Nouvelle année, nouveau cru dont la seule surprise, c'est probablement d'incarner l'une des petites déceptions de ces fêtes.
Fin 2007, la scène du football sur consoles fut totalement chamboulée avec un énorme renouvellement de la série
FIFA, cette dernière parvenant à déloger
Pro Evolution Soccer en terme de qualité après des années à lutter en position de challenger. Sept ans plus tard, cette domination pourrait bien commencer à prendre fin, déjà parce que la licence de Konami compte bien rattraper son gros retard, mais surtout parce que les équipes d'EA Sports commencent à se reposer sur leurs lauriers. Certes, en la matière, il est somme toute difficile de poser une révolution chaque année quand la perfection a déjà été touchée d'un doigt mais les multiples améliorations ne sont pas une option vu le prix et en la matière,
FIFA 15 loupe clairement le coche.
Techniquement, ceux qui sont passés outre l'édition précédente sur les consoles de nouvelle génération auront de quoi se rincer l'œil. De toute beauté même s'il y aura toujours matière à faire mieux, surtout au niveau de certains visages, le titre brille d'un bout à l'autre par sa mise en scène d'un réalisme certain pour se rapprocher toujours plus des expériences d'origine, jusque dans les ralentis bien sympas, jonchés de nouvelles animations même si en plein match, les replays pourront toujours s'avérer énervant sur la longueur, encore plus pour ceux qu'on ne peut passer. Une pensée à l'adversaire qui s'est par exemple mangé 3 buts et qui a tout sauf envie de revoir le dernier, surtout quand les minces espoirs d'un fail de notre part sont annihilés par la goal-line technology. Pour le reste, EA reste digne de ses acquis avec une brouette de détails, du public vraiment bien foutu aux multiples petite attentions en dehors du terrain, comme la caméra de but qui suit le mouvement de la balle. RAS également sur l'ambiance sonore, de la bande-son dans les menus (toujours plus clairs) à la ferveur sur le terrain. Merci les supporters, et tant pis pour les commentaires live toujours aussi faiblards.
Pour ce qui est du gameplay, le titre semble garder les sources de l'année dernière en poussant légèrement vers l'arcade sans tomber dans l'abus de la dernière édition Coupe du Monde. Cela tient notamment à la vitesse de jeu que l'on peut de toute manière régler soi-même mais dans l'ensemble, on dénote les quelques vices du genre comme les passes en profondeur qui permettent de laisser de nombreuses défenses sur le carreau à cause d'une IA pas toujours finaude ou ces dribbles parfois abusés qui via certains joueurs permettent de se la jouer perso et d'obtenir de meilleurs résultats qu'en se la jouant collectif. Bien sûr, comme de coutume, on conseillera à n'importe qui de relever la difficulté au moins un pallier au dessus de la normale pour éviter au bout d'une dizaine de matchs, même pour un non habitué, de finir sur des 6-0, même en optant pour Reims face au PSG. Un apprentissage à la dur qui sera de toute manière payant tant la courbe de progression reste au rendez-vous face à la myriade d'options tactiques (que l'on peut désormais enregistrer) et features coté gameplay capables de faire la différence sur le terrain et une fois encore, les sessions d'entraînement toujours aussi prenantes sont au rendez-vous pour grapiller des piécettes à échanger ensuite en boutique (tenues, ballons, animations de célébrations...).
Mais ironiquement, ou logiquement selon le point de vue,
FIFA 15 n'assume évidemment pas totalement son détour plus poussé vers l'arcade et garde un pied vers la simulation brute. L'arbitre est là pour rappeler tout manquement à l'ordre, quitte à faire rager quand (rarement) un tacle bien placé conduit à une faute à cause d'un bug d'impact lié au moteur physique. Rage également quand on a tout juste atteint la ligne du hors-jeu, qu'on progresse tranquillement voyant que l'arbitre de touche est muet pour entendre le sifflement quelques secondes après alors qu'on allait trouer le gardien... Et justement, le gardien, parlons-en. Passoire dans certains épisodes et facilement domptable dans le dernier, le chef des cages se montre aujourd'hui sans pitié, anticipant bien mieux nos actions, n'hésitant pas à monter mais pas trop pour éviter un lob vicieux, jusqu'à envoyer bouler sauvagement notre attaquant pour mieux saisir la balle. Mieux, mais toujours imparfait, incapable d'arrêter certaines frappes dans le bon angle, lâchant parfois la balle sans grande raison, sujet à prendre des risques insensées en renvoyant à quelques mètres alors qu'on a trois attaquants prêt à contre-attaquer dans les alentours... L'inverse des défenseurs qui eux ont une certaine tendance à trop jouer à la sécurité en renvoyant constamment en touche dès le moindre pressing.
Peu de nouveautés au final, et même chose coté contenu où l'on se contente de reprendre les acquis de l'année dernière en y rajoutant quelques pincées de sel. Des jeux techniques plus complets, le prêt de joueurs en Ultimate Team (avec toujours les joueurs de légende en exclusivité sur les deux consoles Xbox) ou encore le retour du mode Compétition. Rien de véritablement neuf à l'horizon pour ceux qui ont touché à la précédente édition mais il faut avouer que cela reste incroyablement complet de bout en bout, avec toujours cette agréable feature proposant le calendrier « réel » en cours pour adapter les commentaires en fonction ou s'essayer au prochain gros match à venir, voir laisser l'IA faire dans les deux camps pour ensuite aller faire vos paris sportifs (au cas où vous espériez qu'il suffit de cela pour devenir riche).
Les plus | Les moins |
+ Toujours aussi joli
+ Le gros travail sur l'ambiance
+ Moteur physique peaufiné
+ Le feeling
+ Le mixe arcade/simulation qui permet l'accessibilité à tous
+ Le contenu, évidemment | - Peut-être trop proche de l'arcade (vitesse de jeu, dribble...)
- Les célébrations/replays qu'on ne peut toujours zapper
- L'arbitrage aléatoire
- Idem pour le gardien
- Les commentaires FR, toujours |
Conclusion : On aurait pu penser que cette édition 2015 serait le véritable lancement de la série pour cette nouvelle génération. Il faudra apparemment attendre le suivant. Retournant sur certains aspects vers l'arcade tout en boostant davantage le gardien, le titre prouve à lui-seul que l'éditeur continue de se chercher au lieu de garder une ambition fixe sur cette licence. Certes, c'est toujours aussi beau, complet, profond et accessible, mais difficile de conseiller aux fans de lâcher 70€ s'ils ont déjà craqué pour le précédent. Pour les nouveaux-venus en revanche, qui n'ont pas l'intention d'attendre le verdict sur PES 2015, ça reste de la haute qualité, en croisant tout de même les doigts pour l'arrivée de quelques patchs.