Débutée en 2007 avec la sortie du premier épisode, la série The Witcher a depuis fait du chemin avec une édition Enhanced, un second épisode et un troisième a venir dans quelques mois, pourtant l'arrivée de l'univers du Sorceleur dans le paysage vidéoludique n'a pas été des plus facile...


Avant toutes choses il faut savoir, que de son pays d'origine, la Pologne, l’œuvre littéraire de Andrzej Sapkowskifait officie de véritable phénomène, a la hauteur même de best sellers comme Le Seigneur Des Anneaux de Tolkien. Qui dit phénomène de grande ampleur dit adaptations plus ou moins réussis histoire de pouvoir surfer sur la vague du succès et le Sorceleur n'a pas fait exception a la règle avec notamment une série télévisée et un film tout deux réservés au publique Polonais, sans doutes plus a cause d'une certaine médiocrité qu'un réel dédain de la part du reste du monde.

Si la télévision et le cinéma sont deux médias piliers du divertissement, il ne faut surtout pas oublier le jeu vidéo qui a vu naître beaucoup d'adaptations en tout genre et ceux depuis ces débuts. Ainsi les travaux de Sapkowski ont eu le don d'attirer quelques équipes de développements composées par des personnes fan de l'univers et désireux de lui donner vie a travers nos écrans.


Le premier studio a avoir tenté d’adapter The Witcher ce nomme Metropolis Softare, une toute jeune équipe Polonaise dont l'un des dirigeants était un certain Adrian Chmielarz qui créera plus tard un autre studio, People Can Fly, aujourd'hui connu sous l’appellation Epic Games Poland, développeur du premier Painkiller, Bulletstorm et dernièrement Gears of War Judgement.

Débuté en 1997 et prévu pour une sortie uniquement PC, The Witcher version Metropolis Software était décrit pas ces créateurs comme un RPG ambitieux, avec un vaste monde ouvert a explorer ainsi qu'un scénario offrant aux joueurs de multiples possibilités caractérisées par un système de choix complexe, ce qui pourrait tout a fait décrire les jeux ayant vu le jour par la suite. Malheureusement le projet n'est jamais arriver a son terme, le développeur n'ayant pas réussi a intéresser un éditeur susceptible de donner un coup de main financier nécessaire au titre. En guise de maigre consolation un modeste jeu mobile est sortie histoire de faire quelque chose de la licence dont Sapkowski n'avait accorder les droit que pour un seul et unique jeu.

Ironie du sort, Metropolis a été racheté en 2008 par un autre studio Polonais... CD Projekt Red.



A l'origine CDPR devait développer la version PC du jeu Baldur's Gate: Dark Alliance 2, après avoir insisté auprès de Interplay, l'éditeur du jeu qui ne souhaitait que des versions consoles de leur titre, jugeant le marché PC comme étant déjà trop encombré par d'autres soft similaires.

Finalement et alors que le portage avançait, Interplay a commencer a connaître d'importants problèmes financiers, ce qui laissa CDPR avec un projet inachevé. Après quelques mois, le studio pris une décision radicale, oublier Baldur's Gate et utiliser le travail déjà effectué pour créer un jeu original bien que reprenant les mêmes bases de gameplay. Désireux de faire un jeu dans un univers d'heroic fantasy, l'équipe ce tourna très rapidement vers l'univers de Sapkowski , afin de disposer d'une déjà énorme base de travail.



Dans cette version le jeu nous mettait dans la peau d'un ou d'une Sorceleur anonyme qu'il était possible de personnaliser a l'envie. Chose classique, en progressant dans l'aventure le personnage gagnait en force et en expérience pour venir plus facilement a bout des menaces dont regorgeait le jeu.

Après une année de travail, Marcin Iwiński et Michał Kiciński les deux fondateurs de CD Projekt Red sont allez démarché de gros éditeurs a l'aide d'une démo, chose que Adam Badowski un autre membre du studio leur déconseilla de faire, jugeant le jeu comme étant trop mauvais.


C'est a ce moment la que tout l'équipe redressa ces manches pour produire quelque chose de plus grande envergure. L'une des première décision sera de donner un vrai personnage principal au jeu, et il ne fallut pas longtemps au studio pour donner au Sorceleur Geralt de Riv, déjà héros emblématiques de romans, la place qui lui reviens de droit. Il y avait toutefois un obstacle a la présence du Loup Blanc. En effet si il était facile de faire évoluer un personnage anonyme et créer de toute pièce, Geralt, lui, était déjà une machine a tuer, doté en plus d'un background largement établi. La solution trouvée afin de contourner cet obstacle fut l'amnésie du Sorceleur, permettant aux développeurs une plus grand liberté dans le scénario.

En ce qui concerne l'aspect technique, le studio disposait de l'Aurora Engine, développé par Bioware pour Neverwinter Nights. Pour la petite histoire, initialement CD projekt (tout court) était un studio basé dans la traduction et la distribution de jeux a destination de la Pologne pour quelques gros développeurs, la qualité du travail effectué était tellement haute que bon nombre de jeux ont explosé les ventes, de quoi gagner le respect et la confiance générale du milieu. Ceci explique pourquoi Bioware prêta aussi facilement leur moteur pour aider les jeunes développeurs Polonais, a noter que la bonne entente désormais devenu amitié entre les deux studios perdure aujourd'hui encore.


L'aurora étant de base un moteur solide, l'équipe toujours plus ambitieuse, modifia tout de même significativement ces caractéristiques au point, au final, de ne plus avoir grand chose a voir avec le modèle initiale, le Red Engine fut créer.

A l'arrivé du jeu en 2006 et a la vue de ces images, le jeu a fait son chemin mais il reste toutefois une réminiscence du passé présente dans la version finale, la possibilité de jouer avec une vue isométrique, bien que le jeu soit avant tout développé pour être jouable a la troisième personne.


Pour conclure cet article, voici une petite vidéo, le tout premier trailer de The Witcher (dans une version encore différente de celle illustrant l'article) diffusé lors de l'E3 2004. Je ne sait pas pour vous, mais moi j'ai envie de remercier CDPR pour avoir pris une autre direction, certainement plus saine et puis imaginer un Witcher sans Geralt...