En l'espace de trois mois, Electronic Arts est parvenu à remettre en avant trois licences qu'on ne pensait pas retrouver de si tôt : SSX, Syndicate et FIFA Street. Si le premier permet un sympathique retour pour la saga, le second est en revanche l'une des plus belles déceptions de ce premier trimestre 2012. A voir maintenant si le dernier rejeton du foot de rue méritait vraiment un nouvel épisode.
Il y a des choses parfois assez étranges, surtout venant d'un éditeur comme Electronic Arts. Si ce n'était pas forcément le succès du siècle, la série FIFA Street a toujours su attirer un certain public, constat valable pour le troisième épisode sorti sur cette génération de consoles. Et pourtant, il a fallu attendre environ quatre ans entre la sortie de ce dernier et le reboot qui nous intéresse. Car oui, on peut effectivement parler de reboot dans le sens où les développeurs ont opté pour un certain redémarrage en laissant de coté la folie qui caractérisait la série (autant dans le gameplay que dans l'esthétisme) pour revenir dans quelque chose de plus posé. De plus réaliste dira t-on même. Après tout pourquoi pas. Le coup de la « simulation mais pas trop » reste susceptible d'attirer un nouveau public, quitte à se couper de l'ancien s'il existe encore.
Le réalisme donc, on le trouve déjà dans la partie visuel. Fini l'aspect cartoonesque des joueurs, place à du... classique en fait, mais du classique de qualité, le jeu reprenant évidemment tout ce qui a fait le succès de FIFA 12, que ce soit la modélisation des personnages, l'animation travaillées et le moteur physique. On retrouve même les bugs, à commencer par des accrochages étranges entre joueurs ou des célébrations qui ont parfois un peu de mal à se déclencher. Les terrains ont le mérite d'être également très travaillés avec des ambiances bien différentes, où l'on pourra passer du coin de rue délabré au grand gymnase avec un public assez conséquent. Absence de commentateurs oblige, il faudra se contenter de quelques cris de supporters qui mettent assez bien dans l'ambiance, même si comme d'habitude le tout se répète un peu à la longue. Point noir en revanche concernant la bande-son incroyablement médiocre. Certes, ça reste une question de goût mais dans le genre « street », EA nous avait offert bien mieux durant la période Need for Speed Underground.
Coté gameplay, là encore, on oublie les exubérances des précédents épisodes pour adopter un style proche de la réalité, hormis une balle qui aime bien flotter un peu. Le système de défense s'avérant proche de FIFA 12, la moindre erreur peut se payer très cher, surtout vu les possibilités de l'attaquant pour passer les barrières vers les cages. Deux systèmes de tricks s'offrent donc à nous. Le premier demandera uniquement quelques manipulations du stick droit, pour produire des enchaînements proches de l'épisode précité, tandis qu'une simple pression sur une des gâchettes gauches permet de jouer du grand spectacle et de laisser le défenseur sur le carreau si ce dernier ne réagit pas à temps. On a bien entendu droit à quelques jongles, tandis que le reste des boutons est attribués aux fonctions classiques : courir, passe, passe en profondeur, passe lobé et tir. Notons que maintenir la touche LB/L1 pendant une passe ou un tir rajoute du style à l'effet, très utile pour épater les foules avec une bonne reprise de volet voir une bicyclette ultra classieuse si la balle file ensuite droit dans les cages.
Problème de taille, le plaisir procuré est en fait en dents de scie. Au départ, on s'ennuie un peu car on n'arrive à rien, le timing étant d'une certaine importance et un joueur de niveau 1 ne possède pas vraiment de quoi s'amuser. Vient ensuite les moments d'exaltation quand on commence réellement à maîtriser le système, jusqu'à se prendre à sourire tout seul face à une superbe action. Puis, et c'est là tout le problème, revient l'ennui. L'ennui, car le tout s'avère finalement très répétitif. La difficulté nous offrant soit une IA sous forme de mur en béton (surtout le gardien), soit une passoire, les matchs s'enchaînent rapidement (3 minutes par mi-temps en moyenne) mais on tourne rapidement en rond, jusqu'à être démotivé en étant même pas à la moitié du mode carrière. Ce dernier essaye pourtant d'être relativement complet : création d'une équipe (nom, logo...), recrutement ou création des membres, gain d'expérience et de niveaux...
Qui plus est, on trouve plusieurs types de match, avec tout d'abord les classiques où le vainqueur est celui ayant mis le plus de but, mais aussi les freestyle (consistant à enchaîner les tricks pour faire monter une jauge qui sera comptabilisé dès que vous aurez marqué), les éliminations (deux équipes s'affrontent, chaque joueur marquant un but quitte le terrain et l'équipe vainqueur est celle n'ayant plus de joueurs sur le terrain) ou encore, l'un des meilleurs, celui qui comptabilise but et élimination. Là, il suffit simplement de tenter d'éliminer les opposants en leur balançant de beaux tricks, de manière à gagner des points qui ne seront comptabilisés là encore que si vous marquez ensuite. Si l'adversaire marque en revanche, les bonus reviennent à zéro et rebelote. De quoi faire en somme, mais on le redit, le concept s'essouffle très rapidement et à moins de jouer à petites doses, c'est presque sans plaisir (ou juste pour les succès/trophées assez faciles) que vous finirez la carrière.
On terminera sur le multijoueurs qui proposera bien entendu l'ensemble des choses cités à l'instant, le tout jusqu'à huit joueurs en ligne, et quatre en local. Signalons deux choses d'importance : inutile d'espérer pratiquer le Season Street en ligne si vous n'avez pas au préalable augmenter comme il faut les joueurs de votre équipe, tant le niveau est relevé, et (FIFA oblige), c'est toujours un parcours du combattant pour espérer terminer un match tant la communauté a une fâcheuse tendance à se déconnecter après que vous ayez pris une certaine avance. La routine.
Conclusion : Retour plus ou moins réussi pour ce FIFA Street. Si on ne reprochera pas vraiment l'approche réaliste, tout étant une question de goût (et il faut dire que ça fonctionne plutôt bien), on se demande encore si le genre en lui-même mérite vraiment d'être vendu comme un jeu seul, tant le concept arrive à chaque fois à bout de souffle au bout de quelques heures. A moins d'être un gros férus de tricks et de parties rapide, il est difficile que vous accrochiez soudainement au système si vous aviez détesté les anciens opus.
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