.
Il était écrit que la Wii aurait son RPG culte, plus encore Xenoblade Chronicles arrive avec un statut ambitieux d'ambassadeur du genre dans un contexte shooté aux FPS et autres TPS. Un espoir longtemps fantasmé car plus personne ne croyait en cette version localisée, mais à force nos attentes seront-elles comblées ? Aller inutile de faire durer le suspens : derrière le titre de Monolith Software se cache un voyage inoubliable et envoutant.
A l'aube de la création deux géants se livrèrent une bataille démesurée, puis finirent par s'éteindre, épuisés. Sur Bionis naquit des siècles plus tard une faune et une flore organique, alors que Mekonis vit croupir des formes de vies mécaniques. Toutes ces races ne se portent pas un amour généreux, en particulier les Homz (humains) qui sont engagés dans une guerre sans issue contre les Mékons. C'est dans cette situation délicate, où les humains tentent de survivre au sein de quelques rares cités épargnées, qu'un jeune garçon ravive l'espoir. Habitant de la colonie 9 et inventeur de son état, Shulk va malgré son jeune âge devoir surmonter une tragédie prématurée : dès les premières heures de jeu sa ville est sauvagement attaquée. L'occasion idéale d'utiliser Monado, une épée ancestrale qui semble être la seule arme réellement efficace contre l'ennemi Mécanique. Mais ce pouvoir n'est pas sans danger, en effet Dunban, son ancien possesseur et accessoirement ami du héros, en a fait les frais et payé de sa santé. Bref pas de quoi se réjouir, d'autant que les Mékons ne sont pas en reste et envoient des unités de plus en plus évoluées. Shuk et son groupe vont alors entreprendre un périple insensé afin de clore ce conflit par la force. Je n'en dirais pas davantage et plante seulement les bases d'un excellent scénario, qui mettra un peu de temps à se mettre en place mais réserve des scènes et des rebondissements d’anthologies. Au passage on saluera la bonne traduction Française et le soin apporté aux dialogues, tous les éditeurs ne prennent pas cette peine...

Histoire de planter le décor d'entrée je vous fais une confidence : MMO mis à part je ne connais aucun RPG à l'univers aussi vaste que Xenoblade ! Chaque nouveau lieu émerveille par sa taille et on savoure d'avance les heures d'exploration nécessaires. Oui le terme est bien choisi car si les environnements sont démesurément grands ils bénéficient également d'un design grandiose et varié. Des lieux inspirés peuplés de races originales (les Noppons !) entretiennent une immersion permanente. La 3D reste propre, fine, et malgré un léger aliasing le rendu fait honneur à la Wii. Bon il ne faut pas se leurrer, techniquement parlant l’ensemble tient plus de la génération précédente mais la direction artistique fait vite oublier les limites de la console. Bref, un univers immense je disais, avec des villes regorgeant de PNJ et des quêtes pullulant à droite et à gauche, si bien que l'on ne sait parfois plus où donner de la tête. Ah ça on peut dire que ça nous change d'un certain Final Fantasy XIII ! D'ailleurs c'est tout le gameplay de Xenoblade qui fait preuve d'une richesse exemplaire.
Les combats s'avèrent très bien pensés et proposent un système en temps réel assez dynamique. Votre personnage dispose de 8 raccourcis de compétences qu'il faudra utiliser intelligemment. Par exemple certains coups spéciaux feront des dégâts importants si portés par l'arrière, d'autres seront efficaces face à des saloperies volantes ou feront chuter l’adversaire, etc... Il faut donc en permanence se mouvoir autour des ennemis et utiliser la bonne habilité au bon moment. Une fois lancé la technique met certain temps pour se recharger, votre survie dépendra donc de la maitrise d'enchainements efficaces même si une jauge de tension occasionnera un combo souvent salvateur. Vu la quantité de skills disponibles vous imaginez que les possibilités sont nombreuses. On regrettera toutefois de ne pouvoir switcher entre les personnages du groupe, votre leader devant être choisi auparavant dans les menus. L'IA reste cependant bien gérée et vous pouvez leur donner quelques vagues directives. Chacun possède une classe définie et une compétence unique ; si certains s’exposeront pour encaisser les coups les adeptes de la magie devront rester en retrait par exemple. Le choix de vos trois combattants importe donc énormément et il sera souvent nécessaire de le revoir pour s’adapter à un boss coriace, d'autant que les affrontements ressemblent parfois à de véritables marathons ! En effet le bestiaire n'est pas en reste et vous croiserez dès le début des monstres surpuissants qu'il sera judicieux d'éviter, leur level incitant fatalement à courir telle une pucelle.

Expérience et points de compétences viennent enrichir la gestion de vos troupes, de même qu'un réseau de sociabilité plus important qu'il n'y parait. Quoi qu'est-ce ? Les relations entre les personnages, PNJ ou non, se manifestent à travers un grand organigramme animé de smileys en tout genre. Cela influence deux points principaux : d'abord gagner en sociabilité permet d'augmenter votre « symbiose » avec le niveau concerné, afin de découvrir toujours plus de quêtes mais aussi d'avoir accès à des échanges d'objets parfois indispensables. Le deuxième intérêt du système de sociabilité concerne les relations entre vos héros : leur bonne entente sera bienvenue afin que des actions d'entraides se déclenchent en plein combat, mais aussi pour visionner les différents têtes-à-têtes éparpillés dans le monde. Pas de secret, pour augmenter vos affinités et partage de compétences il faudra combattre sans relâche et résoudre de nombreuses quêtes.
La création de gemmes permet quant à elle d'obtenir divers bonus qui se placent ensuite sur vos pièces d'équipement. Vous suivez toujours ? Je vous avais prévenu, le gameplay s’avère excessivement complet et ce n'est pas fini ! Xenoblade Chronicles propose aussi un cycle jour / nuit en temps réel, cycle qui influence le bestiaire et les quêtes. Les développeurs ont eu la bonne idée d'intégrer une horloge interne réglable à tout moment, on ne perd donc jamais de temps et le confort de jeu s'avère poussé au maximum. Si j’omets sans doute quelques détails je dois toutefois m’attarder un minimum sur la reconstruction de la Colonie 6. Assez tôt dans le jeu il vous sera possible, moyennant une collecte assidue de matériaux, de restaurer une ville. Le principe rappelle un peu celui des châteaux de Suikoden puisque votre cité dispose de différents niveaux de reconstruction et se peuplera petit à petit. Je m’arrête là car vous avez compris l’idée : Xenoblade privilégie avant tout le fond et rarement un RPG n’aura été aussi complet et addictif ! Si le système de combat prit séparément ne révolutionne rien, le gameplay dans son ensemble impressionne.

Dernière les musiques on retrouve des noms connus : Shinomura (Kingdom Hearts) et Mitsuda (Chrono Trigger) notamment. Ces maestros nous livrent des compositions magnifiques, variées et nombreuses, qui, associées à un doublage Jap parfait, occasionnent une bande son exceptionnelle transcendant l’ambiance déjà magique tu titre. Quant à la durée de vie, « Dantesque » semble le meilleur terme pour la qualifier ! Mon expérience personnelle prit fin avec plus de 100 heures au compteur, en explorant chaque recoin, et en faisant un maximum de sous-quêtes ou de têtes à têtes. Pourtant je suis encore loin de l’avoir exploité à 100% : entre les nombreux mobs surpuissants faisant passer le boss final pour un Pikatchu grippé, l’évolution complète de l’arbre relationnel, ou encore l’upgrade totale des persos, le « New Game + » devient vite obligatoire.
Pour être honnête je n’en attendais pas autant et ce Xenoblade m’a laissé bouche bée. Sans défauts alors ? Pas tout à fait. Tout d’abord le contrecoup de la liberté laissée au joueur se manifeste par un certain manque de rythme durant une bonne partie de l’aventure. Livré à nous même dans d'immenses zones, la progression prend parfois des allures de donjon-RPG pur. Les développeurs ont aussi tenu à ce que l’équipement s’affiche en temps réel sur nos persos. Initiative louable, mais trop souvent le design de ces objets s’avère douteux et lorsque que l’on visionne une longue cinématique avec un casque ou un plastron ridicule, c’est le drame... Je cherche la petite bête ? Un peu oui, il fallait bien trouver quelque chose à redire pour nuancer mon enthousiasme.
Véritable retour aux sources à l’heure où le genre perd petit à petit ses lettres de noblesses, Xenoblade Chronicles a tout du chef d’œuvre ! Un émerveillement perpétuel qui se matérialise d'abord par un univers gigantesque et somptueux. Gameplay sans faille, scénario génial, bande son divine, ambiance extraordinaire et durée de vie indécente, telle est l'assortiment de superlatifs qualifiant ce soft.
Surement l'un des meilleures RPG que j'ai fait de ma vie directement dans mon top 5 !
PS(Spoil): Et je parle même pas de shulk,le mec qui tue un robot douer d'intelligence mais ne peut pas quand il découvre qui a un humain dedans...
Sinon très bon test et très bon jeu, un de mes jeux préférer sur cette gen, même si je ne l'ai pas totalement fini. Monolith a fait un très bon boulot en tous cas.
Ce jeux est sublime, une direction au poil, un scénario qui se lance doucement et surement s'attachant avant tout sur les personnages, une OST surprenante de qualité.
Un bijou qui ne recevra pas le même succès qu'un FF13 occidentalisé...
Je lui préfère largement celle de Zelda, beaucoup plus osée ET réussie.
Et enfin, perso, Xenoblade ne m'a pas emballé plus que ça, notemment à cause de son aspect technique repoussant (aliasing de malade, mauvaise lisibilité...)
Un sans faute quasiment pour moi.
Après y'a aussi Blue Dragon, mais moins mature... Mais quelle pied d'y avoir jouer tout de même! Un vrai ptit film d'animation ce jeu !