Trois ans après la sortie de la console, les possesseurs de Xbox n’auront enfin plus à rougir face à la PS2 et Gran Turismo 4. Après moult reports, Forza Motorsport nous ouvre enfin les portes de la simulation automobile sur Xbox. Verdict.
Si jusqu’alors, les férus d’automobiles n’ont pu ronger leur frein sur des titres comme
Project Gotham Racing 2 ou encore
Rallisport Challenge 2, tout deux excellents dans le genre, mais résolument tournés vers l’arcade, il manquait à la console de
Microsoft une simulation automobile digne de ce nom. Ainsi, les développeurs de
Microsoft Games annoncèrent en grande pompe le développement de la simulation ultime sur Xbox. Avec plus de 230 véhicules (dont Porsche et Ferrari), des dégâts gérés en temps réel, un mode carrière complet, un mode Live juste addictif, des possibilités de tuning énormes et une technique digne de la Xbox,
Forza Motorsport a tout pour exploser la concurrence et ravir la pole position. Qu’en est-il réellement ?
Attention les enfants, papa double
Fier de ses 230 véhicules répartis dans une cinquantaine de concessionnaires différents,
Forza Motorsport annonce rapidement la couleur en proposant un mode carrière des plus complets. Avant tout, il vous faudra choisir votre région (Amérique, Europe ou Asie), ce qui définira les voitures qui vous seront proposées au départ. En outre, cela affectera également le prix des voitures étrangères, en effet, si vous choisissez l’Europe, à vous les BMW, les Mercedes et les Ferrari à prix normal, mais les Skyline et autres Ford Mustang vous coûteront résolument plus cher. De même, lorsque vous avancerez dans le mode carrière, vous gagnerez des crédits. Ces crédits vous serviront à acheter des voitures ou des modifications, mais ces mêmes crédits vous feront également évoluer dans la partie. Vous passerez donc de niveau en niveau, ce qui aura pour effet de débloquer tantôt des courses, tantôt des véhicules ou encore d’établir un partenariat avec une marque d’équipements qui vous fera quelques petites ristournes bienvenues au garage. Rapidement, vous ferez évoluer votre petite voiture de série en lui octroyant de nouveaux échappements, une modification moteur, un allègement du poids ou encore des jupes latérales du plus bel effet. 150 marques d’accessoires officiels vous sont proposées pour bichonner votre bébé comme il se doit. Attention cependant, car chaque véhicule est affilié à une catégorie, et le modifier outrageusement vous fera parfois changer de catégorie et vous ne pourrez donc pas concourir aux compétitions demandant un niveau inférieur. A vous donc de doser judicieusement les améliorations pour rester dans la catégorie voulue. Les plus créatifs pourront également apposer divers calques et logos, redimensionnables et paramétrables à volonté pour faire de leur joujou un bijou extra. Outre les performances techniques, les améliorations apportées auront également pour effet d’augmenter la rareté de votre bolide et par conséquent d’en augmenter le prix à la revente. Deux choix s’offrent alors à vous, revendre votre véhicule à un concessionnaire pour une somme assez modique il faut l’admettre, ou bien faire profiter de votre création au monde entier en adjugeant votre véhicule au plus offrant sur
Xbox Live.
A noter que les véhicules possèdent également une fiche technique, avec le nombre de kilomètres parcourus, le coût des réparations éventuelles ou encore le nombre de personnes ayant piloté la bête. En effet,
Forza Motorsport inclut une gestion des dégâts assez poussée puisqu’en plus des déformations visibles sur la carrosserie, le moteur, les suspensions, les pneus ou même la direction pourront vous causer quelques soucis lors des plus longues courses. Les arrêts au stand sont évidemment là pour réparer une petite erreur de votre part, remettre du carburant et changer les gommes, mais il conviendra de conduire avec précision sous peine de voir sa direction modifiée et par conséquent, d’assister impuissant à l’échappée de vos adversaires. Des adversaires qui, pour une fois, disposent d’une véritable intelligence artificielle, et vous mettront sans cesse la pression, tout comme ils pourront commettre des erreurs si tant est que vous vous montriez dans leurs rétros. Sans compter que les dégâts accumulés en fin de course vous coûteront des crédits à la réparation, qui seront immédiatement soustraits des crédits gagnés en fin de course. Pas de panique néanmoins, Forza Motorpsort inclut toute une panoplie d’aides à la conduite comme l’ABS, la boîte auto, l’ESP ou encore la trajectoire suggérée pour vous aider à vous familiariser avec la conduite très pointue qui est ici proposée. Le jeu vous propose également d’entraîner une intelligence artificielle nommée Drivatar, qui adoptera votre propre style de conduite, et que vous pourrez faire concourir à votre place dans les courses d’endurance par exemple, pour quelques malheureux crédits. Un mode arcade est évidemment de la partie, celui-ci ravira les plus impatients, car vous pourrez choisir parmi un bel éventail de bolides de la catégorie D et ses voitures de série, à la catégorie R et ses prototypes et autres GTS, en passant par les catégories C, B, A et S qui renferment tout de même de modestes Subaru, Ferrari, Porsche et autres Nissan. Le mode arcade vous permettra de débloquer au fur et à mesure de vos succès, de nouvelles voitures à piloter. Mais la grande force de ce
Forza Motorsport réside indéniablement dans son mode multijoueur sur
Xbox Live, pouvant accueillir jusqu’à 8 pilotes pour des parties juste mémorables.
Un mode Live juste indispensable
Chaque joueur de
Forza Motorsport se doit de posséder le
Xbox Live s’il veut profiter au maximum des nombreuses possibilités offertes par le titre. Outre un classement recensant les temps du monde entier sur les différents parcours, il sera possible, comme évoqué plus haut, d’acheter et de vendre des voitures sur
Xbox Live. Il est également possible de créer un club automobile pouvant accueillir jusqu’à 8 membres, le jeu effectuant alors un classement du club en fonction des statistiques de chaque membre. Mais évidemment, il est possible d’organiser des courses fantastiques sur
Xbox Live. A vous de paramétrer la distance de course, la restriction de catégorie, la piste, la gestion des dégâts, les collisions, l’usure des pneus et la consommation d’essence, etc. Les courses s’enchaînent sans discontinu et c’est un réel plaisir que de s’adonner à des luttes endiablées, mais toujours amicales, sur des circuits sublimes comme le Sunset Infield, Road America ou encore Silverstone. Le mieux étant tout de même de se trouver un groupe de joueurs loyaux, car il arrive parfois de tomber sur des pilotes adeptes de la Foire du Trone, fans d’auto tamponneuse, mais cela reste malgré tout relativement rare. Comble du comble, il est également possible de poursuivre sa carrière en ligne et ainsi de générer quelques précieux crédits, tout en s’amusant avec ses amis. Les crédits sont alors distribués en fonction du nombre de tours et du nombre de participants. Pour gagner davantage de crédits, je ne saurais que trop vous recommander de désactiver quelques aides au pilotage une fois le jeu bien en mains. Il est également possible de faire se rencontrer les différents Drivatars crées dans des courses où vous ne serez évidemment que spectateur, rien de tel pour flatter l’ego du Drivatar vainqueur.
Techniquement, le soft ne déçoit pas et propose des environnements de toute beauté et une modélisation des voitures très poussée. On ne dénote absolument aucune forme de
clipping ou autre
aliasing offensant pour la rétine, ni même un quelconque ralentissement, contrairement aux différentes démos que l’éditeur avait proposées jusqu’alors. Les traces de pneus restent présentes sur la piste lors des freinages trop appuyés tout comme la peinture des véhicules reste visible sur les murs frôlés d’un peu trop près. L’interface générale est agréable même si les temps de chargement sont un peu trop présents. La musique quant à elle est composée de reprises rock du plus bel effet, qui rappellera de bons souvenirs à certains, mais vous pourrez également opter pour votre propre bande-son. Mais sous toutes ses qualités,
Forza Motorsport cache également quelques malheureux défauts qui feront grincer des dents les plus puristes de la course automobile.
Le moteur a des ratés ?
Ainsi, il est avant tout fort déplorable de constater que la météo ne change absolument jamais en course et que chaque circuit propose irrémédiablement sa condition climatique. Il fait toujours beau dans Forza Motorport et les Michael Schumacher en herbe seront très déçus de constater qu’ils ne pourront pas faire preuve de leur talent sur piste humide, car chaque course se déroule sur sol sec. De même, si le jeu propose une bonne gestion des dégâts, il est toutefois dommage de constater qu’un accident frontal à plus de 300 Km/H n’endommagera que partiellement votre véhicule, et vous pourrez allègrement repartir, certes avec une direction voilée ou encore un léger souci moteur, mais ne serez quasiment jamais contraints à l’abandon. La gestion d’usure des pneus et de consommation de carburant semble elle aussi avoir été un peu bâclée. En effet, on constate avec stupéfaction qu’il est parfaitement possible de tourner aussi vite avec le réservoir plein que vide, l’usure des pneus est quant à elle un peu mieux gérée même s’il est fort dommage de ne pas pouvoir crever un pneu en course, ce qui ajoute un sentiment de réalisme indéniable. Les traces de pneus sont quant à elles un chouia exagérées, il est en effet possible de laisser des traces de pneus en ne roulant qu’à 30 Km/H. Étrange. On notera également l’absence totale de qualifications, celles-ci étant simulées de manière assez aléatoire, de même que le tour de formation est totalement absent et Dieu sait si celui-ci n’aurait pas été de trop pour chauffer les gommes, le premier tour étant plus que délicat en pneus froids. Si techniquement, le titre est irréprochable, il est dommage que les ralentis des courses n’aient pas bénéficié des mêmes attentions que ceux de
Gran Turismo 4 pour ne citer que lui. Les angles sont relativement mal choisis et la caméra est bien trop dynamique alors que des plans fixes eurent été bien plus judicieux pour mieux apprécier la trajectoire des bolides. La caméra change sans cesse, et l’on apprécie que moyennement le spectacle offert. En ce qui concerne le mode Live, on regrettera que les développeurs n’aient pas jugé bon d’afficher un petit tableau recensant ne serait-ce que les trois leaders de la course. En effet, les pilotes en milieu ou en bas de tableau n’ont absolument aucun moyen de connaître les positions de tête. Cela se ressent d’autant plus dans les courses d’endurance durant lesquelles il faudra passer plusieurs fois par les stands et l’on se retrouve parfois sur la piste, sans avoir la moindre idée de l’identité du pilote qui nous précède et qui nous suit. Les écarts donnés à chaque intermédiaire sont certes présents, mais dans la mesure où l’on ne sait pas qui est devant et qui est derrière, ceux-ci ne présentent pas forcément beaucoup d’intérêt. Pour en finir sur ces petites absences, il aurait également été agréable qu’une indication nous informe du meilleur tour en course, comme c’est le cas dans des jeux relativement anciens comme
Grand Prix 4 sur PC ou même l’antique
Formula One 97 sur PlayStation, qui gèrent également parfaitement le poids du véhicule en rapport avec l’essence embarquée ou encore l’usure des pneus.