Cette semaine, j'ai pu réaliser le fantasme de nombreux joueurs depuis maintenant près de 12 ans, jouer à une version de
Duke Nukem Forever ! Oui, ce doux rêve a été accordé à la presse spécialisée française le temps d'une journée lors d'une présentation qui n'était pas vraiment une, déguisée en mea-culpa de
2K Games pour toute cette longue attente et tentant de nous rassurer sur l'évolution du produit.
C'est dans le centre de Paris, proche des Ternes, dans le cabaret dit 'aphrodisiaque' du Secret Square que la présentation s'est faite. Un lieu bien vide de son ambiance habituelle où quelques bornes étaient présentes, ainsi qu'un large écran pour accompagner le tout. Un évènement qui avait plutôt misé sur le fond que la forme tout à l'image du jeu en somme. Randy Pitchford, PDG du studio Gearbox, était venu spécialement d'outre atlantique avec le producteur pour nous expliquer l'histoire de
Duke Nukem Forever. Mais attention : quand on parle d'histoire, ce n'est pas le scénario du jeu mais bien les problèmes du développement avec les déboires entre 3DRealms et son éditeur
2K Games, mais surtout comment Gearbox s'était retrouvé aux commandes d'un jeu, qui est à lui seul la définition parfaite du Vaporware.
Pour ce qui est du jeu lui-même, il n'y a finalement pas grand chose à dire. Le ton peut paraître décevant, mais détrompez-vous.
Duke Nukem Forever est un fucking bon FPS classique qui transpire l'esprit rock'n roll du genre des années 90 ! Avant de poursuivre, il est bon de remettre dans le contexte.
Duke Nukem Forever a bien était en développement depuis 12 ans chez 3DRealms, mais
Gearbox Software n'a repris le projet que depuis presqu'un an maintenant. La version à laquelle nous avons pu jouer reprend évidemment des éléments de notre arlésienne mais il faut bien noter que nous avons affaire à un jeu développé depuis quelques mois et c'est ainsi qu'il faudra le juger à l'avenir, au risques d'être déçu. Car
Duke Nukem Forever tel que l'on a pu y toucher n'a rien de révolutionnaire et la décennie passée ne lui aura finalement rien apporté.
On se retrouve devant un FPS des plus classiques sans aucune innovation majeure avec un gameplay qui fait un bon en arrière comparé aux productions d'aujourd'hui. On nous a fait tester la version PC, mais joué au pad, surement pour un souci de confort logistique où disposer plusieurs claviers souris n'aurait pas pu se faire. La prise en main est immédiate, mais ne commencez pas à chercher des subtilités de gameplay, il y en a pas. On avance pour shooter tout ce qui bouge, voilà. Rien de transcendant, mais l'univers de Duke a été fidèlement retranscrit et le fun est instantané. La démo fut un peu courte, deux parties, la première dans un stade de football américain qui nous mettait face à un boss alien titanesque et la seconde qui débute en véhicule dans un canyon. On retrouve dans le level design ce qui à fait les beaux jours de Duke dans les années 90 et notamment des grands ténors du domaine à cette même époque. Nous ne pourrons pas non plus nous attarder sur la difficulté du jeu, trop facile diront certains, mais gageons le développeur avait activé le mode 'very easy' afin que l'on puisse profiter de la démo dans son ensemble et ce, avec le peu de temps que nous avions pour en profiter pleinement.
Techniquement le jeu use du traditionnel Unreal Engine 3. Un beau moteur graphique, devenu un standard sur cette génération de jeu vidéo. Mais si le produit sait nous faire rêver avec les productions de ses géniteurs comme avec un
Gears of War ou
Shadow Complex, pour ne citer qu'eux, il commence à se faire vieux et nous montre ses limites, comme le célèbre et bien regrettable affichage de textures en décalé (dit le pop-up texture), qui fait que l'on découvre des revêtements parfois flou qui se matérialises devant nos yeux ébahis. Ou encore les problèmes de shaders qui découpent les ombres de la végétation. Mais ce n'est pas le plus dérangeant dans le titre de
Gearbox Software. L'aspect technique est loin de rendre hommage aux capacités du moteur d'Epic Games, la modélisation des environnements est assez carrée, voir même grossière, la faute à une utilisation d'effets sans tous les sens et à outrance. Les couleurs sont criardes, ça brille de partout et on a du mal à comprendre pourquoi une chute d'eau nous éblouie plus que le soleil lui même. Sans compter la physique là aussi mis au strict minimum avec un démembrement des ennemis ridicules.
Alors attention, malgré tout cela, je n'ai pas été déçu pour DNF. Probablement parce que j'attendais justement un jeu qui sent bon les années 90, le genre de titre où on ne se pose pas de questions et qui se montre aussi trash que défoulant. Et à ce niveau, bien que pas original pour un sou, Duke Nukem Forever répond à mes attentes et semble être le digne successeur de Duke Nukem 3D ! Prenons maintenant notre mal en patience, le titre n'étant prévu que pour 2011. A noter que si vous n'êtes pas du tout dans cet esprit là, vous pouvez commencer à penser autre chose.