Les femmes sont au pouvoir ! Alors que Mario continue de s'atteler à tout un tas d'activités telles que le tennis, le football ou encore le karting, Nintendo a décidé de ressusciter le personnage de la Princesse Peach dans le rôle d'héroïne, dans un jeu de plates-formes on ne peut plus classique. Du moins en apparence
Et si on inversait les rôles pour une fois ? Mario et Luigi se font capturer, et le joueur incarne la Princesse Peach, qui se voit attribuer une lourde responsabilité. Difficile à supporter pour une femme, comprenez-le bien : la vie de nos deux héros est entre ses mains ! Notre chère princesse, vêtue comme à l'accoutumée de sa superbe robe rose, et équipée de son ombrelle jaune et bleue peu ordinaire, est alors prête pour partir à la rescousse des Mario Bros. Vous l'aurez compris,
Nintendo n'est pas allé chercher l'histoire de
Super Princess Peach bien loin, et on pourrait aisément croire que le géant de Kyoto tente de se recycler comme il le peut avec son univers. Mais une fois passée la niaiserie du scénario, il faut avouer que le jeu surprend. Encore une fois, la DS voit naître un titre tout à fait original, malgré son apparente simplicité.
Du neuf avec du vieux
Fermez les yeux. Ne pensez plus à rien. Souvenez-vous, il y a presque 15 ans, sur votre Super
Nintendo.
Super Mario World. Non, bien avant cela. A la fin des années 1980, sur NES.
Super Mario Bros. Oui, vous y êtes, vous pouvez rouvrir les yeux. Menu titre, nouvelle partie. Niveau 1-1. Je saute avec le bouton A sur la tête des Goombas, je détruis les blocs de pierre en sautant et je rentre dans les tuyaux qui relient les niveaux entre eux et m'offrent l'accès à des passages secrets. 7 mondes, composés chacun de 5 niveaux puis d'un boss. Jusque-là, c'est assez similaire à
Super Mario Bros, mais cette comparaison, si elle est valable sur le fond, l'est nettement moins sur la forme. Retour en 2006 : notre chère princesse possède bel et bien des avantages propres au XXIe siècle, auxquels le vieux plombier n'avait guère accès en son temps. Il y a tout d'abord Kassa, l'ombrelle, qui permet à Peach de faire des tas de choses comme frapper, soulever et lancer les ennemis ou des objets, manger les ennemis pour récupérer de la stamina (explication plus bas), ou encore flotter sur l'eau, ralentir une chute, lancer des boules d'énergie après concentration, et quelques autres pouvoirs spéciaux que Peach pourra acheter au magasin, grâce à l'argent amassé lors des niveaux, sous forme de pièces. Ca, c'est pour le compagnon de la Princesse, Kassa l'ombrelle à tout faire.
Mais à côté de cela, il y a aussi le stylet, et son utilisation dans
Super Princess Peach est très originale : sur l'écran du bas, vous verrez quatre cœurs, correspondant à quatre différentes humeurs auxquelles la princesse pourra avoir recours pour se sortir de certaines situations. Par exemple, cliquez sur la tristesse, et Peach se mettra à pleurer en sanglots, et pourra ainsi faire pousser des haricots magiques, éteindre des feux, disparaître des murs de sable et plein d'autres choses. Utilisez au contraire la joie et votre barre de vie remontera tant que vous aurez de la stamina. L'humeur du rire créera un tourbillon autour de Peach et servira ainsi à dissiper le brouillard meurtrier dans le désert, à faire tourner des moulins, ou tout simplement à s'envoler dans les airs, pour atteindre des plates-formes inaccessibles par un simple saut. Enfin, la colère fera apparaître une grande flamme autour de la princesse, qui pourra alors se défendre face aux ennemis, brûler des ponts en bois, activer des interrupteurs rouges, raviver des lanternes éteintes, etc. La stamina sert donc à utiliser ces 4 pouvoirs, et elle est représentée sous la forme d'une barre jaune. Mangez des ennemis ou trouvez des diamants bleus pour la faire remonter.
Y a-t-il une princesse pour sauver le royaume ?
Vous l'aurez compris,
Super Princess Peach n'est pas qu'un simple Super Mario Bros à la sauce féminine. C'est un jeu à part entière, avec sa personnalité, qui tire pleinement parti des possibilités de la console à double écran. L'autre fonctionnalité du stylet, outre la possibilité de naviguer dans les menus grâce à lui, ce sont les mini-jeux incorporés dans la cartouche. Avant chaque boss de fin de monde, vous devrez réussir un petit jeu où la princesse devra généralement éviter des obstacles dans son ascension ou sa descente vers le boss. D'autres mini-jeux seront accessibles une fois débloqués dans l'aventure principale, et l'un d'entre eux (au nombre de 3) vous demandera de souffler dans votre DS pour faire sauter Toad au-dessus des ennemis et obstacles à travers des petits niveaux. Vraiment excellent. Si la quête principale se limite à terminer les niveaux jusqu'à passer dans l'anneau de fin de niveau (similaire à la roulette de fin de niveau dans Super Mario Bros 3, où l'on obtenait une étoile, une fleur, ou un champignon, etc. Sauf qu'ici, on obtient juste plus ou moins de pièces selon qu'il s'agisse d'une étoile, d'une fleur, ou d'autre chose), les niveaux regorgent de secrets en tous genres, dont l'objectif secondaire le plus important : secourir tous les Toad. Ils sont au nombre de trois dans chaque niveau, enfermés dans leur cube orné d'un point d'exclamation. Chaque monde en dénombre 16, et même s'il n'est pas obligatoire de tous les sauver, c'est fortement conseillé… je ne vous dirai pas pourquoi. La plupart sont relativement faciles à dénicher, et il faudra souvent avoir recours à l'un de vos pouvoirs pour parvenir à les libérer.
Les niveaux contiennent aussi des morceaux de puzzles, qui, une fois collectés dans leur intégralité, permettront de s'amuser avec les mini-jeux Puzzles en contre-la-montre dans le menu principal de votre partie. Certaines pièces de puzzles sont uniquement à vendre au magasin, tandis que d'autres sont à trouver dans les niveaux. Le menu comporte aussi une liste des ennemis du jeu (au nombre de 89 avec les boss), ainsi que la salle de musique, dans laquelle il est possible de réécouter toutes les musiques du jeu, après les avoir trouvées ou achetées, comme pour les puzzles. Enfin, il est possible de revoir les rêves de Kassa (Kassa fera des rêves mystérieux à la fin de chaque monde).
Nintendo nous offre avec
Super Princess Peach un retour aux sources qui fait le plus grand bien, et graphiquement, c'est une superbe 2D à laquelle nous avons droit. Rien d'extraordinaire, mais de la 2D soignée et colorée bien comme il faut. Musicalement, c'est aussi superbe : les petites mélodies enfantines restent dans la tête et collent parfaitement à l'ambiance du jeu. Enfin, il est possible de créer trois parties sur la cartouche. Il est aussi bon de savoir que Peach n'a pas de vies. Elle possède uniquement une barre de cœurs, qui pourra d'ailleurs augmenter grâce à des objets du magasin –idem pour la barre de stamina, et pour l'acquisition de nouvelles techniques utilisables avec Kassa-, mais n'a pas un nombre de vies limité, et l'on pourra donc recommencer les niveaux à loisir en cas de mort. Le jeu est cependant doté d'une durée de vie assez courte (une quarantaine de niveaux, et les boss, soit une ou deux après-midi grand maximum) et d'une facilité déconcertante. A réserver aux plus jeunes, et aux filles, qui trouveront peut-être en la princesse Peach une nouvelle idole. Cela dit, tous les joueurs adoreront, c'est une certitude. Difficile de ne pas accrocher à un jeu si pur et rafraîchissant, à l'heure des
Need for Speed Most Wanted et autres
Call of Duty 2.