Jusqu'alors entre les mains de THQ, éditeur aujourd'hui disparu, la licence UFC signe son retour sur la scène, marquant l'arrivée d'EA Sports aux commandes. Un joli coup d'essai.
Electronic Arts, c'est l'art de savoir lancer des paillettes sur ses simulations sportives et
EA Sports UFC ne déroge pas à la règle avec un titre qui s'est y faire du coté de la mise en scène, la bande-son et tout simplement l'ambiance, des menus au gymnase jusqu'à évidemment le ring avec ses superbes entrées des combattants, son public qui sait se faire entendre et la présence de Bruce Buffer pour compléter le tout. Tout ça serait détruit à néant si la partie graphique ne suivait pas, et fort heureusement, les équipes ont fait un travail tout simplement admirable avec un rendu indéniablement digne des nouvelles consoles, faisant remercier les possesseurs de ces dernières que ce nouveau cru ne soit pas un simple jeu cross-gen qui aurait pris le risque de brider l'ensemble. Le titre est tout simplement superbe, particulièrement dans la modélisation incroyable des combattants (une centaine quasiment, dont quelques femmes), le rendu de la peau et tous les ajouts qui vont avec (sueur, pilosité, filet de sang...) achevant de nous mettre à genoux devant le boulot accompli. Chapeau bas messieurs. Ne restera qu'à corriger les quelques bugs d'animations et ce sera au poil pour la prochaine édition.
Une telle prouesse qui se paye un peu, avec la présence de gros temps de chargement quel que soit le mode de jeu, à commencer par la carrière qui essaye tant bien que mal à faire les transitions avec ses sympathiques musiques et ses phrases punch-line que certains ressortiront en soirée pour essayer de se construire un charisme. Une carrière qui se contente de faire le boulot mais de manière efficace, le cœur du jeu restant un enchaînement de combats et de phases d'entraînement pour grimper les échelons tout en débloquant de nouvelles capacités pour booster son avatar à créer soi-même, de la représentation à l'écran jusqu'à son style de combo (boxe, judo, kickboxing, karaté, lutte...). C'est très basique, toujours aussi bien mis en scène, et ça servira surtout et avant tout à prendre le jeu en main. Et là, c'est une autre affaire.
Car le problème de la plupart des jeux UFC, c'est la complexité pour mettre efficacement en avant cette discipline. Contrairement à un jeu lambda qui va tout miser sur l'arcade ou un ténor (coté baston ou tout simplement sports) qui va réussir à coupler une accessibilité immédiate mais à coté de ça une profondeur importante pour ceux qui souhaitent exploiter le titre à fond,
EA Sports UFC comme les précédents ne garde que la profondeur, et met l'accessibilité à la poubelle. Oui, le jeu est incroyable difficile à prendre en main, et bien évidemment encore plus pour ceux qui n'ont jamais touché au genre. Rien de compliqué de base avec un bouton par membres et quelques combinaisons pour sortir des coups plus puissants ou centrés sur une partie du corps adverses comme le torse, mais une fois manette en main, on fait face à une problématique des simulations pures : l'absence de fun. Immédiat du moins. La majeure partie des frappes manquent sérieusement de punch, à moins de parvenir à placer le coup qui tue, capable de claquer la tronche de l'adversaire au sol avant même la fin du premier round.
Et pour maîtriser tout cela, il faudra s'entraîner des heures et des heures. La courbe de progression est très satisfaisante mais il faut avouer qu'on part de rien et il faudra une bonne dose de motivation pour progresser tant bien que mal en enchaînant de nombreuses défaites. Passé cela, le fun est indéniable et on prend enfin plaisir à combattre, avec des joutes parfois très longues, en gérant au mieux son endurance, en plaçant les bons coups au bon moment et surtout en s'attardant au maximum sur ses possibilité de défenses, des plus essentielles mais malheureusement pas assez complètes pour ce « reboot » qui n'attend que les années à venir pour se peaufiner au maximum, quitte à complexifier encore plus le gameplay. Bon courage en revanche pour gérer le clinch (les phases au sol), système qui parvient à incarner deux choses à la fois : le joker ultime pour celui qui le maîtrise, et l'enfer pour tous les autres. Très mal expliqué en didacticiel avec ses multiples combinaisons infernales, encore plus mou que le reste du jeu et parfois sujet à quelques bugs, ces phases sont sans conteste l'une des principales raisons d'un public fuyant au plus vite ce type d'adaptations. A force d'entraînement acharné, on s'en sort mais il serait temps qu'une équipe parvienne à trouver la formule miracle pour y apporter davantage d'accessibilité sans en niveler l'importance, surtout quand une bonne maîtrise de ces phases déterminera souvent l'issue du combat, surtout en ligne.
Les plus | Les moins |
+ Superbe graphiquement
+ La modélisation juste incroyable
+ L'ambiance et la mise en scène
+ Une profondeur indéniable
+ Près de 100 combattants
+ La courbe de progression
+ On peut débloquer Bruce Lee | - Quelques bugs
- Manque sérieusement de punch
- Le clinch toujours bordélique
- Inaccessible et frustrant pour une bonne partie du public |
Conclusion : EA Sports est parvenu à reprendre en main un genre dont le succès s'est fait très chancelant avec les années, faute d'une bonne accessibilité. Malheureusement, ce reboot restera dans la même voie, avec son gameplay aussi complexe que profond, ne le destinant qu'aux plus gros fans prêts à mordre le sol des heures durant avant de parvenir à devenir un dieu en ligne. Si l'éditeur force davantage sur le contenu, le punch et s'attarde surtout sur le jeu au sol, on tiendra une référence pour les amateurs. Et tant pis pour les autres.