Après plusieurs années passées dans les méandres de Liberty City (la ville de GTA III), Carl Johnson décide de retourner au bercail en apprenant la mort de sa mère dans des circonstances plutôt troubles. Cueilli comme une fleur dès sa sortie de l'aéroport par les forces de police corrompues de sa charmante ville natale, CJ (prononcez 'cidjay') se retrouve lâché en plein territoire d'un gang rival. Il ne lui reste alors plus qu'à enfourcher le premier vélo venu pour rejoindre la demeure de son enfance et renouer le contact avec sa famille, assez peu disposée à lui pardonner ses trop longues années d'absence. Qu'importe, à force de volonté, d'abnégation, et de maximum respect, le jeune Carl va devoir montrer ce qu'il a dans le ventre pour redonner vie au gang de Grove Street. Un seul objectif : redorer un blason depuis trop longtemps terni. Il y a comme qui dirait une sorte de pain sur la planche, et c'est naturellement à toi, oui toi le joueur là, en train de lire, que revient cette lourde tâche. What the fuck do u think u're doin' men ?
Bon, mettons tout de suite les choses au clair. Ce
GTA reste du
GTA. Ca a l'air un peu bateau dit comme ça, mais cette habile construction de test va me permettre de clouer le bec d'entrée aux râleurs de tout poil qui vont (certes vainement, parce que bon, j'écris un peu ce que je veux) tenter de m'interrompre toutes les 5 minutes avec des remarques désobligeantes. Donc oui, le jeu n'est pas très beau, il rappelle fortement
Vice City, oui, les animations des personnages secondaires font pitié (et parfois certaines du personnage principal aussi), oui, le clipping qui fait disparaître la super caisse que vous prenez en chasse après un demi-tour hasardeux est toujours présent, oui, les voitures et les groupes de passants apparaissent toujours par paquet, même dans les endroits les plus incongrus, oui, les flics spawnent toujours aux plus mauvais moments, oui, la caméra se place parfois de manière stupide dans le dos du perso en bouchant complètement votre angle de vision, oui, on a souvent l'impression que les décors sont vides et que le jeu est moins vivant que ses aînés au premier abord, et non, vous ne serez pas exonéré d'impôts pendant 4 ans en achetant ce jeu. Voilà déjà une bonne chose de faite. Et si voulez tout savoir, oui, on peut même être déçu lorsqu'on se promène pour la première fois dans la ville, alors que la claque tant attendue ne vient nullement frapper nos petites têtes de piafs. Qu'importe, à l'image des meilleurs chef-d’œuvres, ce nouvel épisode ne dévoile sa quintessence qu'aux connaisseurs qui osent s'y plonger corps et âme. Simple façon de parler, détendez-vous. U know what I mean, asshole ?
Citius, altius, fortius
Ainsi, même si ce nouvel épisode ne joue nullement la carte de la révolution, il se permet tout de même de jouer les 'monsieur +' dans quasiment tous les domaines. De par la taille des environnements proposés tout d'abord, puisque votre terrain de jeu est désormais environ 5 fois plus grand que ne l'était Vice City. Et ce ne sont pas une mais bien trois villes aux caractéristiques distinctes qui ouvriront progressivement leurs artères à votre soif de domination et de reconnaissance. Tout un symbole, chacune d'entre elle dispose de son propre aéroport, et sont reliées par d'impressionnantes highways sur lesquelles vous pourrez passez de longues minutes la radio à donf pied au plancher pour couvrir les nombreux kilomètres qui les séparent. Bluffant. Nommées Los Santos, San Fierro et Las Venturas (clones respectifs de Los Angeles, San Francisco et Las Vegas), les challenges et ambiances proposés y seront radicalement différents. Autre nouveauté non négligeable, les zones rurales périurbaines seront autant d'endroits au sein desquels vous pourrez déambuler à loisir. De nombreuses missions inédites et originales vous attendent ainsi dans la campagne, le désert ou les montagnes, avec à la clé plusieurs dizaines de véhicules totalement inédits (tracteurs, quads, moissonneuses-batteuses...). A ce propos, apprenez que le nombre de véhicules disponibles a été considérablement boosté puisqu'à la totalité des véhicules de Vice City s'ajoutent plusieurs dizaines de nouveaux engins à deux, quatre, ou plus de roues. A noter également que la physique des véhicules a été améliorée et que de plus grandes différences de comportement se feront sentir en fonction de l'engin utilisé. Sans parler des nouveautés en termes d'armes, d'objets, de magasins, de tenues. Même les fans de tuning auront à coeur de customiser leurs caisses. Pas de doute, 'monsieur +' est bien passé par là, et il ne s'est pas loupé. Maximum respect.
GTA, le jeu dont vous êtes le Gangsta
Grosse nouveauté, vous allez devoir vous occuper avec attention de votre santé si vous voulez avoir une chance de survivre dans les méandres de la côte Est. Plus question de passer sa journée à cavaler, à tirer sur tout ce qui bouge et de rester frais comme un gardon. Première chose, vous allez devoir vous nourrir pour garder la forme, sans verser dans l'excès afin de ne pas devenir obèse. Evitez donc de vous gaver de hamburgers et autres pizzas grasses. Ensuite, vous aurez la possibilité d'aller suer à la salle de sport pour vous faire un peu de muscles, dans le but de pouvoir frapper plus fort, de porter des armes de gros calibre sans peiner, et d'apprendre de nouveaux mouvements. Des cours de boxe et de kung-fu vous seront par exemple accessibles lorsque votre physique vous l'autorisera. Du côté des aptitudes basiques, vous savez désormais nager le crawl avec style et plonger sous l'eau autant de temps que votre réserve d'oxygène le décide. Tel le garenne poursuivi par les chasseurs, vous savez également escalader les barrières, murs et autres palissades avec grâce et élégance, ce qui s'avère furieusement pratique pour semer d'éventuels poursuivants. De manière plus générale, plus vous pratiquerez assidûment certaines activités, plus votre savoir-faire augmentera en conséquence. Ceci est valable pour l'ensemble des actions, la conduite de certains types de véhicules (vélo, moto...), le maniement d'un type d'armes (guns, fusils...) De quoi largement spécialiser 'votre' CJ selon votre bon vouloir. Sans parler des dizaines d'échoppes disponibles (coiffeur, tatoueur, magasins de sapes...) au sein desquels vous personnaliserez encore davantage votre bad boy.
Le monde est à vous, ou presque...
Côté challenge, c'est presque une nouvelle vie virtuelle qui vous tend les bras. D'abord, les missions de la trame scénaristique, dont je ne vous dévoilerais pas les détails, vous surprendront par leur étonnante variété, même si les grands classiques du genre restent bel et bien présents (éliminations de gangs, poursuites, filatures, livraisons...). Mais pour survivre, l'argent ne coulant plus à flots au début de l'aventure (merci les flics) et les premières missions ne rapportant essentiellement que du respect, il faudra vous résigner à gagner des billets verts par vos propres moyens. Rassurez-vous, les solutions sont nombreuses, et c'est dans ce genre de situations que
GTA dévoile toute sa richesse. Vous pourrez par exemple piquer un véhicule de service et accomplir les missions dédiées (police, pompier, taxi, ambulance et même maquereau...), faire des cambriolages en dépouillant les riches villas, défier les latinos dans des concours de suspensions, faire des cascades en motos en effectuant des sauts de tarés, ou tout simplement refroidir quelques passants huppés pour les soulager de leurs armes et de leurs dollars. Passants que vous pouvez insulter à loisir (ou non) lorsqu'ils vous adressent la parole d'ailleurs (attention, certains sont susceptibles et armés). Vous ferez ainsi l'apprentissage des relations humaines et serez ainsi en mesure d'enrôler des membres dans votre gang pour vous accompagner lors de vos 'sorties' ciblées. Plus vous serez respecté, plus vous pourrez enrôler de gangstas pour asseoir votre domination, plus vous brasserez d'argent, et plus vous pourrez acheter de propriétés pour vous la donner grave. Car c'est là le but : prendre le pouvoir, car sans puissance, la maîtrise n'est rien.
Inutile de continuer à écrire des kilomètres de texte, il est tout simplement impossible de décrire ici de manière exhaustive toutes les possibilités offertes par le jeu, tant elles sont nombreuses et variées. Il me reste juste à mentionner quelques détails intéressants, qu'il serait dommage de passer sous silence. D'abord, sachez que vous aurez la possibilité de vous choisir une compagne et de réaliser certaines missions à 2 joueurs, un détail qui ne devrait pas laisser tout le monde indifférent. Ensuite, naturellement, vous apprendrez à piloter des avions et autres hélicoptères, depuis lesquels vous aurez l'opportunité de sauter en parachute. Autant d'expériences inédites qui contribuent à faire de ce soft un jeu d'exception. Pour résumer, au cas où je n'ai pas été assez clair, toutes les actions possibles et réalisables dans
Vice City le sont dans
San Andreas, auxquelles s'ajoute une pléthore de nouvelles possibilités. Juste un mot sur la difficulté, progressive mais soutenue voire parfois saugrenue (la faute à la maniabilité capricieuse de certaines phases spécifiques, rançon de la variété) qui pourra rebuter les moins persévérants et saouler les habitués. Qu'importe, puisque même en faisant abstraction de la trame principale, il reste un milliard de choses à faire. Inutile enfin de déconseiller ce jeu aux âmes sensibles et aux amateur de langage châtié, les médias devraient logiquement s'en charger à leur manière. Rappelons simplement aux détracteurs que rien dans le jeu n'est imposé, et que le joueur est toujours maître de ses actions et libre de 'ses' choix. Pas de quoi passer à côté de cet excellent exutoire. A bon entendeur.
L'avis de Damien Furst :
Autant vous le dire tout de suite, il sera très difficile pour le commun des mortels de lâcher la manette une fois la galette de
GTA San Andreas enfournée dans sa PlayStation 2. Grâce à une pléthore de nouveautés,
Rockstar Games vient de mettre la barre très haut. Même si l’on pourrait critiquer le fait que les graphismes n’aient que trop peu évolués, rarement un simple jeu nous avait offert des possibilités de jeu si vastes. La carte est tout bonnement immense, les nouveaux véhicules, comme les vélos pour ne citer qu’eux, ajoutent des sensations inédites, l’évolution et la personnalisation de son héros apportent une touche de profondeur non négligeable, et enfin, les missions, incroyablement nombreuses et variées, promettent de longues, très longues heures de jeu. Un chef-d’œuvre en terme de
gameplay et de plaisir de jeu, auquel tout amateur de jeux vidéo digne de ce nom se doit de goûter. A consommer sans modération.