Pour notre second Dossier Retour sur…, nous allons profiter de la sortie en Wiiware de Castlevania The Adventures Rebirth pour montrer aux plus jeunes qu'à l'époque, le jeu vidéo pouvait être une vraie torture.
Petit voyage dans le lointain passé. En 1989, en Europe précisons-le, alors que les joueurs les plus renseignés attendaient impatiemment l'arrivée du second volet sur Nes, c'est sur Game Boy classique que la série
Castlevania a fait une petit incursion avec
Castlevania : The Adventure. Profitant du succès implacable de la portable de
Nintendo,
Konami avait tout intérêt à s'engouffrer dans la brèche avec sa nouvelle série à succès. Si à l'époque, le jeu avait ravi de nombreux joueurs, voyons avec un (gros) recul de quoi il en retourne vraiment.
Comme tout
Castlevania digne de ce nom, le scénario ne servira pas à grand-chose puisque d'une manière ou d'une autre, on en reviendra à devoir arpenter le château maudit et à envoyer coucher le comte aux dents longues. Mais comme les puristes commencent à râler, voici donc le synopsis de cette première aventure sur console portable. Vous incarnez donc Christopher Belmont, qui est en fait l'un des ancêtres de Simon Belmont, ce dernier n'étant inconnu d'aucun fan puisqu'il est le héros de l'épisode d'origine sur Nes. Bref, on bascule 115 années en arrière et nous voilà en l'an de grâce 1576, 100 ans donc après la victoire de Trevor Belmont contre le comte Dracula qui revient aujourd'hui se venger des descendants de cette famille. Christopher prend donc en main le fouet ancestral et se dirige vers le château histoire de montrer qui est le patron.
Un nombre important de protagonistes différents en quelques lignes, voilà qui a de quoi nous rappeler les résumés sur programme télé des
Feux de l'Amour. Mais croyez-le, de nombreuses personnes se sont rapidement perdues dans la chronologie, et ce dès le début de la saga. Et pour cause ! On sait tous aujourd'hui que le travail sur les traductions de l'époque n'étaient pas des plus brillantes et vous devez savoir que si les choses étaient claires dans le manuel de la version japonaise, les américains ont pris leurs aises dans le background. En effet, dans le manuel US, Christopher Belmont n'existe pas et même au dos de la boîte, il est dit qu'il s'agit en fait de Simon Belmont, dans la suite directe de
Castlevania II : Simon's Quest, qui était d'ailleurs sorti aux USA un an avec ce premier titre sur Game Boy. La confusion était de mise mais une chronologie détaillée mise en place par Koji Igarashi lui-même (le papa de la série) remit les pendules à l'heures. Attaquons nous maintenant au jeu.
Si le
Castlevania d'origine n'a pas trop vieilli aujourd'hui si on prend en compte les capacités de la Nes, il n'en est pas vraiment de même pour ce premier essai sur Game Boy. Techniquement tout d'abord, même si on savait que nous n'aurions pas affaire à une reine de beauté, les développeurs ne s'étaient pas foulés pour le bestiaire quasiment identique d'un niveau à l'autre (piafs, goules, gros œil, chauve-souris…) et surtout un certaine inégalité d'un niveau à l'autre en matière de détails. Si on retrouve l'ambiance chère à la série, que dire du troisième niveau qui n'a tout simplement aucun décor de fond, pas même une petite fenêtre ou un truc dans le genre. C'est un peu comme le fond noir de la caverne du monde 1-2 de
Super Mario Bros, mais en blanc. Et finalement en blanc, ça choque plus qu'en noir. De plus, l'équipe aurait pu se retrousser davantage les manches vu qu'il n'y a que quatre niveaux. Oui, j'ai bien dit quatre. Et pas une dizaine à cause des variantes, non, vraiment quatre niveaux. Point. Autant dire que le jeu peut se terminer en une vingtaine de minutes montre en main mais sachez-le, vous passerez de nombreuses heures avant de voir les crédits de fin.
Jouer à
Castlevania : The Adventure prouve au moins une chose : si les jeux étaient plus durs à l'époque, ce n'est pas parce que les ennemis étaient plus coriaces, ni parce que le terrain possédait davantage de pièges, mais tout simplement parce qu'on dirigeait une véritable enclume sur patte. Le premier niveau démarre pourtant tranquillement. Le héros se montre un peu lourd mais on n'y prête pas vraiment attention et la traversée du cimetière ne pose pas trop de problème dès lors qu'on saisit les mouvements des méchants piafs ou des gros yeux qui explosent une fois touchés. Puis soudain, une phase de plate-forme se présente à nous et le terme « galère » prend d'un seul coup tout son sens. Incapable de courir, vous devez avancer prudemment jusqu'au dernier millimètre de la plate-forme pour ensuite sauter et espérer retomber au premier millimètre de la suivante. Souvent horrible, surtout quand on a droit à celles qui s'écroulent dans le vide à peine le pied posé dessus, sans parler de ces fichues chauve-souris aux mouvements aléatoires qui vous feront pleurer des larmes de sang.
Chaque niveau reprend un des thèmes habituels de la saga. Le premier nous fait traverser un cimetière malfamé, le second nous impose la caverne (remplie de chauve-souris justement…), le troisième une sorte de tour de la mort avec plafond qui nous tombe dessus et, enfin, le dernier reprend évidemment les formes du château avec le comte au bout comme boss final. Indiquons tout de même que les trois précédents niveaux possèdent aussi leur propre boss, du genre guerrier en armure sorti de nulle part ou ptérodactyle à peau de dragon. Le dernier (celui du second niveau) ne ressemblant à rien, nous éviterons d'en parler. Bref, pour lutter contre cette infamie, Christopher aura pour lui son fouet. Oui, seulement son fouet. Adieu eau bénite, hache ou n'importe quelle arme secondaire, vous n'aurez comme possibilité que d'upgrader votre arme de base sur trois niveaux (le dernier permettant de balancer une petite boule de feu) en récoltant quelques orbes au passage. Prenez garde néanmoins ! Vous perdrez un niveau de puissance dès que vous vous ferez toucher. Autant dire que vous ne garderez jamais longtemps votre arme en niveau 3. Bref, vous allez en suer comme il faut, surtout que vous pouvez oublier sauvegarde et mot de passe.
Et la version Wiiware dans tout ça ?
Retour en 2010. Après
Gradius et
Contra,
Konami s'est attaqué au remake de
Castlevania : The Adventure, maintenant affublé d'un
Rebirth pour sa sortie Wiiware. Ceux ayant joué à la version d'origine seront clair sur un point : le terme remake est peut être un peu trop faible pour qualifier cette nouvelle aventure qui est à 90% inédite et qui ne reprend donc finalement que quelques clins d'œil à la version Game Boy. Techniquement, le jeu fait un énorme bon en avant et se rapproche maintenant (graphiquement comme dans l'ambiance) des volets Game Boy Advance et
Nintendo DS, avec ses couleurs chatoyantes qui explosent dans tous les sens, une animation de qualité et une profusion de détails dans chaque décor. Si on retrouve le fouet à plusieurs niveaux et les sauts un peu lourd (mais tout de même moins qu'avant), les développeurs ont tout de même œuvré pour une maniabilité plus souple et surtout le retour des armes secondaires comme la croix et l'eau bénite. On rajoutera que le titre possède maintenant beaucoup plus de niveaux avec boss et sous-boss pour une aventure tout simplement plus longue sans pour autant atteindre les sommets des épisodes à la progression proche de
Metroid, le titre restant un jeu d'action/plate-forme classique. Il reste néanmoins un indispensable pour tous les fans de la saga, surtout à ce prix (environ 10€).
Ecoutez moi ça :
http://www.youtube.com/watch?v=D087UxYhHWE
tres bon, mais il me semble assez facile en normal
ce n'est que le 3eme remix/remake