Parmi les financements à succès sur Kickstarter, il y a eu Shovel Knights, « petit » projet ayant réussi à faire craquer une avalanche de nostalgiques. Le titre est à présent disponible.
Car oui,
Shovel Knights est ce qu'il prétend être : un jeu 8-bits. Bon, un jeu 8-bits tout de même légèrement boosté pour aller un peu plus loin que les capacités de la NES, avec davantage de couleurs, d'effets à l'écran et moins de restrictions purement techniques (frame-rate stable et absence de clignotements typiques de la vieille console de Nintendo). Alors oui, le débat est toujours ouvert sur cette « mode du rétro » qui laisse entendre aux yeux de certains que bien des indés ne veulent plus se casser le derche à bosser sur les graphismes. Mais franchement, qu'importe. Le titre est une ode à une époque que les plus jeunes ne peuvent pas connaître avec cette ambiance si particulière, jusque dans les musiques (excellentes et qu'on a facilement en tête) et surtout dans la patte esthétique. On en voulait, ça nous manquait et on en redemande encore. Quel pied !
Et vu de loin, le titre de
Yacht Club a également tout de la relique du passé avec sa grande simplicité coté gameplay qui mixe l'action avec la plates-formes et tous les pièges vicieux qui vont avec pour garantir un level-design efficace offrant des tonnes de secrets. Et les références pullulent dans tous les sens, un peu comme si l'équipe avait voulu reprendre le meilleur de la ludothèque Nes, que ce soit la World Map de
Super Mario Bros. 3 avec les petits ennemis apparaissant parfois sans parler des zones secondaires, ou encore du
Zelda II pour les phases dans les villages où l'on pourra dépenser l'argent ramassé pour booster les PV/PM de son personnage, acheter de nouvelles armures ou des compétences supplémentaires, ces dernières renvoyant à
Megaman avec certaines plus efficaces que d'autres en fonction des situations. Et comment ne pas évoquer
Duck Tales, la pelle de notre petit chevalier remplaçant la canne du canard bourgeois en prenant tout de même en compte qu'on ne pourra ici rebondir que sur des ennemis ou des éléments adéquats (comme un rocher).
Un ensemble qui fonctionne à merveille. C'est bien simple, on ne s'ennuie pas un seul instant d'un bout à l'autre de cette aventure qui nous prendra environ une demi-douzaine d'heures, sachant qu'un New Game + est également au programme. Les plus aventuriers, ceux qui avaient osé à l'époque terminer
Super Ghouls'n Ghosts deux fois d'affilée pour avoir la vraie fin, rechigneront peut-être devant le challenge, difficile sans l'être totalement. On retrouve certes du plaisir devant un gameplay qui expressément offre tout sauf de la souplesse comme à l'époque, obligeant chacun à retenir les pattern ennemis (pire encore concernant les boss) pour espérer vaincre. Mais on n'est jamais puni totalement. Pas de vies, et donc pas de Game Over ni de continues. Le titre propose en fait un système à la
Dark Souls (autre référence, plus actuelle cette fois) où, lorsqu'on perd tous nos points de vie, on ne fait que perdre son gain (de l'argent ici), et seulement une partie. On a d'ailleurs la possibilité de la récupérer en revenant sur le lieu de notre « mort », sachant que, comme dans le jeu précité, si on perd à nouveau avant d'avoir atteint notre objectif, l'argent est définitivement perdu.
Mais là où le titre fait fort, c'est que hormis par l'impossibilité de mourir définitivement et donc de recommencer l'intégralité du jeu, la difficulté est en quelque sorte paramétrable, et ce autrement que par un bête choix dans le menu principal. En effet,
Shovel Knight offre des tas de façons de vous faciliter la vie, mais absolument aucune n'est obligatoire. Si vous voulez un challenge à l'ancienne, vous pouvez très bien ignorer le village et ne jamais booster votre vie, ne jamais acheter d'armures plus puissantes, ne pas vous octroyer de capacités cheatées et, mieux encore, vous pouvez même « détruire » vous-même les checkpoints dans les niveaux ou n'en laisser qu'un en milieu de parcours pour garder l'essence même d'un temps révolu. Juste excellent, et pour ceux qui en veulent plus, sachez que l'équipe a d'ores et déjà promis de nombreuses mises à jour gratuites (en lien avec le financement Kickstarter) comme un mode multi et des boss pouvant être directement pris en main pour renouveler le gameplay. Le quasi sans-faute quoi.
(Note : la version Wii U n'est disponible que sur l'eShop US. Prévu sous peu en Europe.)
Les plus | Les moins |
+ Le meilleur du rétro
+ Le style 8-bits au top
+ L'OST, excellente
+ Une tonne d'idées
+ Souvent drôle
+ Les boss coriaces
+ Le challenge relevé...
+ … mais qui reste accessible
+ Incroyablement accrocheur
+ Du contenu gratuit à venir | - En anglais (pas bien grave)
- Quelques rares passages qui peuvent rendre fous |
Conclusion : Yacht Club signe l'une des plus belles perles du secteur indépendant. Le jeu rétro « qui a tout compris », que ce soit dans sa manière de faire plaisir aux nostalgiques, de fournir un superbe hommage sans tomber dans le plagiat, et de réactualiser un genre tout en gardant cette magnifique patte 8-bits qui ferait presque pleurer de joie quand d'autres se battent sur de la résolution et du frame-rate
true next-gen. Tant pis pour eux : l'un des meilleurs jeux de l'année pour le moment, c'est bien Shovel Knight.