Un an après le remake du Resident Evil d'origine, c'est maintenant le deuxième et dernier épisode exclusif à la GameCube qui déboule chez la concurrence.
Resident Evil 0 est encore aujourd'hui considéré comme l'épisode le moins connu de la tranche canonique, s'expliquant avant tout par son statut d'exclusivité GameCube (la machine la moins vendue de sa génération, ça n'aide pas) mais également par son aspect vilain petit canard. Dans le fond, pas dans la forme. Car même aujourd'hui, le jeu n'a que trop peu vieilli et on peut d'ailleurs féliciter les équipes d'avoir pondu un Remaster de bien meilleure qualité que celui de l'année dernière : fini les décors parfois tout flous, et place enfin à quelque chose d'à peu près digne, avec rajouts de quelques effets de lumière pour enfin donner l'impression d'un beau polish à défaut de nous refourguer la claque technique de l'époque, même lors du court passage sur le toit du train. Seule bémol : les cinématiques en images de synthèse sont juste dégueulasses, et c'est dommage car ironiquement, il y en a beaucoup plus que dans le premier Remaster.
Concernant le jeu lui-même et comme son nom l'indique si bien, Resident Evil 0 est donc la préquelle de la série, qui va nous emmener aux cotés de Rebecca et du prisonnier Billy Coen à travers quatre zones différentes, incluant le fameux train qui a depuis toujours servi à la promotion marketing. Pas pour rien d'ailleurs puisqu'il s'agit de la seule originalité coté décors, le reste faisant office de copié/collé avec ce que nous a déjà fourni la saga (oh, un manoir) même si l'on appréciera les quelques liens avec les deux premiers épisodes autant dans certains passages que dans les cinématiques. Efficace à certains moments, particulièrement dans son dernier tiers, le titre faisait déjà office de redite à l'époque et rien n'a évidemment changé aujourd'hui.
Car malheureusement, cet épisode est peut-être le plus classique de la « série 2D ». Peu de surprises dans les situations, des séquences qui sentent le déjà-vu mais heureusement un bestiaire un poil remanié, pas toujours de bon goût (les grenouilles...), et ayant tendance à privilégier les ennemis nous arrivant aux genoux. Bien sûr, dans le contexte actuel où la série a plus que divisé son public, particulièrement avec les deux derniers opus, un retour aux sources même sous forme de Remaster fera un peu de bien à ceux qui préfèrent économiser leurs munitions (ici plus que jamais, en tout cas en mode normal) et enchaîner les allers-retours pour trouver où placer cette foutue clé/manivelle/batterie.
Mais le sentiment de culte est évidemment moindre que pour le premier, et les défauts de l'époque sont toujours là, comme le « partner-zapping » rigolo mais finalement très prétexte pour juste modifier un peu les énigmes, ajoutant surtout de la lourdeur par les choix de Capcom avec un inventaire encore plus limité que de coutume (6 places au lieu de 8, alors que certains objets en prennent 2) et l'absence des coffres magiques qui manquent cruellement. Il manque dans cet épisode cette petite flamme qui donnait autant d'identité aux autres épisodes, comme le double scénario de Resident Evil 2 ou le Nemesis de Resident Evil 3, mais pire encore, on ressent de suite le fait que le développement du projet (à l'origine) avait débuté avant même le remake du 1, faisant que les évolutions apportées dans ce dernier sont ici absentes : pas de zombies qui ouvrent les portes, pas de zombies qui se relèvent, aucune arme secondaire pour contrer une attaque… Et forcément pas la moindre allusion à Lisa Trevor.
On passera quand même un sympathique moment en ayant au moins satisfaction d'une aventure un poil plus longue que le remake (s'expliquant par l'absence de choix de personnages et les allers-retours plus nombreux), auquel se rajoute quelques bonus et si on laissera de coté les habituels costumes, signalons tout de même que le mode Leech est toujours présent (sorte de survie/exploration pour débloquer des armes et munitions infinies pour l'histoire) ainsi que l'inédit mode Wesker qui fait dans le minimum syndical : les CG ne bougent évidemment pas, les cinématiques avec le moteur du jeu rajoutent juste les nouveaux skins pour offrir du coup une totale incohérence (le scénario ne changeant pas d'un pouce) et les seuls ajouts apportés sont donc de pouvoir jouer avec une Rebecca aux yeux rouge et un Wesker pouvant courir et lâcher une attaque plus ou moins cheatée selon la vitesse des ennemis. Le genre de mode que l'on essaye pour broyer quelques opposants mais que l'on ne s'embêtera pas à terminer.
Les plus
Les moins
+ Le dernier « vrai » Resident Evil
+ Les décors bien retravaillés
+ Un poil plus long que le 1
+ Quelques jolis clins d'œil
+ Le début et la fin
- La formule totalement usée
- Gros manque de surprises
- Le partner-zapping bof
- Davantage de lourdeur
- Les cinématiques bien laides
- Mode Wesker inutile
Conclusion : Sans être mauvais ni même moyen, Resident Evil 0 fut à sa sortie considéré comme l'épisode de trop, et si l'on ressent aujourd'hui bien moins l'effet de surenchère (forcément…), on reste toujours loin de la qualité des précédents. Reconnaissons au moins qu'outre les cinématiques, les développeurs ont fait le boulot du coté du polish, de quoi permettre à chacun de découvrir ce chapitre encore assez méconnu.
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