Le célèbre acteur-cascadeur d’Hong-Kong, représentant grand public des films de Kung-Fu, a fêté cette année son cinquantième printemps, mais ne s'en laisse pas compter pour autant. Ce n'est pas la première fois que papy Chan apparaît sur nos consoles puisque ce Jackie Chan Adventures succède à un épisode sur NES, un autre sur PSone et enfin un dernier sur Game Boy Advance. Tiré de la série animée que diffuse actuellement France 3, Sony a confié le développement de ce petit jeu d'aventure aux Anglais d’Atomic Planet, jeune équipe généralement pas génitrice de gros hits. Jackie s'élançait donc déjà d'un faux pas, pour retomber... le séant entre deux chaises.
Jackie Chan Adventures joue donc, comme son titre semble l'indiquer, la carte du jeu d'aventure à la troisième personne. L'avatar virtuel de Chan (qui ressemble par ailleurs à tout le monde sauf à son modèle réel) s'adonne tranquillement aux joies de son Kung-Fu natal lorsqu'il est interpellé par son très crispant oncle pour aller jouer les archéologues dans un temple au Mexique. Au cœur d'une histoire simplette à base de démons et d'artéfacts, le 'jeune' Chan se retrouve embrigadé dans la Section 13, un organisme menant des missions secrètes aux quatre coins du globe. Effectuer ses premiers pas suffit à faire jaillir deux grosses limites du soft. Primo, nous évoluons dans un environnement 'cel shadé' assez mal fagoté, trop plat et trop criard. Secondo, il apparaît sinistre de diriger un personnage, au potentiel de sympathie somme toute élevé, réputé pour ses acrobaties, qui ne sache se distinguer que par deux poussifs enchaînements poings-pieds ne permettant quasiment aucune combinaison. Et pas le moindre coup de pied sauté ! Ceci dit, si les déplacements du personnage sont un peu patauds, ils n'ont rien de très désagréables sur la durée. A fortiori,
Atomic Planet a mit de côté l'idée d'exploiter les capacités combatives du facétieux acteur, pour se concentrer sur un
gameplay (un peu) évolutif basé sur l'acquisition de 12 talismans, représentants chacun un animal du zodiaque chinois. Ils permettront en vrac d'augmenter sa vitesse, sa puissance, de sauter plus haut, de se dédoubler, de se transformer en animal etc... Ces pouvoirs nécessitent du Chi, une énergie très facilement renouvelable puisque vous en dénicherez ça et là en démolissant quelques caisses et autres jarres. Classique, en somme.
'Atteeends ! Je n'ai pas fini'
Outre sa relative laideur (surtout due à l'hideuse modélisation des personnages),
Jackie Chan Adventures se caractérise par une facilité arrogante. Le jeu est particulièrement linéaire et s'arrange souvent pour que le joueur n'ait le choix que pour emprunter une seule direction (difficile d'errer sans but dans de telles conditions). Pour bien faire comprendre à quel point cette production est visiblement destinée aux débutants ou aux tout jeunes joueurs, dites-vous qu'aucun plan n'a été jugé nécessaire, chose de plus en plus rare dans les productions d'aventures en 3D, où il est si aisé de se perdre à l'ordinaire. Disposant de mécanismes de progressions archi-éculés, même les affrontements avec les ennemis (si peu variés que cela en est assez risible) ne poseront aucun problèmes à votre petite sœur. A la rigueur, seuls les boss nécessitent de trouver une technique particulière pour en venir à bout, mais le système de sauvegarde automatique permettant de reprendre là où l'on a perdu achève de faciliter la tache. Le tout dans une ambiance bon enfant, colorée, mais très mal rythmée, la faute à des textes superficiels et redondants, et à un doublage français qui frise bien souvent le ridicule. Non vraiment, à moins de découvrir les jeux vidéo ou d'avoir une dizaine d'année, difficile de se laisser séduire par ce
Jackie Chan Adventures qui, même s'il a le mérite de nous faire voir du pays (Mexique, Japon ou encore Espagne, en passant par la Lune) et de proposer quelques mini-jeux de type 'rythme' de temps à autre (compatibles EyeToy pour l'anecdote) peine à justifier sa présence sur nos étagères. Un bon point cependant pour finir, la bande-son laisse généralement une bonne impression, travaillée et réfléchie, elle s'impose tout en douceur et en harmonie au fil des gentillettes tribulations de Jackie.