Figurant dans la fameuse série Time Crisis de Namco (premier épisode adapté en 1998 sur PlayStation !) en tant que spin-off, Crisis Zone se justifie péniblement par quelques variantes, pas franchement révolutionnaires pour le genre, mais la qualité semble bel et bien là ! Equipé d'un accessoire adéquat, dissection du dernier jeu de tir de Namco sur PlayStation 2.
En arcade,
Crisis Zone surprenait déjà à cause de son unique pétoire mise à disposition du joueur, une mitraillette pour le coup. Qu'on se le dise, le dernier défouloir
made in Namco se fiche bien des couples flingueurs et valorise le mythe du tireur solitaire. Ne pas proposer un mode deux joueurs de nos jours dans un tel jeu semble difficilement justifiable, mais passons. Dans
Crisis Zone dire que l'histoire tient sur une feuille de papier est un euphémisme, en fait
Namco nous gratifie d'une telle inconsistance scénaristique que le concept de vacuité prend ici tout son sens. Couplé aux formidables performances vocales habituelles de nos amis les doubleurs français, l'enrobage est d'un
kitch émouvant à voir en 2004. Mais comme d'habitude, le joueur ainsi que son avatar vidéoludique (un agent spécial gominé et lustré dans le sens du poil) s'en foutent; il y a un complexe (à Londres), il y a des méchants dedans (de toutes les couleurs), on tire dessus et tout le monde est content. Ou presque. Les premiers pas dans le mode histoire laissent vraiment une bonne impression. D'une réalisation technique plus que satisfaisante,
Crisis Zone se caractérise en premier lieu par des décors absoluments destructibles ! L'intéraction est vraiment poussée, les bibelots éclatent, les moniteurs explosent, les carreaux se brisent, les cartons se fracassent, les murs tombent comme en 89 à Berlin. Du grand art !
Fast-Food
Crisis Zone hérite du
gameplay de ses aînés, le tireur est ainsi par défaut planqué (souvent derrière un bouclier ici) et il faut maintenir un bouton du
gun pour se mettre en position de carnage avancé. L'autre bouton que l'on maintient souvent, c'est celui de la gachette de tir, et ce n'est rien de le dire, puisque avec ses 40 balles par chargeur, votre fidèle sulfateuse peut cracher sa foudre de façon continue pendant deux bonnes secondes. Et deux secondes de tir continu, croyez bien que c'est long ! Le bourrinage est donc de mise dans cet épisode, heureusement la resistance des ennemis a été étudiée en conséquence, certains vous demanderont même de vider plusieurs chargeurs avant de s'écrouler. Rapidement si possible, puisque la série joue beaucoup sur la limite de temps. Se cacher derrière son bouclier mettant à l'abri de toutes les attaques, il serait trop facile d'attendre calmement que le feu d'en face se radoucisse avant d'attaquer timidement et de répéter la même opération. Non, le temps est serré, il faut maintenir un rythme de tir correct pour ne pas se faire sanctionner d'un crédit. D'autant que ceux-ci sont rares par défaut, au nombre de 4, et le même nombre de vies. Le jeu ne faisant pas dans la dentelle (particulièrement le second scénario du mode histoire) il sera bon de le finir plusieurs fois afin de se voir accorder des chances supplémentaires (jusqu'à 9). Venons-en à la minute qui fache. Grosso modo, il faudra compter une bonne vingtaine de minutes pour finir le premier scénario, et pas plus pour le second. Miam, à 80 euros le pack
Crisis Zone + Guncon 2, ça fait cher le défouloir. Bien entendu
Crisis Zone hérite de quelques missions bonus à l'occasion de son adaptation console, comme la version spéciale du mode histoire (qui permet, Dieu merci, de jouer avec d'autres armes que la mitrailleuse ! Le décor se délabrera d'ailleurs différement selon l'arme équipé), ou les classiques défis
Hi-Score et
Time Limit, et enfin le mode Crisis Mission. Ce dernier est peut-être celui qui vous occupera le plus longtemps puisqu'il s'agit d'une succession de nombreux petits défis carréments corsés et plutôt variés. Ceux-ci vont de : jouer sans utiliser le bouclier, ne pas toucher un équipier, ne pas abimez le décor, et le tout avec un seul tout petit point de vie ! Pour tireurs confirmés !
Bref, oui
Crisis Zone est jouissif,
Crisis Zone est beau,
Crisis Zone est amusant aussi. Sa faible durée de vie ne surprendra personne, tel est le lot de la majorité des jeux du genre. Reste alors l'éternel problème du décalage entre le prix demandé en magasin et le temps que l'on passera dessus. Et comme même les riches ont le droit de ne pas dépenser une grosse somme pour passer deux ou trois après-midi sur un titre, voilà tout le monde mit au parfum. Vraiment dommage, car dans l'absolu,
Crisis Zone, comme ses compères d'ailleurs, est vraiment fun à jouer. A quand une compilation ultime de tout les épisodes de la série, pour que la chandelle en vaille enfin le prix ?