Tel un métronome qui ne souhaite aucunement dévier de son rythme, NetherRealm revient 6 ans après Mortal Kombat, quatre ans après Injustice et deux ans après Mortal Kombat X. Vous avez donc très bien compris que le concerné du jour est Injustice 2, avec la volonté affiché de faire toujours mieux dans un domaine où l'occident a toujours été en retrait par rapport au Japon.

Et comme la plupart des jeux de baston, un début de partie ne peut se faire sans un détour par le mode entraînement pour que les nouveaux-venus puissent découvrir le style NetherRealm, et que les habitués du premier puissent saisir les nouvelles subtilités. On découvre ainsi une prise en main « un poil » plus souple que ce à quoi le développeur nous avait habitué jusque là, sans non plus aller jusqu'à un Street vu que certains fondamentaux un peu rigides façon MK sont toujours au programme. Le titre se repose toujours sur trois boutons de base (faible, moyen, fort), tous les combos partant de là avec quelques spéciaux en usant d'arc de cercle et de droite/gauche.

Le quatrième (rond/b) sert pour le petit « truc » propre à chaque personne (batarang pour Batman, up de force pour Superman, le cri de Black Canary, les clébards de Quinn…) et enfin on termine par la méga-attaque toujours aussi classieuse à condition d'avoir sa jauge remplie, sachant que cette même jauge à des utilités diverses, comme user un socle pour rendre un coup plus puissant. Ceux qui ont retourné le premier s'y retrouveront sans problème même s'il faudra faire avec la prise en main des petits nouveaux puisque comme auparavant, la plupart des combattants ont un style bien distinct avec toujours une dose de spammers dont Atrocitus qui a le don de briser toutes vos tentatives aériennes. Et il suffit de jouer en ligne pour s'en rendre très vite compte.



Dans tous les cas, une bonne dose d'entraînement sera nécessaire pour à la fois maîtriser votre main mais également prendre en compte tout ce que le titre propose pour augmenter les échelons, comme le timing pour se relever rapidement ou au contraire rester au sol une seconde de plus pour esquiver tranquillou une attaque imparable en vue, le besoin d'user et abuser des aerial-combo que l'on peut contrer un peu mieux avec la possibilité de se restabiliser en plein vol, la garde-esquive, etc. Et on rajoutera enfin que malgré le faible nombre de stages, ces derniers restent toujours plus travaillés que beaucoup des jeux du genre, avec parfois deux cadres en un (on peut expédier l'opposant à un autre endroit si frappé à l'extrémité), mais aussi le retour des éléments que l'on peut exploiter pour la fuite ou l'attaque. Notons que contrairement au premier, les tonneaux et autres objets envoyés à la tronche peuvent maintenant être bloqués.

Et comme dans leurs dernières productions, le studio NetherRealm se montre diablement efficace pour ce qui est de prouver qu'on peut faire un jeu de combat avec suffisamment de solo. Et on démarre donc par le mode Histoire qui est de nouveau un modèle de mise en scène pour le genre, et qui donnerait presque envie de voir les développeurs nous pondre un jour autre chose que de la baston. Alors évidemment, cette « Civil War » sauce DC Comics reste très caricaturale où tout le monde va s'affronter pour un oui ou pour un non, mais on apprécie toujours l'intention avec une demi-douzaine d'heures au programme garanti cette fois sans QTE, où l'on rajoutera deux heures supplémentaires pour effectuer les autres choix afin de débloquer la deuxième fin (les deux sont d'ailleurs plutôt pas mal). Juste dommage que l'équipe n'a pas poussé de quelques heures supplémentaires puisque certains personnages ne passeront pas entre vos mains durant le scénario, comme le Joker dont la présence scénaristique n'est lié qu'à un prétexte. Mais nous n'étions pas à une astuce près.



Mais ce n'est pas tout puisque histoire d'en rajouter une grosse couche coté solo, on trouve le « Multivers », qui offre pour résumer des enchaînements de combats à travers les univers parallèles avec là encore de nombreux prétextes pour se broyer la tronche (avec promesse de MAJ régulières pour maintenir les fans), mais pas que. Car cette suite propose une petite carotte qui ne révolutionne rien mais qui satisfera peut-être les amateurs de farm à outrance : la possibilité de customiser ses combattants avec des éléments d'armures (en plus de compétences), cela ayant une incidence non seulement esthétique mais également sur vos statistiques types force, défense, PV… Les éléments se débloquent en récompense, ou contre l'achat avec monnaie in-game (ou micro-paiements évidemment) de diverses box à surprises.

Une composante RPG en somme qui ne se refuse pas quand on aime sachant qu'il sera possible de s'affronter entre joueurs de cette façon, ce qui est à déconseiller vu qu'ici, le loot prime sur le talent (à skill égal entre les joueurs). Il sera heureusement possible de se passer de tout cela pour des matchs dits normaux avec, dès le départ (on ne vise personne…), un système qui punit les amateurs de rage-quit et qui maintient la récompense sur celui qui reste. Et parce qu'il n'y en a pas assez, on ajoutera à tout cela une feature de défis quotidiens et hebdomadaires (pour gratter de l'xp et du loot), et une fonction de « clan » à créer ou à rejoindre, qui proposera là encore ses propres objectifs pour la compétition et les bonus. Complet jusqu'au bout en somme.

Les plus	Les moins
+ Toujours plus d'idées pour un vrai contenu solo + Multi complet avec fonction Clan + Toujours bon dans la mise en scène + Casting bien varié + Suffisamment profond + Le rage-quit puni dès la sortie ! + Le petit coté RPG amusant	- Manque encore de souplesse - Quelques déséquilibres - La VF - Un perso payant dès le D1

Conclusion : NetherRealm continue de s'imposer comme le studio majeur dans le domaine de la baston en occident (peu de représentants il faut dire) et si le gameplay encore assez rigide ne parviendra pas à attirer ceux qui préfèrent les écoles Street ou Tekken, reconnaissons un travail énorme autant sur le fond que sur la forme, et tout simplement l'une des plus belles lettres d'amour à l'univers de DC Comics.