Difficile de passer à coté de Namco Bandai lorsqu'on parle d'adaptations de mangas sur nos consoles. L'éditeur assure une partie de ses revenus chaque année avec des suites à foison et alors que One Piece permet à lui seul d'amoindrir la chute de popularité de Dragon Ball Z et Naruto, on accueille une licence bien moins mise en avant, presque discrète, et pour cause : il s'agit d'une des rares séries à n'avoir engendrée que des mauvais jeux, de la Nes à la PS2. La première adaptation HD brillera t-elle comme les fans le souhaitent enfin ? Non.

Déjà, le premier problème, c'est qu'on sent un peu trop l'envie du coté de l'éditeur de redémarrer les choses avec Saint Seiya. Et généralement, ce genre de détail mène à un défaut presque lassant : le manque flagrant de contenu. La licence n'est peut-être pas aussi vaste que One Piece mais il y avait tout de même matière à faire un peu mieux que la simple épopée des douze maisons du zodiaque, vu mille fois à travers les nombreuses adaptations. Preuve en est du paquet de DLC d'ores et déjà en ligne et de l'annonce récente d'un nouvel épisode. Pour corriger le tir et assurer un minimum de durée de vie, les développeurs ont opté pour trois options : les guests sans rapport (quelques ennemis connus de la saga mais pourtant absent de cet arc), des phases de beat'em all entre les passages principaux et, enfin, une montée en puissance bien lente. Explications.



Les phases beat'em all de masse donc, s'apparentent sans surprise à du Dynasty Warriors et consort, ce qui n'étonnera personne vu que le genre est un peu devenu le fer de lance de l'éditeur en ce qui concerne les adaptations d'animes. Pas de secret donc, on passe son temps à déboîter des centaines d'ennemis tous plus faibles les uns que les autres, en enchaînant le peu de combo des différents combattants. Car c'est un peu le problème de la licence : contrairement à bien des shonens, Saint Seiya tourne généralement autour d'une attaque unique pour chacun de ses héros, ici contourné par plusieurs degré de puissance pour éviter le coté répétitif qui débarquera tout de même assez rapidement. Quelques bonus, quelques ennemis un peu plus retorses de temps à autre, voilà comment résumer ces phases bouche-trou permettant au jeu de ne pas être terminé en trente minutes.

Le principal intérêt, celui qui fera en somme craquer le fan, reste sans conteste les combats contre les boss. Là, on rentre davantage dans la stratégie que dans le bourrinage, avec l'utilisation de nouvelles capacités comme le sixième sens qui permet de ralentir le temps et d'esquiver certaines attaques susceptibles de vous faire bien mal. De plus, ces joutes sont ponctuées par quelques cinématiques permettant de rehausser la mise en scène et l'impression de revivre un peu les meilleurs moments de l'époque Club Dorothée. Le titre étant facilement torché en l'espace de quelques heures, on trouvera heureusement de quoi « s'amuser » un peu plus longtemps en pratiquant déjà quelques défis secondaires pour chacun des personnages, afin de débloquer toutes leurs compétences (ce qui prendra un très long moment), ainsi que des missions bonus dont certaines sont jouables en coopération, uniquement en local et de bien mauvaise façon : les deux joueurs évoluent sur le même écran (pas de splitté donc). Dans les deux cas, on appréciera la possibilité d'incarner de nouveaux personnes par rapport au mode histoire.

Conclusion : Pas très beau et tournant rapidement en rond coté gameplay malgré une certaine nervosité dans l'action, ce nouveau Saint Seiya a tout de l'adaptation moyenne, comme il en existe beaucoup ces dernières années dès qu'on parle de principe à la Musô. Reste une durée de vie assez conséquente pour celui qui souhaiterait retourner le jeu dans tous les sens, ainsi que des joutes de qualité face au boss et un fan-service poussé. La note se destine donc aux amateurs de la licence, les autres pouvant sans problème enlever deux bons points.