Dernier né des créateurs de l'étonnant, mais non moins controversé, Killer 7, Contact sur Nintendo DS s'inscrit d'ores et déjà dans une veine différente, celle d'un Action-RPG rafraîchissant, baignant dans une nostalgie volontaire et assumée. Premières impressions à chaud.
Grasshopper a montré de manière évidente qu'avec ses deux derniers softs :
Killer 7 et
Samurai Champloo, sa capacité à innover, pour ne pas dire oser, dans un univers vidéoludique moderne et cintré, n'avait rien à envier à celle d'un ponte du « chamboule tout »
Hardware comme
Nintendo. Les voici justement de retour, et sur
Nintendo DS, avec ce petit
Contact, Action-RPG sans grande prétention, illustrant avec brio cette rencontre, empreinte de créativité.
Premiers contacts
Et en effet, dès les premières minutes de jeu, un constat d'heureux dépaysement s'installe. Pour cause, l'interface de l'écran titre se démarque d'elle-même; simulant un vieux clavier d'ordinateur de vingt ans d'âge sur la partie tactile de la DS, et spécifiant les touches F1-F2-F3 comme unique accès aux menus principaux respectifs :
New Game, Load et
Contact. Ainsi donc, l'écran supérieur incarne le moniteur, et les fonctions tactiles se trouvent verrouillées pour une utilisation exclusive du stylet en l'instant, favorisant une meilleure immersion. C'est, d'ailleurs, tout en gardant cette configuration que la partie débute. Tout d'abord, avec l'étonnante rencontre du Professeur. Ce personnage central incarné dans une charte graphique 8-bit, semble en effet bien conscient qu'il communique avec nous, le joueur, par l'intermédiaire d'un logiciel baptisé «
Contact », sur une machine révolutionnaire bien nommée «
Nintendo DS ». S'en suit un véritable interrogatoire, mené par ledit Professeur, sur les différents goûts de son interlocuteur. Il faut alors entrer chaque réponse à l'aide du clavier tactile, ces informations se voyant commentées intelligemment par le Professeur, qui ne manquera pas, en outre, de donner son avis en concordance directe avec ce qui vient d'être tapé.
Ceci étant dit, l'histoire ne débute véritablement que lorsque le vaisseau spatial de l'éminent scientifique, prend pour zone de crash une petite planète, sur laquelle rêvassait gentiment un garçon prénommé Terry. Cette rencontre du troisième type se voit malheureusement interrompue aussi vite qu'elle a débuté, par un vif bombardement, forçant le Professeur à décoller précipitamment, en emportant, dans sa hâte, le jeune garçon. Héros malgré lui, ce dernier doit à présent collecter des Cellules (alimentation de la soucoupe, mise à mal lors du crash) aux quatre coins du globe, s'il souhaite, un jour, pouvoir rentrer chez lui. Précisons aussi que Terry, à l'instar du Professeur, est tout à fait conscient de votre existence de joueur, et qu'il ne sera pas rare qu'au cours de l'aventure, ces deux-là se tournent vers vous, pour parler directement à la forme de vie qui les dirige. Le «
Contact » est bel et bien établi !
Bateau, boulot, dodo
Niveau
gameplay, le soft de
Grasshopper tire complètement parti des capacités de la console de
Nintendo, puisque celui-ci se trouve être entièrement jouable avec le stylet. Le double écran se voit utilisé à bon escient, usant de l'écran inférieur pour contrôler Terry, et du supérieur comme contact permanent avec le Professeur. On notera, néanmoins, qu'il ne sera pas toujours évident de mouvoir notre héros via les options tactiles (celui-ci se déplaçant toujours avec un léger retard en rapport au stylet), on adoptera donc plus aisément une maniabilité standard, heureusement proposée. Dans son déroulement,
Contact s'avère être un Action-RPG remarquable de mixité. Il propose en effet, d'un côté, une culture, une mise en scène, et un humour typiquement japonais, et de l'autre, un système d'expérience bien connu des rôlistes occidentaux. Exit, donc, la prise de niveaux en fonction des morts ennemis, ici il faut courir pour gagner en endurance, frapper pour se muscler, prendre des coups pour mieux encaisser, et perdre de la vie pour en gagner… Un genre qui ne serait donc pas sans rappeler le récent
Oblivion, ou plus anciennement, un certain
Final Fantasy II. Pour continuer dans les références, les combats pourraient se rapprocher grandement d'un monstre sacré comme
Secret of Mana, à la différence près, que là, on s'ennuie ferme ! Et pour cause, encore une fois plus inspirés « PC » que les productions console habituelles, les affrontements penchent en fait plus vers le MMORPG (avec un mode dit « d'attaque »), les amis, les coups spéciaux et la dynamique en moins. Le seul avantage de ce type de maniabilité viendrait donc de la liberté qui en découle, puisque vous aurez la possibilité de dégainer vos armes à tout va, en tous lieux, et surtout (chose rarissime dans un RPG japonais), sur qui vous voulez ! A noter que le joueur possédera enfin un infime contrôle lors de ces joutes, lui permettant de déclencher une attaque spéciale en accord avec son job.
Car oui,
Contact intègre en effet, un système de costumes très intéressant, facilement assimilable à celui des jobs. Ils sont variés, atypiques, portent les noms de véritables métiers : Pêcheur, Pilote, Chasseur, Cuisinier, Voleur, ou Aviateur… et vêtiront Terry selon votre bon vouloir, lui conférant, dans un même temps, toutes sortes de nouvelles capacités. Parmi celles-ci, certaines seront d'ailleurs plus spécifiques que d'autres, la tenue de cuisinier s'avérant être, par exemple, la condition sine qua non pour vous mettre aux fourneaux. D'un point de vue habillage, le titre de
Grasshopper ne s'en sort d'ailleurs pas mal lui-même, avec une coexistence graphique permanente entre le monde du Professeur et celui de Terry. Les environnements à explorer sur la petite planète de notre héros sont en effet plutôt vastes, éclectiques et bourrés de détails en tout genre. A contrario, l'habitacle désuet du Professeur s'inscrit dans un univers visuel d'un autre temps, celui où les consoles 8-bits régnaient en maître sur l'industrie vidéoludique… avis aux nostalgiques. Et quelle poésie, aussi, lorsque Terry, arborant de magnifiques sprites, pénètre dans ce monde temporellement décalé, dans lequel il fait office de médiateur passé/présent. Mais bien sûr, toute cette alchimie ne pourrait se réaliser sans une bande-son adéquate. Et, bien que légèrement grossière lorsqu'il s'agit des bruitages, elle remplit parfaitement son rôle grâce à des thèmes mélodieux et entraînants.
Force est de constater, qu'une fois encore, Grasshopper tire son épingle du jeu, en nous proposant un soft rafraîchissant, à contre-courant, possédant de nombreuses facettes, comme un diamant que l'on aurait plus qu'à polir. Et, bien que Contact possède indéniablement un point faible encombrant, situé dans son système de combat, il ne le sera jamais assez pour éclipser ses autres qualités. D'autant que de nombreux points n'ont pas été abordés dans cette preview, comme les mini-jeux, l'évolution des costumes, les voyages en bateau, la jauge de karma, les quêtes annexes, l'utilisation des vignettes, le mode Wi-Fi, ou encore le système de rencontres… Un véritable florilège, à venir prochainement, dans le test complet.