Après Don't Starve, la PlayStation 4 accueille son deuxième titre indépendant de l'année sur son Store, permettant à nouveau d'être joué gratuitement pour tous les membres PS Plus.
Alors que le survival-horror était un genre important dans l'univers des consoles sur 32 et 128 bits, ce dernier est totalement tombé en désuétude par la suite. Difficulté pour se renouveler, manque de ventes, et surtout la prise de conscience chez « certains » que l'action, ça permettait d'amasser plus d'argent. Ironie de la situation, c'est justement dans cette période de trouble que ce type de jeu a commencé à émerger dans le secteur dématérialisé, avant tout sur PC. Une prise de risque revue à la baisse et des prix plus attractifs ont permis d'offrir au genre un second souffle qui du coup peut désormais se permettre de faire un tour sur les nouvelles consoles, et plus particulièrement sur PlayStation 4.
Outlast est le premier du lot, et il compte bien ne pas laisser repartir indemne les âmes sensibles. Les autres aussi.
Vous incarner Chris Walker, un journaliste qui pense sentir le bon filon après avoir reçu une missive d'un des employés de l'asile de Mount Massive, évoquant diverses expériences pas très morales sur les malades. Ni une ni deux, vous choppez votre caméscope et débarquez aux portes de l'établissement, espérant si possible obtenir le scoop du siècle. Pas de garde à l'entrée ? Qu'importe, vous franchissez les grilles. Porte d'entrée fermée ? Qu'importe, un petit détour par la gauche vous permettra d'escalader un échafaudage tel un filou pour passer par une fenêtre. Et là, c'est le drame. Car effectivement, il se trame des choses pas nettes dans cet asile et la découverte rapide de cadavres et d'aliénés complètement enragés vous fera prendre conscience qu'il y a désormais un objectif bien plus important que la découverte de la vérité : fuir.
Dans
Outlast, vous n'avez aucune arme. Rien. Vous êtes un simple journaliste apparemment moins débrouillard qu'un civil lambda de
Slient Hill. Votre seul outil reste donc votre caméscope, pour filmer d'éventuels indices pour comprendre ce qui se trame (autant en profiter), avec possibilité de déclencher un infra-rouge qui malheureusement bouffe vite les piles. A vous de trouver quelques « munitions » dispersées un peu partout. Du reste, ce survival-horror qui s'assume jusqu'au bout des ongles utilise divers moyens de vous faire peur, à commencer par l'ambiance qui ressort de cet univers. Totalement sombre et cradasse, le titre lorgne souvent sur les bases dégueulasses d'un Jericho sans non plus rentrer trop profondément dans le délire. Malsain, tortueux, le tout très bien servi par la bande-son (entendre le souffle du perso s'accélérer a tendance à nous faire nous-même paniquer) mais également par la patte graphique. Alors oui, c'est de l'Unreal Engine 3 mais plutôt bien exploité et dont les misères habituelles dû à la vieillesse sont facilement masquer par une « aventure » esthétiquement très sombre.
Toujours dans le domaine de la flippe, les situations peuvent être découpées en trois sessions, avec évidemment les sursauts et les scripts placés au bon moment qui nous feront bondir même lorsqu'on s'y attendait. En second lieu, et parce que le titre joue comme on l'a dit la carte de la fuite, il faudra souvent faire face à un ou plusieurs ennemis, ces derniers n'ayant aucun problème à nous démonter la face sans qu'on puisse répliquer. Démarre alors la partie de cache-cache où l'on doit se servir de nombreux éléments (caisse, casier, lit...) pour éviter le regard des fous, sachant qu'à de nombreux instants, ces séquences se passent dans l'obscurité, obligeant le joueur à opter un maximum pour l'infra-rouge avec le stress de manquer de munitions, tout en évitant de faire le moindre bruit. Et dans bien des cas, ses situations se couplent avec un aspect « recherche », du genre devoir trouver plusieurs interrupteurs dans une zone gardée. La dernière occasion de trembler reste les courses poursuites, qui déboulent soit dans le cadre du scénario ou tout simplement lorsque vous êtes repérés. Et croyez le, fuir dans de sombres endroits exigus ressemblant presque à des labyrinthes avec une caméra au point dans la pile menace de lâcher à n'importe quel moment, ça tient davantage de la terreur que de la simple peur.
Reste un léger problème, généralement propre à ce genre de petits titres, c'est la répétition. En effet, le jeu se repose uniquement sur ces trois points, en se contentant de saupoudrer le tout de quelques phases d'ambiance au calme, mais pas moins flippantes. On serait presque tenté de dire que type de production est faite pour y jouer à petites doses, genre le soir avant d'aller dodo (seul, sans lumière, avec un casque) pour éviter ce sentiment de redondance qui ne détruit heureusement pas l'intérêt cette expérience.
Les plus | Les moins |
+ Haut degré de flippe
+ Ambiance très travaillée
+ L'effet infra-rouge
+ La bande-son | - Un peu répétitif
- Un peu court (5h environ) |
Conclusion : Outlast tient la plupart de ses promesses et le degré de peur provoquée nous permet d'oublier sans mal les tentatives foireuses en AAA tels Dead Space 3 et Resident Evil 6. Héritage du PC, ce vent nouveau dans le secteur consoles rassure quant au futur du genre, mais ne permet pas d'oublier les quelques petits défauts qui toucheront plus ou moins fort selon votre façon de jouer. Très conseillé, particulièrement quand on sait que le titre est provisoirement gratuit pour les membres PS Plus.