les combats aléatoires donc, le jeu se déroule essentiellement sur un plan 2D et il suffit tout simplement de reprendre ses premiers réflexes en sautant sur le moindre ennemi en vue pour lui enlever un ou plusieurs HP, et ce jusqu'à ce que mort s'en suive… Bien entendu, l'affaire se compliquera par la suite avec des ennemis un peu plus coriaces, dans la résistance comme dans la façon de les battre, et il faudra user de ses réflexes ou du lot d'objets mis à notre disposition (fleurs, champignons, power-up, etc.) pour dégager la voie et atteindre ainsi la fin du niveau.
Comme nous le savions déjà depuis un moment, il sera possible très rapidement pour Mario de changer quelque peu son point de vue sur l'aventure… et plus particulièrement sur ce qui se présente à nous à l'écran. En effet, une fois votre rencontre avec un certain mage terminée, vous pourrez par simple pression du bouton A de la Wiimote faire basculer la caméra à 90° vers la gauche pour se rendre subitement compte que rien n'est véritablement comme on le pensait en parcourant les différents décors. En clair, on passe d'une vue 2D à une vue 3D et cela offre donc de nouvelles possibilités au niveau du gameplay. Deux tuyaux côte à côte se retrouvent éloignés, on peut maintenant passer derrière les murs et des ennemis apparaissent même soudainement dans notre champ de vision : ceux-ci se déplaçant de coté, leur largeur de fil de fer ne permettait pas de les discerner avant ! Cela peut paraître complexe et déstabilisant sur le coup mais on prend très vite les choses en main et face aux nombreuses énigmes utilisant ce procédé assez inédit, les méninges seront parfois mises à rude épreuve. En tout cas, on ne peut qu'applaudir le travail effectué par les développeurs tant les solutions aux impasses qui se présentent à nous durant l'aventure tournent avec autant de logique. Certains seront peut-être attristés de l'amas de ce genre de passages au dénigrement de la plate-forme dans sa simplicité même, et ce sera d'ailleurs là un des rares défauts du titre.
Surprenant et captivant, ce nouveau cru du plombier moustachu parviendra à tenir en haleine quelque temps avant l'arrivée du très attendu Super Mario Galaxy sur Wii. Il reste encore de nombreuses choses à en dire comme les quelques petits bonus à la Wiimote pour justifier l'abandon de la version GameCube, mais également les nombreux moments exaltants comme ceux où on dirige Bowser et…Mais chut ! Vous en saurez davantage au verdict final prévu en même temps que la sortie du titre en Europe, c'est-à-dire septembre au bas mot. Oui, c'est moche.