Comme chaque année, le nouveau cru FIFA débarque dans les bacs avec son lot de nouveautés et de modifications, le tout soutenu par la présence Hervé Mathoux et Pierre Ménès comme commentateurs, qui en font suffisamment mais pas trop. Comme le jeu lui-même d'ailleurs.
Attendu comme l'une des nouveautés majeures de cette édition 2017, l'arrivée du moteur Frostbite dans la série ne change finalement pas grand-chose à la donne. Cela apporte évidemment un peu sur quelques détails, les textures, certains effets comme la météo, sans oublier les visages, aka le point qui y gagne le plus avec l'apport du moteur de DICE. Mais nous sommes dans un jeu de foot et vous savez aussi bien que moi que 95 % du temps, vous aurez autre chose à faire que de constater la fidélité du tatouage d'untel ou de la coupe de cheveux d'un autre. L'absence d'une soudaine révolution n'empêche pas le titre d'être clairement à la hauteur aussi bien sur le plan technique que sur l'ambiance visuelle et sonore, EA Sports ayant toujours maîtrisé cet aspect, même à l'époque où la série vivait dans l'ombre de PES.
Que cela soit ou non imputable au nouveau moteur qui ne pouvait permettre un simple copié/collé du système de jeu, les équipes ont fait le choix de lancer ces nouvelles bases sur une attitude très offensive manette en main, et accessoirement plus grand spectacle diront certains. Cela se ressent à de nombreux niveaux et sans même évoquer les équipes stars capables d'envoyer au cimetière les milieux de tableau, on ressentira un gameplay plus nerveux et bien plus en phase sur certains aspects comme les enchaînements techniques et les appels de balle, à contrario de la défense qui est loin de bénéficier de suffisamment d'atouts pour pouvoir stopper les plus grands, quand l'IA ne nous fait pas carrément des coups de crasse en laissant passer un attaquant adverse tel un Moïse nouvelle génération. Et même lorsqu'on met la main à la patte, il faut avouer qu'il y a une grande différence entre incarner les défenseurs vedettes du moment et les mecs beaucoup plus lambdas qui vont bêtement souffrir lorsqu'il faudra par tous les moyens chopper la balle entre les pieds de l'adversaire.
A niveau/équipe égale, il reste donc une évidente notion d'équilibrage où tout se jouera sur les tactiques d'approche et les bons placements en défense pour gêner au mieux, mais n'espérez pas sortir miraculeusement des scores de baby-foot en incarnant un relégable de Ligue 1 contre le Bayern (sauf quand le curseur de difficulté est mis au plus bas). Pour trouver un jeu finalement moins offensif et offrant un meilleure mixe sur les deux aspects, il faudra donc retourner sur FIFA 16… voir attendre FIFA 18. On rajoutera aussi le nouveau système de coups de pied arrêtés susceptible de diviser le public même si dans tous les cas, pas grand-chose ne change dans le résultat avec toujours une notion d'aléatoire ou d'imprécision, le terme variant en fonction du degré de rage sur l'instant. Si les actions sont susceptibles d'être plus variées (notamment dans les penalty), elle sont en revanches un peu plus lentes à exécuter (coups francs et corners), renvoyant aux heures sombres de certains matchs réels où l'équipe d'en face prend un malin plaisir à jouer la montre.
Pour autant, l'édition actuelle a ses arguments pour faire craquer les amateurs. Rien qu'en terme de contenu, FIFA 17 explose le précédent avec l'arrivée du championnat brésilien mais également de la J-League (championnat japonais), considéré jusqu'à présent comme l'un des derniers manques de la série face à son concurrent direct. En plus des habituels acquis, on accueille également un mode carrière remodelé pour pousser encore davantage la gestion et si l'on ne fait tout de même pas face à une « vraie » production du genre (Football Manager, pour ne citer qu'un des derniers représentants), il y aura finalement ici de quoi prendre en main cet aspect avec le besoin de prendre en compte des objectifs divisés en cinq catégories, dont les finances, l'image du club et les résultats aussi bien au niveau national que continental. Bien sûr, en fonction du club sélectionné, les priorités ne seront pas les mêmes pour bien pousser les fans à tenter plusieurs jets entre deux sessions online, les championnats ou encore le mode FUT. Ce dernier se renforce d'ailleurs plus que jamais cette année avec les championnats hebdomadaires pour prouver chaque week-end qui est le patron, mais également un mode création d'équipes (compatible smartphones) pour pouvoir enfin trouver une utilité aux joueurs osef et obtenir en échange de nouvelles cartes et surtout un peu de pognon pour maintenir le plus souvent possible la carte-bleue dans sa poche.
Potentiellement moins chronophage mais néanmoins très long, le mode Aventure incarne sans conteste l'une des plus grosses nouveautés de cette édition 2017. En se la jouant 2K Sports avec NBA, EA Sports fait donc le choix d'introduire un mode scénarisé pour vivre la montée en puissance d'un jeune joueur, de son enfance jusqu'à la grande gloire, avec un paquet de cinématiques, des choix dans les dialogues, mais aussi une belle caricature avec le fameux rival de toujours. Certes, on imaginait mal Electronic Arts avoir des cojones assez grosses pour évoquer les véritables problèmes dans le milieu, entre corruption, géo-politique et dans une moindre mesure certaines sextapes mais on espère tout de même que pour le prochain essai, les développeurs aient la bonne idée d'estimer que beaucoup aimeraient évoluer autre part qu'en Premier League, autrement qu'en attaquant ou milieu-offensif, et en pouvant si possible incarner l'avatar de son choix et pas un acteur qui a créé le malaise à l'E3 dernier. Mais bon, on avoue que le mode reste un sympathique coup d'essai malgré les à-priori à l'annonce.
Les plus
Les moins
+ L'Aventure, assez sympa...
+ Physique du ballon améliorée...
+ Possibilités offensives accrues...
+ Plus joli
+ Toujours plus complet (objectifs en carrière, ajouts en FUT...)
- … mais aux choix très limités
- … mais pas celles des joueurs
- … mais la défense en souffre
- Le nouveau système de coups de pied arrêtés qui va un peu diviser
Conclusion : En ayant fait le choix risqué d'un transfert de moteur avec tout le délicat travail qui va avec, FIFA 17 s'en sort finalement très bien pour ce « redémarrage » à condition d'être de ceux qui aiment privilégier l'attaque sans trop avoir à se soucier d'un trop épais mur défensif. A voir maintenant si EA Sports valide définitivement ce choix ou si un patch déboulera prochainement pour corriger certaines choses mais dans tous les cas, reconnaissons que la série reste reine en matière de contenu, en offrant toujours plus année après année jusqu'à intégrer ici pour la première fois une aventure scénarisée qui à défaut de nous laisser le choix des armes, laisse envisager du très bon pour l'avenir.
8/10
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