Ah Salt’n Sanctuary… L’Igavania-Souls-like 2D avait déjà frappé le cœur des joueurs pécéïstes et Sony il y a de ça deux ans, mais le titre revient cette fois-ci sur Switch. Disponible en numérique depuis le 2 août, avec une version boîte prévue pour fin octobre, le jeu de Ska Games est toujours aussi jouissif et efficace. Petite plongée dans les entrailles d’un très bel hommage à deux classiques du JV.
Salt’n Sanctuary est donc fortement inspiré de deux monuments du JV, à savoir
Castlevania : Symphony of the Night et
Dark Souls. Pour l’influence du premier, vous avez tout d’abord une gigantesque carte interconnectée, avec de nombreux passages secrets, raccourcis et autres liens déblocables grâce aux classiques clés et leviers ou aux pouvoirs que vous débloquerez durant l’aventure (appelés marques et qui vous permettront de (dé)matérialiser des champs de forces ou des plateformes, ou encore d’effectuer un dash avant en plein saut, etc). Labyrinthique de prime abord, elle finira par être appréhendée, assimilée et mémorisée, deviendra source d’émerveillement, avec sa continuité et sa cohérence ininterrompues, et vous proposera même d’ardus passages de plateforme à l’occasion, dans une quinzaine d’environnements différents, même si l’essentiel de l’aventure se passera en intérieur, au milieu de grottes humides ou d’environnements fleurant bon la souffrance et la décadence. Elle autorisera aussi le joueur à des cheminements différents (avec des boss parfois affrontés bien trop tôt pour les moins doués d’entre nous

) selon ses décisions.
Les divers niveaux sont, comme vous pouvez le constater, plutôt de style lugubre et ténébreux.
Pour l’influence du second, le sel remplace les âmes en tant qu’expérience, les feux de camps voient les sanctuaires servir de points de sauvegarde et de remises à niveau de vos fioles (de vie, de magie, de
boost…) et les serments sont appelés croyances, avec divers bonus attachées à chacune : la sylvestre vous dotera de poison, la dionysiaque de boosts temporaires, d’autres encore vous permettront d’acheter des armes particulières, certains sorts, etc. Sachant que pour monter votre croyance à son plus haut niveau et bénéficier du maximum de bonus (cumulables en NG+), il vous faudra fournir diverses parties des adversaires trucidés, avec des taux d’obtention qui vous feront parfois bien rager si vous êtes du genre « complétionniste ».
Les sanctuaires
Vous pourrez, si le sanctuaire dans lequel vous vous trouvez appartient à votre croyance adoptée, ou si vous bénéficiez des objets permettant sa conversion ou son annihilation, peupler votre aire de repos de divers PNJ vous offrant divers services : le classique forgeron, l’alchimiste (qui vous permettra de transmuter vos armes), le guide (avec accès rapide à tous les sanctuaires déjà traversés) ou encore le « leader », qui vous permettra d’augmenter votre dévotion, entre autres. Chaque PNJ devra être appelé via des objets spécifiques (et limités), et chacun vous octroiera divers bénéfices dans sa région d’installation (comme un bonus de sel, d’or, d’attaque, d’efficacité magique…).
Au niveau équipements, vous aurez l’embarras du choix une fois débloqué les compétences affiliées dans le gigantesque arbre où vous dépenserez votre expérience : faux, dague, fouet, épée, massue, marteau, magie, invocations, grande épée, grand marteau, grande hache, boucliers et autres s’offriront à votre préférence de jeu. Chaque arme et armure est en outre doté d’un certain niveau : pour pouvoir par exemple vous équiper de l’armure du boss final, il vous faudra débloquer dans l’arbre de compétences susnommé la capacité « Armure lourde – Niveau 5 » ; sans oublier le facteur poids, un marteau de trois mètres de long aussi large que le melon de nos gouvernants étant bien évidemment plus lourd qu’un petit couteau papillon, ce qui entrainera des déplacements et une vivacité de votre personnage inférieurs à votre
build slip-baguette en bois (vous pourrez cependant devenir un
sherpa de légende en investissant dans des points qui augmenteront votre capacité de portage). Chaque sorte d’armes sera aussi plus ou moins efficace selon vos divers niveaux : les fouets requièrent par exemple un maximum de points de dextérité pour leur efficacité optimum, tandis que les armes de gros bourrins demanderont un maximum de point de force pour exprimer leurs pleins potentiels.
Ca c’est de l’arbre touffu… Le groupe indé le surnomme d’ailleurs l’Yggdrasil,
vu que vous serez effectivement le Redoutable une fois débloqué tout ça (comptez une quarantaine d’heures au bas mot).
Une fois choisi votre équipement favori, en début de partie lors de la création de votre personnage via un système de classes (sachant que les grandes épées et la magie sont
particulièrement efficaces) ou ultérieurement selon vos choix de dépenses d'expérience, à vous les joies des démembrements, trépanations et autres violences à infliger sur vos (coriaces) adversaires, avec des impacts très bien retranscrits, que ce soit au niveau sonore ou visuelle, à la fois sur le plan esthétique avec des gerbes de sang qu’envieront les responsables de l’EFS ou sur les animations, avec des adversaires qui se courberont sous vos coups, se verront repoussés ou s’écrouleront en cas de coups critiques.
Le bestiaire est développé, avec les classiques chauve-souris, zombies (sous toutes leurs formes possibles) et autres magiciens noires à longues capuches ou les plus originaux xénomorphes aztèques ou crabes-Kirby (ok, dit comme ça, ça semble incohérent, mais vous comprendrez très vite leurs dénominations une fois rencontrés), et son comportement restera suffisamment varié tout au long de votre aventure pour vous demander non seulement d’apprendre ses points forts, points faibles afin d’éviter de vous manger des enchainements dévastateurs mais aussi de savoir varier votre approche en permanence afin d’infliger le maximum de dégâts ou de minorer les dommages: certains ennemis seront en effet particulièrement sensibles à divers enchantements (foudre, feu et autres classiques), d’autres fonderont plus surement que les glaciers alpins en été avec l’utilisation de la bonne arme (la grande hache vous demandera par exemple deux coups pour occire les géants de l’avant-dernier niveau, même si ses statistiques sont inférieures à d’autres armes d’un autre genre). La même chose est valide pour l’équipement défensif, avec un panel disposant d’attributs ultra-variés et bien utiles dans certaines situations. Certains boucliers vous offriront une protection intégrale contre le feu, la magie des arcanes, l’équipement du chaudronnier vous permettra de réduire les dégâts liés au premier cité, etc. La richesse offerte par le jeu est l’une de ses plus franches réussites et permettra de se relancer dans l’aventure en variant les plaisirs (le mode NG+
n est en effet disponible à l’issue de votre partie).
Les Boss, ou comment la damnation éternelle revêt de multiples visages
Un petit encart pour le second gros point fort du jeu, avec un nombre de boss conséquents (je ne sais même pas si vos pieds et vos mains suffisent pour les compter, avec les optionnels) : leur diversité esthétique ou comportementale ne sera jamais remise en cause, et chacun d’entre eux possèdent sa propre petite histoire, à déchiffrer via les descriptions d’armes et équipements liés.
Au niveau maniabilité, ça répond au doigt et à l’œil, sans soucis de ralentissements (hors rares cas de chargements entre zones, lesquelles sont généralement dépeuplées), et vous enchainerez les roulades et coups dans le dos très rapidement (dans la limite de votre barre d’endurance), sans considération pour la faible course des sticks Switch. L’inventaire s’appréhende facilement, surtout si vous débutez l’aventure en lisant les bouteilles croisées durant vos premiers pas, qui font office de guide d’introduction. Vous pourrez aussi par la suite utilisez les dites bouteilles pour laisser divers messages aux joueurs connectés : inutile de vous préciser que, si certaines prodigueront de bons conseils, d’autres viseront clairement à vous délester de votre sel durement acquis.
En bon hommage à Dark Souls, outre tous les mécanismes cités précédemment, il est aussi possible d’affronter d’autres joueurs et de faire le jeu en
coopération (impossible de jouer avec un seul
joy-con par contre, le jeu exigeant trop de boutons), moyennant quelques opérations durant vos passages dans les sanctuaires.
Au niveau musical, on est plus dans les musiques et bruitages d’ambiances discrets que la grande symphonie, avec par exemple aucun thème spécifique pour les
boss (on rappellera cependant que l’équipe de développement est composé de deux personnes).
Seul « défaut » de cette version Switch (comparé à la version Vita et son OLED) : les endroits sombres (et ce n’est pas ce qui fait défaut) manquent de contrastes et seront parfois sources de mauvaises surprises, si vous ne vous trimballez pas avec une torche ou un équipement pour illuminer les environs.
En résumé, la Switch se dote, après Hollow Knight, d’un nouveau metroidvania indispensable pour les amateurs du genre, et d’un nouveau portage de qualité d’une des pépites indés de ces dernières années. Vous y trouverez votre compte sans aucun souci si un hommage plus que réussi aux deux classiques suscités vous attire. Un bon gros 8/10, aussi massif que sa carte et que l’amour déversé dans ce titre. Vous pouvez même ajouter un point supplémentaire si le manque d’originalité (malgré une alchimie parfaite) ne vous semble pas être un facteur de retenue.

Les points sanctuaires :
- Une formule non originale mais qui fonctionne à merveille
- Un arbre de compétences gigantesque, pratique pour les NG+n, la rejouabilité et la richesse des compos
- Des niveaux aux multiples embranchements, avec un fil rouge différent pour chaque joueur
- Une
histoire plus développée qu’il n’y paraît, pour qui creuse
Les points salés:
- Peu de musiques (4 à tout casser)
- Une formule qui manquera d’originalité pour qui la recherche
Captures d'écran effectuées sur Switch, en mode portable.
Et sinon ça vaut 18 balles.
Tellement de possibilité et de variété dans les armes et les skills a développés!Du Dark Souls 2D tout simplement!
Ce périple de folie, tellement bon que je l'ai aussi repris sur switch (Merci igloo pour m'avoir refait craquer!) , comme dit dans les différents points ça manque juste de musiques sinon le reste c'est que du bon.
En espérant une suite encore meilleure!
Bon jeu à tout le monde!
Vivement la version boite. J'attends Octobre.
J'ai surkiffé le jeu que j'ai retourné en NG+2 à l'époque de la sortie sur PS4 mais pour le coup l'arbre ça me dit absolument rien xD
Un des meilleurs jeux indé que j'ai fait !
Très bon test sinon (bien joué pour les points sanctuaires/salé haha)